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Critique de Lamifranz


Vous avez aimé « Les Trois mousquetaires » d'Alexandre Dumas ? Question sotte et grenue. Ceux qui n'ont pas aimé ne l'ont pas vraiment lu, et ceux qui ne l'ont pas lu ont raté quelque chose d'important… Peut-être aimerez-vous aussi « de plume et d'épée » », sous-titré « Roman Louis XIII » de cet écrivain plutôt insolite qu'est Hubert Monteilhet. Ceux et celles d'entre vous qui ont lu ma chronique de « Néropolis » connaissent un peu le personnage : écrivain fantasque et imaginatif, il excelle dans deux genres : le polar, et le roman historique.
Dans ce dernier domaine, il a écrit une trilogie qui correspond plus ou moins à la « Trilogie des Mousquetaires ». du moins dans les dates. Parce qu'au niveau de l'intrigue, Monteilhet, plus près de l'Histoire que Dumas, nous offre une vision différente (mais pas tant que ça, au fond) des règnes de Louis XIII et Louis XIV. du reste, il serait vain de comparer les deux écrivains : Monteilhet a lu Dumas et lui rend un hommage appuyé, mais « de plume et d'épée » par rapport aux « Trois Mousquetaires » n'est ni une parodie, ni une paraphrase, encore moins une imitation, c'est un roman parallèle (avec des héros qui se croisent, curiosité géométrique), et même un roman-miroir, parce que les personnages, d'un roman à l'autre se répondent, et finalement se complètent.
« de plume et d'épée, roman Louis XIII » (1999) est suivi de « Les cavaliers de Belle-Ile » (2001) et de « Au royaume des ombres » (2003). Si le premier volume se passe sous Louis XIII, Richelieu et Anne d'Autriche, les deux suivants se passent sous Louis XIV.
Le narrateur est Arnaud d'Espalungue, un cadet de Béarn monté à Paris pour y faire fortune. Ça ne vous rappelle rien ? le prologue nous met tout de suite dans l'ambiance :
« A la désolation de toute l'armée, nous avons porté en terre, en ce jour de disgrâce de l'an 1673, Charles de Montesquiou, comte D Artagnan, maréchal de camp de Sa Majesté depuis l'année dernière… Avant d'aller se faire tuer à mon côté, Charles, que je chérissais comme un frère d'élection, m'ait confié dans un demi-sourire : « Mes pressentiments m'ont toujours trompé, mon cher Arnaud, et je n'ai aujourd'hui aucun pressentiment : c'est mauvais signe. » Je lui ai tenu la main, devant mon grand Porthos qui avait peine à cacher ses larmes, jusqu'à ce qu'une dernière saignée vînt à bout de son sang généreux. Ce que l'ennemi n'avait su faire, un chirurgien de rencontre l'avait accompli. »
Après la cérémonie, le roi prend Arnaud à part et lui propose la succession de d'Artagnan. Celui-ci décide alors d'entreprendre le récit de ses mémoires.
Depuis son départ de province jusqu'à l'épisode toujours aussi captivant du « Masque de fer », nous suivons les aventures picaresques d'Arnaud, tiraillé entre deux religions, qui a le donc de se mettre dans des situations « pas possibles » de s'attirer les amitiés les plus cordiales, comme les inimitiés les plus fortes (entre autres Richelieu et son âme damnée Le Père Joseph).
Encore une fois, « de plume et d'épée » n'est pas « Les Trois Mousquetaires ». Les héros de Dumas, nous les croisons de temps en temps, ils servent surtout à donner corps au roman, à le placer dans la foulée du grand Alexandre. Mais l'intrigue est différente : la restitution de l'époque est plus historique, et plus réaliste. Les moeurs du temps sont décrites avec rudesse parfois (comme dans « Néropolis »), mais comme on dit « en ce temps-là, ça se passait comme ça ». de Dumas, Monteilhet a gardé le style vif et enlevé, enjoué, peut-être plus teinté d'ironie mordante, et aussi cette imagination débordante qui lui fait entre autres, trouver la solution pour donner un héritier au trône de France, ou pour expliquer le mystère du Masque de fer…
Un grand roman d'aventures, donc, plein d'invention et de passion, où les chevauchées haletantes alternent avec de piquantes scènes d'alcôve, les sordides complots avec des tableaux guerriers impressionnants, le destin individuel avec l'épopée.
En selle, mes amis, la Reine vous regarde (Anne d'Autriche, bien sûr !)


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