Noir Tango

Un air désinvolte, un regard énigmatique, un corps de rêve... le beau Miguel fait rêver et fantasmer toutes les femmes. Toutes prêtes à consoler ce grand gaillard qui paraît pourtant si triste. Il faut dire que sa belle-famille lui mène la vie dure depuis qu'il a épousé la señora Isabella Sendoval. Haï et renié par son beau-père et son beau-frère, José, une famille puissante qui règne en maître sur la ville, il n'a eu d'autre choix que de rester vivre dans un quartier malfamé, non loin du port. Pour se consoler, il se jette à corps perdus dans les bras de la voluptueuse Maria ou se bagarre contre les marins russes. Malgré cela, et pour sauver son honneur, il ne manque pas de faire danser Isabella lors de réceptions mondaines. C'est alors un danseur hors du commun qui fait chavirer le coeur et l'âme de sa femme...

Miguel et Isabella, deux êtres que la belle-famille de cette dernière veut séparer. À l'instar de Roméo et Juliette que tout opposait, eux devront aussi s'imposer, quitte à défier leur propre famille. Dans l'Argentine des années 40, ce sont sous des airs enfiévrés et sensuels que vont se jouer le destin de ces deux âmes contrariées. Michaël Monnin nous livre un album, certes, qui a un air de déjà-lu mais ce sont surtout les magnifiques planches de Philibert qui apportent originalité et sensualité à ce scénario. Des silhouettes tout en rondeur à la Bottero, des parties du corps parfois exagérément représentées (cous très gros, petits pieds...), une palette de couleur très harmonieuse et très douce. L'ambiance se veut à la fois sensuelle et tendue. Un roman graphique tout en mouvement...