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Critique de tolstoievski


Quelle étrangeté ! Je m'attendais à être fasciné par ce livre et j'en ressors déçu, extrêmement déçu. Déçu d'abord par sa composition. En effet, le livre se présente sous forme de deux ensembles qui n'ont quasiment rien à voir l'un avec l'autre, ni quant au sens, ni quant au propos, ni quant à la forme, ni quant à l'époque d'écriture.

Le début, qui donne son titre à l'ouvrage, est l'écrit d'un très vieil homme, qui, à la fin de sa vie, nous livre, en quelque sorte sa vision du monde. C'est un propos très général, assez bizarroïde, selon moi : un étrange mélange de vision scientifique et de mystique chrétienne. Les deux ne vont pas ensemble, d'après moi, on ne peut pas être le dogme et l'absence de dogme en même temps, ou alors, ça me dépasse.

Ce qui m'a déçu dans cette partie, c'est, finalement, tout bien considéré, la faible densité du propos. C'est très vague, plein de « il faudrait que », plein de « j'ai fait ceci, j'ai fait cela », plein de prises de position faussement rebelles, contre l'atome, contre la chasse, etc., plein de bons sentiments, et, en ce qui me concerne, quand j'en ai terminé la lecture, c'est surtout la vacuité, le vide qui m'est apparu.

Je m'attendais à ce que cet homme, que j'admire par ailleurs, nous livre quelques clés, quelques réflexions pénétrantes issues de son expérience du désert, un je-ne-sais-quoi qui aurait fait mouche en moi, et puis… non… rien… juste un sentiment de « tout ça pour ça » qui m'attriste un peu, et surtout, une espèce de discours religieux qui m'horripile au plus haut point, des références constantes à la Bible et qui n'ont, pour moi, pas lieu d'être. Bref, une déception.

Ensuite vient la seconde partie, qui est une suite de discours ou d'articles qui datent tous de la période de la seconde guerre mondiale et qui n'ont absolument aucun rapport avec la partie précédente. C'est très souvent de l'analyse de texte, une sorte de « Moi, Théodore Monod, je vais vous expliquer, moi, ce que c'est que la vie, je vais vous dire, moi, la vérité », le tout dans le but de nous prouver qu'untel ou untel de l'époque — totalement inconnu de nos jours — raconte des boniments, diffuse une propagande scandaleuse ou est au contraire quelqu'un de très bien selon ses critères de l'époque.

C'est très daté, très contextualisé, ça avait son intérêt en son temps, ça en a toujours si l'on s'intéresse à la biographie de Théodore Monod, ça a une certaine résonance avec l'actualité du moment puisqu'il s'agit de résistance en temps de guerre et d'invasion, soit, mais, là encore, quel est le rapport avec la promesse du titre, le Chercheur d'absolu ? Je m'interroge toujours là-dessus et surtout sur la portée véritable que cela peut avoir aujourd'hui.

On a le sentiment que tout ceci a pour but de nous démontrer que Théodore Monod était quelqu'un de « bien », qu'il était « courageux », qu'il ne s'en laissait pas compter, même en temps de guerre, etc., etc., etc. Oui, bon d'accord, mais c'était toujours un peu plus facile d'être vaillant à Dakar qu'au pied de la Kommandantur de la France occupée…

En somme, j'ai le sentiment de n'avoir rien appris de particulier ni de très intéressant à cette lecture, qui, j'en suis certain, n'occupera pas beaucoup d'espace dans mes souvenirs littéraires.
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