AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de berni_29


Ne vous est-il jamais arrivé d'entrer dans une maison abandonnée, la porte d'entrée entrebâillée comme une invitation insensée ? Une maison abandonnée n'est jamais totalement vide. Bien sûr il reste parfois quelques objets entrelacés dans les gestes de la poussière et des toiles d'araignées. Non, je veux dire qu'elle n'est pas tout à fait inhabitée, jamais totalement, certes elle nous habite au moment où nous y entrons mais ceux qui vivaient là autrefois, qui sont peut-être loin à présent, ou bien morts, quelque chose d'eux est encore présent et habite le lieu...
La preuve, ne vous est-il jamais venu l'idée d'allumer cette bougie posée sur ce candélabre pour éclairer la pièce sombre qui vous invite dans son antre et ses méandres ? Et à peine l'avez-vous allumé qu'un souffle espiègle vient aussitôt l'éteindre que vous attribuez à un courant d'air parce qu'imaginer autre chose serait non pas incroyable mais juste effrayant.
Dans mes pérégrinations, j'aime aussi visiter les cimetières, de préférence les vieux cimetières de campagne, parfois à flanc de montagne, au pied d'une petite église, d'une chapelle, certaines tombes sont totalement abandonnées, les pierres se sont effondrées, enfoncées dans le sol, couvertes de végétations.
J'aime lire les noms, les dates, imaginer des vies fauchées par les guerres, des enfants foudroyées par la maladie ou des accidents... C'est ma chère et tendre qui aime m'inviter dans ces cimetières avec ce rituel intransigeant de sortie, toujours se laver les mains de peur que les esprits des morts ne viennent continuer de vous suivre en s'agrippant à vos gestes. J'aime ce rituel qui me fit sourire la première fois, auquel je me plie strictement même si je suis totalement agnostique. J'aime l'idée que l'âme des morts pourrait venir effleurer mes gestes...
Voilà ! Je vous ai posé le décor de mon état d'esprit sur le thème du roman dont je veux vous parler, Mexican gothic, de l'autrice mexicaine Silvia Moreno-Garcia, état d'esprit qui m'a forcément incité à y aller, d'autant plus qu'il y avait un message accrocheur sur la première de couverture évoquant un roman d'horreur convoquant à la fois l'univers de Howard Phillips Lovecraft et d'Emily Brontë. Bon, j'y reviendrai plus tard sur ces messages de plus en plus abusifs et racoleurs qui s'obligent à venir souvent de manière exagérée tenter de faire la promotion d'un livre mais aussi le desservir lorsque la promesse n'est pas au rendez-vous.
Bon, je ne vais pas vous mentir, la promesse ne fut pas pour moi au rendez-vous. J'ai trouvé les références totalement exagérées et hors de propos. La mariée était trop belle.
Pourtant tout était bien parti au début.
J'ai adoré l'entrain de la jeune, insouciante et pétillante personnage principale, Noemi Taboada. Elle adore la fête. Avouez que l'idée de départ est alléchante. Nous sommes dans les années cinquante, au Mexique. Noemi ressemble à ses robes, à ses lèvres, un rouge vif, un rouge baiser résolument festif, aimant la vie avec joie et gourmandise.
Après avoir reçu un mystérieux appel à l'aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu'elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais.
Peu à peu, les rêves de Noemí invitent des visions de meurtre et de sang.
Car High Place cache bien des secrets entre ses murs. Autrefois, la fortune colossale de la famille la préservait des regards indiscrets. Aujourd'hui, Noemí découvre peu à peu d'effrayantes histoires de violence et de folie.
Si elle ne s'en échappe pas très vite, elle risque fort de ne plus jamais pouvoir quitter cette demeure énigmatique…
Le début du roman m'a tenu en haleine. J'imaginais ce lieu, ce manoir sordide, ces murs suintant de respirations, derrière le papier peint surgissaient des champignons dont les ramifications peut-être courraient depuis le cimetière en contrebas.
J'ai aimé suivre Noemi dans cette sorte d'enquête obscure où elle semble prise dans les griffes d'une famille proche de la famille Adams...
Le roman tient beaucoup à cette héroïne qui le porte jusqu'au bout.
Pour le reste, l'intrigue est à la fois légère et complexe. On se perd vite dans certains méandres et le désir fantastique se fait attendre. La promesse horrifique inscrite sur le fronton du livre ne fut pas au rendez-vous. J'ai attendu.
Des événements sont venus à la fin, fantastiques à souhait, mais peut-être trop tardivement et me laissant sur ma faim.
Je n'ai pas trouvé dans ce roman ni l'âme d'Emily Brontë ni celle de H.P. Lovecraft.
Ce fut pour moi un rendez-vous manqué .
Commenter  J’apprécie          4332



Ont apprécié cette critique (43)voir plus




{* *}