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Critique de SZRAMOWO


Le premier roman de Chiara Montani met en scène, dans un polar palpitant, ses connaissances de la peinture italienne de la renaissance.
Les personnages sont des peintres célèbres, Piero della Francesca notamment mais aussi Domenico Veneziano et Alesso Baldovinetti.
Le lecteur mesure la concurrence acharnée entre ces peintres de renom pour garder secret la préparation d'une couleur qui va rendre vivant le visage d'une vierge ou le regard d'un enfant Jésus.
« Je l'obscurcis avec une pointe de noir, et j'ajoutai à ce mélange un peu d'huile de lin, afin d'en augmenter la transparence. Attaquer avec une base a tempera et finir à l'huile : tel était le secret de cette luminosité magique, admirée de tous, qui caractérisait la manière de Domenico.  »
La course effrénée pour bénéficier du mécénat d'une église qui entend garder la main sur la représentation de Dieu, de Jésus ou des saints justifie tous les comportements même les plus répréhensibles.
« il poursuivit d'un ton allègre : 
— Tu as très bien compris. La chapelle majeure, oui. Ils m'ont chargé de finir le cycle de fresques laissé inachevé par Piero et toi. le chantier commence au début de l'année prochaine. Tu imagines l'honneur que c'est pour moi !  »
Aussi lorsque plusieurs assassinats se produisent dans Florence, des concurrences oubliées sont mises à jour et les ennemis d'autrefois se retrouvent face à face.
Cette lutte entre les peintres n'est que la poursuite, par leur intermédiaire, de la lutte des puissants, notamment les Médicis qui en choisissant des peintres de talent respectueux de l'imagerie religieuse qu'ils défendent honorent l'Église et s'allient les faveurs de la population. le pouvoir est prêt à tout pour réduire les contestataires au silence.
« — Pas à mort, mais c'est tout comme. Cent coups de fouet ! Puis ils l'ont traîné sur la place de l'hôpital et ils lui ont coupé la main droite. Vous imaginez ce que ça signifie pour un artiste.  »
Un roman impressionnant, au vocabulaire technique riche (voir mon quiz sur le sujet), qui apporte au lecteur des connaissances extrêmement bien documentées sur la renaissance italienne, sa peinture et ses errements politiques.
L'Église romaine y est omniprésente et tient jalousement a son pouvoir afin d'éviter que les représentants des chrétiens d'Orient ne parviennent à faire vivre leur projet d'unification « le tout jeune archevêque de Nicée, Basilio Bessarione (...) l'un des principaux orateurs grecs.Et un fervent partisan de l'unification (...) Ses interventions n'ont pas manqué de déclencher de féroces polémiques, »
Autre aspect intéressant du roman, outre l'énigme policière, deux beaux personnages de femmes peintres, à une époque où la femme est cantonnée à des rôles mineurs. L'une est inspirée de la fille du peintre Paolo Ucello « Antonia a suscité en son temps une grande curiosité du fait de son intérêt pour l'art, et de son entrée chez les carmélites où elle a continué de peindre. ».
L'autre est l'héroïne du roman, Lavinia, la nièce du peintre Domenico Veneziano autour de laquelle se noue l'énigme et qui en devient la "détective"
Un roman à découvrir.










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