AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Je viens de déposer Anne… la maison aux pignons verts. Un grand classique de la littérature canadienne anglaise. Ma première impression est assez favorable. C'est comme si Fifi Brin d'acier avait rencontré Tom Sawyer. La prémisse n'est pas des plus originales (même pour l'époque, le tout début du 20e siècle, qui connaissait déjà Rémi sans famille, Heidi et Oliver Twist…), mais elle fonctionne admirablement. Une orpheline de onze ans arrive à Avonlea, sur la petite Île-du-Prince-Édouard. Mais horreur, le couple Cuthbert, un peu âgé, attendait un garçon pour aider aux travaux à la ferme. le temps de démêler toute cette histoire, Matthew et même la sévère Marilla se sont attendris sur le sort de cette pauvre fillette. Oui, elle est bavarde, beaucoup trop même, oui, elle déborde d'énergie et surtout d'imagination, mais elle a le coeur à la bonne place. Tout le monde est charmé !

Le lecteur découvre en même temps qu'Anne Shirley sa nouvelle maison, Green Gables (les Pignons Verts) et le paysage bucolique de l'Île-du-Prince-Édouard, un lieu très peu exploité dans la littérature. Et très peu connu, aussi. Toutes ces fermes, ces vergers, ces terres agricoles, ces petits villages et ses habitants campagnards bien sympathiques. Et, comme si ce n'était pas assez merveilleux, la petite et sa nouvelle meilleure amie Diane rebaptisent à leur goût fantaisiste et romantique un bon nombre de lieux.

Je suppose qu'on peut qualifier cet ouvrage de roman d'apprentissage. En effet, il ne semble pas y avoir d'intrigue centrale (outre l'intégration d'Anne à son nouveau milieu et son cheminement vers le début de l'âge adulte). le lecteur suit la jeune protagoniste dans toutes ses péripéties : Anne va à l'école et s'attire les taquineries de Gilbert Blythe, elle oublie une tarte au four, elle perd un objet précieux, elle achète à un vendeur itinérant de la teinture pour faire disparaître (sans succès) la couleur rousse de ses cheveux « de diablesse », etc. Elles se succèdent, forment une multitude de scènes qui ne forment pas un tout.

Apparemment, l'auteur Lucy Maud Montgomery a puisé dans ses souvenirs de jeunesse pour coucher par écrit bon nombre de ces péripéties. Et cela paraît car le tout est décrit avec réalisme et justesse. On a l'impression de connaître le village d'Avonlea et ses habitants, d'être aux côtés d'Anne et de ses amis. Et les émotions sont au rendez-vous. Cela explique que, depuis une centaine d'années, beaucoup de petites filles se sont imaginées suivre ces aventures d'un temps plus simple, où tout finit bien. Les petits garçons – ou, du moins, une bonne partie d'entre eux – ont dû s'en lasser, il devait y manquer le point de vue masculin et un peu d'action.
Commenter  J’apprécie          500



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}