Nous sommes en Argentine dans les années 40. Miguel, danseur de tango incomparable issu d'un milieu populaire a épousé Isabella la fille de l'homme le plus puissant de la région . La belle famille était opposée à cette union et cherche par tous les moyens à l'éliminer .On est dans le grand classique de l'amour impossible qui se joue là sur un air de tango passionné.Miguel déverse sa rage dans l'alcool, les bagares et le sexe, Isabella souffre mais ne peut choisir entre ces deux mondes. L'histoire ne m'a pas transcendée mair les desssins sont très beaux et constituent, à mon sens, tout l'intérêt de l'album. Je trouve que Philibert se situe entre Botero pour ses formes rondes et voluptueuses et Bloas pour ses perspectives et les mouvements.
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Rien que pour la délicatesse des couleurs, il faut lire cette BD ! Les nuits légères et parfumées, traversées par la lumière des phares d'une voiture, la lumière crue du midi qui écrase et rend plus ternes les pauvres vêtements, l'horizon marin si dégagé et si clair qui fait rêver...
Quelle histoire ! Ils sont mariés et mal assortis : elle appartient à une famille orgeuilleuse de grands propriétaires, lui au peuple. Elle vit dans la luxueuse maison paternelle, lui dans les tripots et dort plus souvent dans les bras d'une..."fleur de bitume" pour laquelle, il est l'hombre. Et, c'est sans aucun doute cette dernière qui l'aime vraiment ce Miguel, roi du Tango.
Et oui ! le mot TANGO, s'écrit en lettres majuscules dans ce pays ! Cette danse est la forme la plus haute de l'élégance, religion et culture qui transcende, unit, rassemble toutes les couches de cette société castée, rigidifiée.
Le dessin, très inspirée de Botero, m'a tout d'abord dérangée ; et puis , à la réflexion, c'est bien joué !
Ces petites têtes aux traits à peine esquissés juchées sur des corps musculeux aux épaules et aux bras, les mollets trop ronds des femmes aux petits pieds serrés dans de minuscules escarpins, les fesses rebondis et les tailles étroites des hommes, et dans la danse, l'enlacement des bras, celui des jambes, la même sensualité quand les hommes dansent entre eux que lorsqu'ils étreignent leurs cavalières. C'est sensuel ; le désir de séduire est là, à l'écoute du corps de l'autre. On sentirait presque leurs sueurs.
Et pour faire contrepoids à toutes ses courbes arrondies, la rectitude des bâtons et des badines, le pointu des couteaux qui blessent, estropient, déchirent pour mieux punir !
Ce n'est pas la tête qui gouverne le coeur, c'est la musique, les parfums lourds des salles de milonga où l'on s'ignitie très tôt. Et seuls les plus doués seront respectés, adulés, plus que les nantis, auxquels ne reste que la puissance financière et la terreur qu'ils inspirent.
A la lecture de cette BD , j'ai retrouvé tout le plaisir de "Tango" d'Elsa Osario, véritable voyage découverte d'une autre dimension. Voici qui pourrait constituer un début de liste à la gloire de cette danse !
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J'ai tout d'abord été attiré vers cette bande dessinée pour son graphisme non conventionnel, il est travaillé en peinture, sans cernes, sans noir, en touche et surfaces de couleurs acryliques, les formes, les silhouettes s'inspirent des tableaux de Picasso de la période 1918-1922, je pense au “Deux femmes courant sur la plage” (1922), “Les baigneuses” (1918) ou encore “La sieste” (1919). Ce graphisme s'accorde parfaitement à cette ambiance du Tango, ces silhouettes déformées participent à cette danse de tension et de séduction qu'est le tango, à cette ambiance de chaleur, de torpeur et de relations viriles et violentes des faubourgs de Buenos Aires. Il y a tout un travail sur les corps, une relation marquée entre la bagarre et la danse. le côté latin au sang chaud, fier et orgueilleux des personnages est superbement mis en scène. Toute l'histoire, même en dehors des moments de tango, est comme une danse tenant sur un rapport de force et de séduction entre les protagonistes.
J'ai adoré tout cela, c'est de ce point de vue un véritable petit bijou. J'ai tout de même une petite réserve, il y a une volonté de confusion entre les personnages pour l'intérêt de l'intrigue, entre Reno et Miguel, mais on s'y perd, j'ai été obligé de revenir en arrière pour comprendre, la fluidité du récit est assez brusquement interrompue par ce trouble trop confus qui a légèrement atténué mon enthousiasme.
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J'attendais de ce titre une véritable histoire de tango. Or, il s'agit plus d'un règlement de compte dans une famille argentine des années 40. Bref, beaucoup de bastons et d'infidélité et peu de grâce à travers cette danse. le tango est pourtant une danse empreinte d'une passion des sens. Je regrette le peu de place qui lui est finalement accordé malgré le titre.
J'ai compris par la suite que l'auteur décrivait une société scindée en deux entre les riches propriétaires terriens et les miséreux et que le tango était l'une des choses permettant de gommer toutes ces différences sociales. Par ailleurs, l'amour n'a pas de frontière quand on est un génie de la danse ...
Il faut dire également que le trait du dessin si particulier m'avait plutôt rebuté au départ. On arrive à s'y faire et peut-être même à apprécier ce côté charnel des mouvements. La narration est plutôt fluide. Même si on ne s'attache pas aux personnages, on se laisse guider au pas de danse. La fin m'est apparue en totale décalage avec le ton résolument pessimiste. Mais bon, cela surprend un peu.
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Quand on a réglé ses comptes, on peut regarder vers l'avenir, n'est ce pas ?
Si seulement notre vie pouvait être une danse !
Il m'a conquise, guidée et renversée comme personne !! Un moment inoubliable...Si seulement notre vie pouvait être une danse!
Depuis que je suis petite, je viens ici chaque semaine que dieu fait et chaque fois, je ne peux m'empêcher de fermer les yeux et de me laisser envahir par le parfum de cette salle. C'est l'odeur du parquet, des hommes qui glissent, des eaux de toilette des cavalières, de la fumée qui plane et du vin qu'on boit. C'est tellement vivant !
C'est l'atavisme qui parle, père. Comme dans tout héritage, on ne récupère pas que le meilleur !