AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gill


"Port-Royal" est une pièce de théâtre d'Henry de Montherlant qui a été représentée, pour la première fois sur la scène du Théâtre-Français, le 8 décembre 1954.
Elle fait partie avec "le maître de Santiago" et "la ville dont le prince est un enfant" d'une trilogie d'inspiration religieuse et catholique.
Longtemps remise en tiroir, souvent relue et réécrite, elle a été rédigée sur les vestiges d'un premier morceau de scène imaginé entre 1940 et 1942.
Dans sa préface, l'auteur, tout en éclairant sa pièce, avoue avoir pris quelques minces libertés avec L Histoire.
La scène se passe au monastère de Port-Royal du Saint-Sacrement, en août 1664.
Les soeurs du monastère sont pressées de signer un formulaire décrété par l'assemblée des évêques par lequel elles se soumettent à toute décision du Saint-Siège.
Une fois n'est pas coutume, "Port-Royal" me semble plus être un morceau de théâtre à lire qu'à découvrir sur scène.
Le dialogue est si beau, si lent, si riche et lourd de sens et d'Histoire, qu'il ne me semble pouvoir être destiné qu'à la littérature.
Pourtant, il est sûr que je sois dans l'erreur puisqu'elle fut jouée avec succès.
Et puisque le Théâtre lorsqu'il est façonné avec les mots d'Henry de Montherlant ne fait plus qu'un avec la plus belle des littératures.
L'atmosphère est pesante. le sentiment dominant est l'angoisse.
En ce 26 août, au milieu du jour et de l'année, après l'arrivée de l'archevêque, du grand-vicaire, de l'official et de deux aumôniers, entrent dans le monastère le lieutenant-civil, le chevalier du Guet, le prévôt de l'Ile, quatre commissaires, vingt exempts de police et quelques officiers de la compagnie d'archers.
Douze soeurs, les plus rebelles, seront enlevées du monastère.
Elles seront séparées et confinées, chacune, dans un couvent différent.
Dans ses notes sur le Théâtre consacrés à "Port Royal", Montherlant dit tenir la balance égale entre les jansénistes et leurs ennemis.
Il ajoute que cela ne lui apparaît pas une bonne politique de dramaturge.
N'est-ce pas dire une chose pour en démontrer le contraire.
Adopter un parti, et l'on sait lequel, n'aurait-il pas amoindri le propos historique ?
La polémique n'aurait-elle pas encore pris à l'Église de Dieu ?
Cette pièce de théâtre est un morceau austère.
Sa lecture, un peu difficile d'accès, n'est certes pas de la dernière tendance mais réserve, aux détours des mots, de magnifiques tournures et la découverte d'une pensée puissante tournée vers le religieux et L Histoire ...
Commenter  J’apprécie          170



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}