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Critique de Romain28


Il y a finalement 2 livres dans « le Conformiste ». Celui réussi d'un Moravia qui sait conduire avec maestria la progression d'un récit , avec cet art de mettre en valeur sa progression dramatique par la rigueur implacable de construction de chaque séquence, de blocs de tension et un équilibre judicieux de parties dialoguées d'une grande fluidité . Et puis il y a celui d'un écrivain qui dans le même temps, semble refuser sa confiance à l'ensemble de ces éléments et à la construction et l'évolution de ces personnages dans leur capacité d'évocation et de démonstration , en ne cessant de faire le commentaire de son oeuvre pour mieux surligner les traits de son personnage principal au cas ou le lecteur jugé myope serait incapable de percevoir la démonstration.
Et pourtant à la question qu'est ce qu'un fasciste ? ou plutôt comment devient-on un fasciste, rien dans le parcours et dans l'itinéraire du personnage principal ne nous sera épargné dans la catégorie des explications causales : désert affectif durant l'enfance, violence sur animaux, fascination pour les armes , épisode traumatique, et de l'ordre plutôt de l'ordre du symptôme : le besoin d'adhérer à un univers normatif.
Par trop mécanique ce catalogue de déterminismes ne dit rien des raisons historiques et sociologiques qui poussent un jeune universitaire italien à adhérer à la propagande fasciste. C'est cette toile de fond , un regard impressionniste sur l'Italie des années20/30 qui fait défaut ici et qui aurait rendu le propos à la portée édifiante, moins didactique La notion même de conformisme n'est pas réellement interrogé.
Moravia dans la dernière partie de son livre semble prendre la mesure de cette ornière et choisit comme pour brouiller les pistes de l'achever sous forme de thriller au prix d'un captivant suspens et d'un improbable et artificiel coup de force scénaristique.
Un beau livre malade en quelque sorte.
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