AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Hanana


Ce roman entre polar et science-fiction montre l'être humain dans quelques-uns de ses pires excès et donne une idée de notre société telle qu'elle pourrait être dans quelques siècles.
Certes, l'idée de départ n'est finalement pas d'une grande originalité, avec la création de "parumains", qui ne sont rien de moins que des clones, et qui se révoltent contre leur condition d'esclaves.
On déplore aussi le point de vue un peu trop détaché du narrateur ; en effet on a du mal à s'attacher au héros, sur la personnalité duquel, mis à part tout ce qui est lié à son métier d'enquêteur, on sait finalement peu de chose.

Cependant, le récit est bien mis en place, on apprécie notamment la façon dont l'histoire et les sentiments du héros se mêlent à son enquête, faisant de celle-ci une sorte de quête personnelle, et l'épilogue qui apporte l'espoir tout en restant crédible dans le contexte de l'histoire.
Finalement, le récit est court, mais complet, avec un environnement, à la fois proche et différent du notre, bien mis en place, et des personnages aux caractères définis, qui ont tous quelque chose à apporter à l'évolution de l'histoire. En outre, le concept du Bonheur est subtilement décortiqué tout au long du récit, au fil des reflexion du héros au sujet d'une "société parfaite" et des moyens déployés par les politiciens pour controler les Citoyens (surveillance permanente, propagande,...), ce qui donne matière à reflechir, même dans le contexte de notre société actuelle.

De plus, la société "parfaite" qui nous est présentée dans ce roman semble pleine de failles, avec une classe d'humains privilégiés, des parumains soumis, mais en plus des humains "enclavés" vivant dans la débauche et la misère, considéré comme indigne du droit au bonheur obligatoire. Cela pose la question de l'égalité; certes, les citoyens considèrent que les parumains n'ont pas de sentiments, mais ils ne ressentent que de l'indifférence, voir du mépris à l'égard des humains défavorisés, bien que ce ne soit pas le sujet principal du roman.

En conclusion, ce roman donne matière à reflechir dans beaucoup de domaines, à travers une enquête prenante et bien racontée, mais les émotions sont présentes et la révélation finale apporte la réponse à une question qui se pose tout le long du livre.
Comme le dit l'auteur, «Felicidad n'est en définitive que le miroir déformant de notre société. Il ne reste à espérer que ce que j'y décris restera de l'ordre de la fiction»
Commenter  J’apprécie          290



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}