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Critique de gill


Mon pauvre Henry, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henry, mon Fred
Où sont tes secrets de la mer Rouge ?
"Le naufrageur" est la deuxième partie d'un roman dont la première a pour titre "La Triolette".
Changement d'ambiance et de décor pour ce nouveau roman, la plume d'Henry de Monfreid est venu se fixer en Normandie, à Fécamp.
Ce roman est une sorte de saga familiale à tiroirs surchargés de vieux principes et rabâchés de vieilles sentences surannées.
C'est interminable, ennuyeux et agaçant.
Alors que le fond du récit s'avère être assez prenant, quoiqu'un peu caricatural, mais bien trop dilué dans un galimatias de considérations morales et philosophiques toutes personnelles à Henry de Monfreid.
Victorine aime Robert.
Julot aime Sylvie.
Mais Sylvie aime Robert à qui, toute petite, elle semble avoir été promise.
De plus, Sylvie est la demi-soeur de Julot, qui, lui, ne le sait pas.
Enfin, quoique soupçonné d'avoir tué sa femme, Aline la mère de Sylvie, Mr Gérard n'est pas vraiment le père de cette dernière donc il semblerait qu'elle ne soit pas vraiment la demi-soeur de Julot qu'elle n'aime pas mais dont elle se sert pour rendre jaloux Robert qui fait les yeux doux à Victorine ...
Les pions sont sur l'échiquier.
Accrochez-vous au bastingage, ça va tanguer !
"Chaque famille a ses secrets, écrit ici Henry de Monfreid, dans la bourgeoisie, quand les convenances sont sauves, bien des crimes restent impunis".
Ça fout les chocottes !
Mais le titre même de ce roman est une imposture.
Le "naufrageur", ici, est Mr Gérard, le gestionnaire de biens qui va tenter de s'accaparer l'héritage de Sylvie, qui va ruiner Francis Rouvel, qui va propulser malgré lui Robert dans une baraterie, qui a peut-être empoisonné sa femme à l'aide d'un flacon de strychnine retrouvé dans une armoire de nombreuses années plus tard ...
"La conscience, poursuit Monfreid, est un précipice dangereux, dissimulé par la broussaille".
Ce récit est donc entremêlé d'images toutes faites, et de réflexions morales à l'emporte-pièce.
Henry de Monfreid a un avis sur tout et surtout un avis !
Il se fait critique de la morale et de l'honnêteté de ses contemporains, lui qui, à Fécamp même, n'a pas pas été forcément un modèle de probité et de rigueur.
Il ne fait pas non plus forcément ici acte d'un grand féminisme, l'on peut même dire qu'il frise la goujaterie lorsqu'il en vient à comparer le maquillage d'une vieille coque de bateau à celui d'une femme à qui le traitement aurait moins réussi.
Par ailleurs , ce roman n'épatera personne par son style d'écriture.
Le récit reste tiède et sans grand intérêt.
Les personnages sont fades, et comme lointains.
Ce livre, un peu oublié d'Henry de Monfreid, est comme un vieux film à la distribution épatante dont pourtant personne ne parle jamais.
C'est en entrant dedans que l'on découvre pourquoi il est tombé dans cet oubli, où il aurait dû certainement rester ...


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