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Critique de cmpf



Allez, vous avez bien une soirée de libre ? Ou un après-midi ? Si dans un rayon kilométrique raisonnable on ne donne pas (ce qui est probable) l'école des maris en ce moment, procurez-vous cette pièce, ou gratuitement et sans délai lisez la sur un site dédié à Molière. Non pas que je veuille vous dicter vos occupations de loisirs, mais je trouve dommage qu'elle soit négligée.
Déjà le premier dialogue, portant sur la mode et sur l'éducation, entre les deux frères, le tenant de la modernité, et le réfractaire vaut la peine. Mais l'acte II dans lequel Isabelle communique avec son amant grâce à son tuteur tient de la farce et donne à maintes reprises l'occasion de sourire.

Deux frères ont « hérité » de deux soeurs à la mort du père de celles-ci, afin d'en être les tuteurs puis les époux s'il leur plait. Chacun en a pris une en charge. Ariste prend soin de Léonor à laquelle il permet de sortir et de s'habiller à la mode, pensant que le meilleur moyen de pousser à se conduire mal est de contraindre. Sganarelle lui élève Isabelle dans la plus stricte obéissance, lui défendant de sortir et de s'habiller pour plaire, les femmes ne pouvant défendre elle-même leur vertu.
L'un des deux verra sa promise s'envoler aux bras d'un autre, je vous laisse deviner lequel, le tuteur et futur mari servant de truchement à leurs échanges, d'où des dialogues assez savoureux. Ainsi celui-ci à la scène 6 de l'acte II entre l'amant Valère et le tuteur sévère Sganarelle qui fut interprété par Molière lui-même.
VALERE
Oui, oui, votre mérite, à qui chacun se rend,
Est à mes voeux, monsieur, un obstacle trop grand ;
Et c'est folie à moi, dans mon ardeur fidèle,
De prétendre avec vous à l'amour d'Isabelle.

SGANARELLE
Il est vrai, c'est folie.

VALERE
Aussi n'aurais-je pas
Abandonné mon coeur à suivre ses appas,
Si j'avais pu savoir que ce coeur misérable
Dût trouver un rival comme vous redoutable.

SGANARELLE
Je le crois.

VALERE
Je n'ai garde à présent d'espérer ;
Je vous cède, monsieur, et c'est sans murmurer.

SGANARELLE
Vous faites bien.

VALERE
Le droit de la sorte l'ordonne ;
Et de tant de vertus brille votre personne,
Que j'aurais tort de voir d'un regard de courroux
Les tendres sentiments qu'Isabelle a pour vous.

SGANARELLE
Cela s'entend.

Tout au long d'ailleurs on trouve le plaisir de la langue de XVIIème siècle « Elle est sage, elle m'aime, et votre amour l'outrage ; Prenez visée ailleurs, et troussez moi bagage. »

L'école des maris est la première d'un ensemble de quatre pièces en relation les unes avec les autres. Suivra l'École des femmes, puis suite aux réactions hostiles, la Critique de l'école des femmes et enfin l'Impromptu de Versailles auquel répond l'Impromptu de l'hôtel de Condé de Montfleury fils.

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