Gros carton critique de l'année 2017 (Fauve du meilleur album à Angoulême 2018), cet album en solo de l'auteur du très réussi Singe de Hartlepoole nous présente la misère de l'Islande, terre désolée victime de la fureur de la Terre, ses volcans et ses geysers, ses tremblements de terre, la rigueur de son climat... Cette histoire assez sombre d'un orphelin doté d'une force colossale, volcan humain décidé à être quelqu'un, repose beaucoup sur le dessin, très particulier, des paysages d'Islande, ses coulées de lave, ses névés, ses landes caillouteuses. Sur le Singe le style de
Jérémie Moreau passait par-ce que c'était une farce. Ici on est dans la Saga, le récit mythique des héros islandais, ce qui peut justifier ce trait grossier. Mais j'ai eu néanmoins beaucoup de mal avec ces planches épaisses, ces personnages bovins et ces couleurs très ternes. Je reconnais la technique (issue de l'animation) de Moreau sur les plans et mouvements des personnages. Mais cela reste trop fruste pour moi. L'album a de toute évidence nécessité un gros boulot et une implication de son auteur (comme tous les albums de la collection Mirages de Delcourt), l'idée d'une Saga en cours de construction, avec ce poète qui reconnaît la destinée de Grimr malgré les heurts d'une époque et société très violentes, injuste, superstitieuse, tout cela est plutôt intéressant mais la partie graphique entache trop le projet pour en faire véritablement un bon album...
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