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Critique de Schlabaya


L'auteur de cet ouvrage, Jean-Paul Mangin, a fondé "Les petits Platons", une collection originale qui vise à initier les plus jeunes à la philosophie. Chaque livre, abondamment illustré, présente dans une langue accessible la vie et l'oeuvre d'un penseur - ici, Saint Augustin. le lecteur est invité à marcher dans les pas de l'auteur, afin de retracer et de comprendre sa démarche philosophique. La vulgarisation ne consiste jamais à résumer une doctrine donnée, mais à montrer en quoi cette pensée est toujours vivante et féconde aujourd'hui.

Concernant un public juvénile - cette collection s'adresse aux 9-14 ans - l'exercice paraît périlleux ! N'ayant pas de cobayes de cet âge sous la main en ce moment, je n'ai pas pu leur faire "tester le concept". Mon impression est la suivante : je pense que le vocabulaire et le niveau de réflexion doivent effectivement être adapté à cette tranche d'âge, mais que les enfants et ados issus de milieux défavorisés auront peut-être plus de difficulté à y entrer (je me trompe peut-être !)

Par ailleurs, en tant qu'ancienne apprentie-philosophe (j'ai étudié cette discipline à la fac il y a fort longtemps, lorsque la grand-mère de Saint Augustin était encore dans son berceau), je trouve cette initiative formidable. Faire entrer les ados et pré-ados dans le laboratoire des idées, les inviter à penser par eux-mêmes en se confrontant aux plus grands esprits, et les amener à enrichir leur culture générale, comment ne pas adhérer à cette démarche ?

"La Confession de Saint Augustin", écrite à la première personne reconstitue dans le même mouvement la vie et l'oeuvre de ce grand penseur. Il s'agit d'une adaptation des "Confessions", son oeuvre la plus célèbre. Celui qui devait devenir le premier philosophe de la chrétienté naquit en 354 à Tagaste, en Afrique du Nord, dans ce qui était alors une colonie romaine. Ses parents, eux-mêmes chrétiens, l'élevaient avec amour, et avaient à coeur de lui inculquer la vertu et la piété. Il est à craindre, malheureusement, qu'ils aient souvent appliqué à la lettre le précete biblique : "Qui aime bien châtie bien"...

Quoi qu'il en soit, Augustin s'est longtemps détourné de cette voie. Enfant, ses colères, sa paresse et son esprit rebelle l'éloignaient des sages commandements de ses maîtres, et, par conséquent, de Dieu. L'enfance, selon ce penseur, n'est pas synonyme d'innocence ! Mais il existe aussi en chaque enfant de bons penchants qui lui viennent de Dieu et qui sont propres à le rapprocher de Lui. Encore faut-il suivre le bon chemin. Dans sa jeunesse, Augustin, tourmenté par ses désirs charnels, puis par l'ambition, s'est dévoyé, et a multiplié les péchés, et vécu dans l'affliction, parce qu'il ne savait pas lui-même de quoi il était en quête. Il a commis l'erreur de chercher bonheur et sagesse dans le monde, au lieu de regarder en lui-même, où Dieu l'attendait.

Une première rencontre avec la philosophie l'a profondément ébranlé, à l'occasion de la lecture d'un traité de Cicéron. Mais c'est la conversion au christianisme, et l'expérience ultérieure de la grâce divine, qui auront raison de ses démons, et le convaincront de se consacrer à Dieu et à la recherche de la Vérité. Augustin, renonçant à sa carrière de rhéteur, se retirera dans un monastère, avant de devenir évêque d'Hippone (ville située dans l'actuelle Algérie).

Dans ses "Confessions", oeuvre à la fois intellectuelle, autobiographique et mystique, il accomplit une synthèse entre la philosophie, jusque-là païenne car tributaire de la civilisation gréco-romaine, et la religion chrétienne, encore nouvelle avec ses quelque cinq siècles d'existence. L'importance de la pensée de Saint Augustin dans l'histoire des idées est considérable : elle incarne la jonction entre l'Antiquité qui s'achève et le Moyen-Âge qui s'annonce, et influencera de nombreux philosophes, mystiques et théologiens.
Lien : http://scriptural.over-blog...
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