Cette suite de la seconde trilogie de
Corum est tout à plaisante, malgré un ou deux détails qui m'ont un peu gêné.
C'est plaisant par le décor qui, comme plusieurs critiques l'ont rappelé, est d'ambiance celtique, peut-être même plutôt irlandaise (je ne suis pas assez calé, là). Les noms de peuples et de lieux ont énormément de saveur : Tuha-na-Manannan, Caer Mahlod… ça localise pas mal. Les objets magiques, sujets de quêtes, s'inspirent de la nature : Chêne d'or, Bélier d'argent. Même les ennemis, qui engloutissent de froid tous les lieux où ils passent, ont un nom qui rappellent un peuple de la mythologie irlandaise (Fhoi Myore fait penser à Fomoires).
C'est plaisant aussi du fait de la présence de personnage plus désinvoltes et joviaux que le sombre
Corum. Je pense surtout aux Sidhis : le nain Goffanon – nain mais aussi grand que
Corum – et le géant de l'Océan Ilbrec – Goffanon est donc un nain comparé à la taille normale des Sidhis. Leur humeur est toujours joyeuse, et lorsque tout semble perdu, ils accueillent la fin avec un haussement d'épaules et des coups de haches.
Mais la jovialité n'empêche pas les moments sombres. Les Fhoi Myore se révèlent des adversaires implacables du monde mabden (les hommes de ce plan d'existence). Soldat, femmes et enfants morts gelés et villes fantômes rappellent l'intensité du danger sans compromission.
Quelques éléments m'ont cependant gêné. Par exemple le fait que
Corum traverse l'Océan rapidement dans un petite barque, qui m'a fait penser que cet océan a la taille d'une flaque d'eau. La chance insigne dont bénéficient les héros pour se sortir des ornières aussi. le dieu
Michael Moorcock intervient pour leur sauver la mise.
Il me reste un tome pour finir le cycle. Si j'en crois les prophéties et l'attitude plus qu'inquiète de
Corum à la fin de ce tome-ci, il risque d'être un poil plus douloureux. Mais je ne crois pas que, dans le genre, l'auteur puisse dépasser la fin du cycle d'Elric.