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3,57

sur 417 notes
Quand j'étais petite, j'adorais aller explorer les vieilles demeures croulantes qui croisaient mon chemin : au cours d'une randonnée ou en explorant le quartier, j'aimais cette sensation d'interdit et, probablement aussi, d'indiscrétion qu'il y a à pénétrer l'antre de quelqu'un d'autre, même si les habitants ne sont plus là. En réalité, surtout si les habitants ne sont plus là. Car alors tout un imaginaire se crée qui n'a pas à se confronter à la réalité : on peut inventer l'univers qui nous plaît au gré des trouvailles, de la déco, des objets miraculeusement non encore dérobés par les squatteurs. Parfois les journaux intimes d'anciens propriétaires, des correspondances. Alors la vérité se mêle à l'imagination pour me faire mentalement vivre des aventures fantastiques.
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C'est pourquoi ma préférence allait toujours aux vieilles maisons mangées par leurs jardins luxuriants à l'abandon, au papier peint daté, aux grandes verrières ornées de vitraux lumineux à moitié cassés, moulures aux plafonds et grandes cheminées en pierres… J'imaginais la vie qui y grouillait, et je m'y insérais souvent : quel rôle y aurais-je tenu ? Comme une lecture grandeur nature, je m'identifiais aux habitants que j'imaginais. Et puis j'aimais ressentir cette petite pointe de danger, consistant à se demander à chaque pas si le parquet allait s'effondrer, me laissant atterrir dans quelque sous-sol secret palpitant, si l'escalier allait craquer sous mon poids, ou encore si j'allais faire une mauvaise rencontre une fois à l'étage…? de chair et d'os ou évanescente ? Parfois même, dans certains lieux chargés d'histoires, j'entendais presque respirer la maison, je sentais son pouls en caressant les murs et, bien sûr, l'écoutais murmurer ses secrets.
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Ces maisons sont-elles hantées ? Ou pire, possédées ? Ou serait-ce les émanations de ces champignons sur lesquels je marche qui me montent au cerveau ? Dans ce cas, à chaque pas spores et fumée me contaminent un peu plus, et plus j'en écrase sous mes pas, plus je les respire et ils entrent en moi, il se faufilent, ils sont partout dans les recoins de la maison, les joints des carrelages et sous les papiers-peints… Peut-être que j'aime les romans gothiques pour ces raisons. Parce qu'ils me permettent de retrouver ces sensations d'enfant partant à l'aventure, à la rencontre de son imaginaire, aux frontières du réel. Aussi parce qu'ils nous font vivre un autre temps, un autre rythme. Parce que leur atmosphère les rend à la fois rassurant, cossus, mais aussi inquiétant et mystérieux. Ni trop roses ni trop sombres, donc.
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Entre le rose et le noir : C'est exactement l'ambiance de ce roman dont le titre annonce la couleur ! Il est mexican puisqu'il commence à Mexico dans les années 1950. Noemi, fille d'une famille aisée au père influent, a l'âge des flirts et du marivaudage, des soirées où prendre la pause pour fumer, des belles robes qui montrent sa beauté. Sa vie légère va s'envoler lorsque, de sa plume apeurée, sa cousine Catalina va leur écrire de venir la sauver… de l'affreux manoir où elle vie recluse avec sa belle-famille. Sa lettre ressemble à un long délire psychotique dans lequel on l'imagine tour à tour séquestrée, violentée, empoisonnée ou même folle à lier. Doit-on prêter quelque crédit à ces écrits ? Lorsque le père de Noemi propose au mari de Catalina de dépêcher un psy sur place, celui-ci répond sèchement qu'il n'en est pas question, que son délire de tuberculeuse est passé et qu'elle va mieux. Qu'en est-il vraiment ? C'est ce que le père de Noemi veut qu'elle découvre en allant sur place, elle la citadine débrouillarde qui a la tête sur les épaules et ne s'en laisse pas conter.
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C'est alors qu'au mexican s'ajoute le gothic : Nous pénétrons avec Noemi dans le manoir de la famille Doyle : immense, brumeux, poussiéreux, sans électricité mais dont les bougies alourdissent encore l'atmosphère. Pire encore, des occupants presque dignes de la famille Addams, sortes de zombies se ressemblant tous, héritier d'une mine d'argent ayant périclité suite à une étrange épidémie… Et comme pas de roman gothique sans une bibliothèque, celle-ci est emplie de livres sur la supériorité de certains êtres et races. de quoi accentuer l'envie de vomir qui prend Noemi aux tripes depuis qu'elle est arrivée. Ajoutons à cela d'étranges cauchemars qui semblent réels dans lesquels la maison l'enserre et des entités lui parlent, et l'on s'attend à chaque seconde à se qu'elle se fasse égorger, empoisonner… ou même violer par le mari de sa cousine . Et toutes ces sensations qu'elle ressent sans qu'elles ne soient les siennes… ou alors si ? Elle perd le contrôle, que lui arrive-t-il ? C'est par là, enfin, que le fantastique frappe à la porte du manoir et nous fait osciller, jusqu'à la fin et par une montée en puissance lente et délicieusement lancinante, entre explication rationnelle ou irrationnelle.
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J'ai aimé l'ambiance, les personnages, les décors et même le fantastique si bien dosé, moi qui ne suis pas fan habituellement. J'ai bu cette potion jusqu'à la lie, j'en ressors avec une légère sensation d'enivrement que seule une bouffée de cigarette volée dans le sillage d'un passant pourra dissiper.
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De passage dans ma librairie, j'ai voulu aller jeter un oeil au rayon littérature fantastique. Ce livre a attiré mon attention, sa couverture que je trouve très belle déjà, son résumé alléchant et les références à l'univers de Daphné du Maurier. Sans compter les multiples récompenses (prix Locus et British Fantasy Award). C'est bien la première fois que j'achète un livre littéralement en aveugle.

Le pitch : Noémí, 22 ans est une jeune femme libre comme l'air qui profite des joies de la vie. Elle aime les villes qui grouillent, la musique qui sourde, l'ambiance de sa ville Mexico. Quand son père reçoit une lettre de leur cousine Catalina des plus troublantes et confuses, il envoie sa fille à El Triunfo dans le manoir où réside Catalina. High Place est un manoir lugubre, sinistre qui se dresse en haut de la misère de ce petit village tel une gargouille.

Noémí va découvrir un lieu malaisant et des habitants tout autant dérangeants. Virgil, le mari de Catalina, un homme froid et obscur. Florence la maîtresse de maison, une femme stricte qui impose le respect de ses règles. Howard le patriarche, un vieillard malade obsédé par l'eugénisme. Et enfin Francis, le fils de Florence, un homme différent qui intrigue par sa gentillesse peu conforme à l'endroit.

Catalina est mal en point, apathique, elle passe son temps à dormir comme la belle au bois dormant et entre deux roupillons elle divague. Elle entend des voix.

Il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Les trois quart du livre servent à planter le décor, à décrire les différents personnages. Il y est question de champignons, de moisissures, de pustules odorantes, de voix, de cauchemars. La frontière entre la réalité et l'obscur est mince.

Il faudra attendre les dernières pages du livre pour basculer dans le fantastique. Tout m'a tellement semblé être long que ce final se montre bien trop précipité. Il n'y a pas vraiment de rythme qui monterait crescendo, pas vraiment d'ambiance qui ferait trembler ou frissonner.

Ce n'est pas un mauvais livre en soi. Il se lit sans ennui mais il ne restera pas gravé dans ma mémoire. Et de là à le comparer à du Du Maurier, non non. Absolument pas. On est ici dans un style young adult qui manque cruellement d'épaisseur.
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Ne vous est-il jamais arrivé d'entrer dans une maison abandonnée, la porte d'entrée entrebâillée comme une invitation insensée ? Une maison abandonnée n'est jamais totalement vide. Bien sûr il reste parfois quelques objets entrelacés dans les gestes de la poussière et des toiles d'araignées. Non, je veux dire qu'elle n'est pas tout à fait inhabitée, jamais totalement, certes elle nous habite au moment où nous y entrons mais ceux qui vivaient là autrefois, qui sont peut-être loin à présent, ou bien morts, quelque chose d'eux est encore présent et habite le lieu...
La preuve, ne vous est-il jamais venu l'idée d'allumer cette bougie posée sur ce candélabre pour éclairer la pièce sombre qui vous invite dans son antre et ses méandres ? Et à peine l'avez-vous allumé qu'un souffle espiègle vient aussitôt l'éteindre que vous attribuez à un courant d'air parce qu'imaginer autre chose serait non pas incroyable mais juste effrayant.
Dans mes pérégrinations, j'aime aussi visiter les cimetières, de préférence les vieux cimetières de campagne, parfois à flanc de montagne, au pied d'une petite église, d'une chapelle, certaines tombes sont totalement abandonnées, les pierres se sont effondrées, enfoncées dans le sol, couvertes de végétations.
J'aime lire les noms, les dates, imaginer des vies fauchées par les guerres, des enfants foudroyées par la maladie ou des accidents... C'est ma chère et tendre qui aime m'inviter dans ces cimetières avec ce rituel intransigeant de sortie, toujours se laver les mains de peur que les esprits des morts ne viennent continuer de vous suivre en s'agrippant à vos gestes. J'aime ce rituel qui me fit sourire la première fois, auquel je me plie strictement même si je suis totalement agnostique. J'aime l'idée que l'âme des morts pourrait venir effleurer mes gestes...
Voilà ! Je vous ai posé le décor de mon état d'esprit sur le thème du roman dont je veux vous parler, Mexican gothic, de l'autrice mexicaine Silvia Moreno-Garcia, état d'esprit qui m'a forcément incité à y aller, d'autant plus qu'il y avait un message accrocheur sur la première de couverture évoquant un roman d'horreur convoquant à la fois l'univers de Howard Phillips Lovecraft et d'Emily Brontë. Bon, j'y reviendrai plus tard sur ces messages de plus en plus abusifs et racoleurs qui s'obligent à venir souvent de manière exagérée tenter de faire la promotion d'un livre mais aussi le desservir lorsque la promesse n'est pas au rendez-vous.
Bon, je ne vais pas vous mentir, la promesse ne fut pas pour moi au rendez-vous. J'ai trouvé les références totalement exagérées et hors de propos. La mariée était trop belle.
Pourtant tout était bien parti au début.
J'ai adoré l'entrain de la jeune, insouciante et pétillante personnage principale, Noemi Taboada. Elle adore la fête. Avouez que l'idée de départ est alléchante. Nous sommes dans les années cinquante, au Mexique. Noemi ressemble à ses robes, à ses lèvres, un rouge vif, un rouge baiser résolument festif, aimant la vie avec joie et gourmandise.
Après avoir reçu un mystérieux appel à l'aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu'elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais.
Peu à peu, les rêves de Noemí invitent des visions de meurtre et de sang.
Car High Place cache bien des secrets entre ses murs. Autrefois, la fortune colossale de la famille la préservait des regards indiscrets. Aujourd'hui, Noemí découvre peu à peu d'effrayantes histoires de violence et de folie.
Si elle ne s'en échappe pas très vite, elle risque fort de ne plus jamais pouvoir quitter cette demeure énigmatique…
Le début du roman m'a tenu en haleine. J'imaginais ce lieu, ce manoir sordide, ces murs suintant de respirations, derrière le papier peint surgissaient des champignons dont les ramifications peut-être courraient depuis le cimetière en contrebas.
J'ai aimé suivre Noemi dans cette sorte d'enquête obscure où elle semble prise dans les griffes d'une famille proche de la famille Adams...
Le roman tient beaucoup à cette héroïne qui le porte jusqu'au bout.
Pour le reste, l'intrigue est à la fois légère et complexe. On se perd vite dans certains méandres et le désir fantastique se fait attendre. La promesse horrifique inscrite sur le fronton du livre ne fut pas au rendez-vous. J'ai attendu.
Des événements sont venus à la fin, fantastiques à souhait, mais peut-être trop tardivement et me laissant sur ma faim.
Je n'ai pas trouvé dans ce roman ni l'âme d'Emily Brontë ni celle de H.P. Lovecraft.
Ce fut pour moi un rendez-vous manqué .
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« Mexican Gothic » : un tel titre indéniablement envoie quelques promesses assez intéressantes. Des mystères dans un château, qui plus est, au Mexique, ce qui pourrait renouveler le genre… c'est alléchant !

Jeune femme intelligente et indépendante, Noemi Taboada est une habituée des soirées mondaines de Mexico. Pourtant, plus occupée à trouver sa voie dans les études que par le mariage (l'histoire se passe dans les années 1950), son père la convainc d'aller voir sa cousine Catalina contre son accord pour que Noemi aille a l'université. En effet, Catalina, qui s'est mariée récemment et rapidement à Virgil Doyle, est partie vivre dans son château et les nouvelles qu'elle donne, assez incohérentes, sont plutôt inquiétantes.

Voilà donc Noemi partie pour High Place, la demeure des Doyle. Située dans une région inhospitalière et reculée, la demeure est plutôt délabrée depuis que la mine d'argent, qui faisait la richesse des Doyle et de la région, est désaffectée. Plutôt mal reçue par les Doyle, qui vivent dans le silence et les traditions instaurées par l'oncle Howard, dans une ambiance humide et délétère qui lui donnera rapidement des cauchemars, tenue à l'écart de sa cousine, Noemi sentira rapidement que quelque chose cloche. Bien résolue à découvrir le pot-aux-roses, Noemi devra s'armer de courage car les révélations seront nombreuses et assez abominables. Effusions de sang, chancres, champignons accompagnés d'une sauce goût déviances eugénistes et familiales seront au menu. Bon appétit !

J'ai globalement aimé « Mexican Gothic », principalement pour son héroïne Noemi et l'ambiance malsaine que Silvia Moreno-Garcia réussit à instaurer. Même s'il faut attendre longtemps (au moins la moitié du roman) pour que l'action prenne place et se résolve au final assez rapidement. Plutôt qu'un roman de terreur, il faudrait plutôt le présenter comme un roman d'ambiance terrifiante, cela me paraîtrait plus juste.

Noemi est aventureuse et intelligente, bien décidée à ne jamais se laisser marcher sur les pieds, surtout quand on lui fait sentir qu'elle n'est qu'une femme, et à aller au bout de ses idées, malgré le prix que cela pourrait représenter. Il y a donc un petit côté girl power agréable, mais malheureusement gâché par quelques scènes un peu gênantes, celle de ses rêves récurrents pendant lesquels Virgil l'agresse sexuellement. Et là l'autrice nous sert le cliché affligeant de la victime qui dit non mais derrière lequel finalement se cache un oui. Doit-on lire encore ça dans un roman paru en 2021 ?

Le roman mise clairement sur cette ambiance purement gothique, mystérieuse et angoissante. le manoir de High Place, décati et humide, est décrit quasiment comme une personne vivante, et concentre une partie des secrets de cette famille plus que tordue….

L'action, quand elle décide de se lancer, est bien menée, et plutôt divertissante, sans que ce soit non plus le chef d'oeuvre promis par les avis sur la couverture. Quelques personnages (je pense à celui de Catalina) ne sont pas assez creusés à mon sens, ce qui est un peu dommage. On sent que celui de Noemi évolue avec son aventure, elle devient un peu moins superficielle, cela aurait mérité d'être plus marqué.

Bref, un roman pas trop mal troussé pour passer un moment de loisirs sans conséquences.
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Mexique, dans les années 50. Noemí est envoyée à High Place par son père qui a reçu une lettre maladroite et suspecte de sa cousine Catalina, récemment mariée. La lettre impliquait qu'elle souffrait d'une maladie mentale et que quelque chose n'allait pas dans le manoir ou elle s'est installée avec son mari Virgil. Noemí s'y rend donc pour vérifier l'état de santé de sa cousine et découvrir la vérité cachée derrière sa lettre. Mais quand elle découvre la maison, elle sent qu'il s'y passe des choses anormales : elle est présentée à la famille de Virgil qui nous ressemble un peu à la famille Addams. Ils sont tous plus bizarres les uns que les autres, vivent selon des règles très strictes, se marient uniquement entre membres de la famille, couvrent les murs de la maison de mariées décédées… Mais il y a aussi une grande tragédie qui affecte encore l'âme de la maison : l'histoire de cette jeune fille qui a tué tous les membres de sa famille avant de se suicider.

Ce récit est captivant, bouleversant, glaçant et effrayant. Il contient énormément d'éléments étranges qui nous alerte : notamment des fantômes, des crises de somnambulisme, de la violence, des effusions de sang, une tension sexuelle. C'est une aventure gothique sombre qui fait froid dans le dos heureusement un soupçon de romance rééquilibre le tout et apporte un peu de légèreté.

J'ai trouvé Noemí extrêmement courageuse puisqu'elle devrait crier à l'aide, s'enfuir à la première occasion, lorsqu'elle rencontre tous ces gens bizarres ou lors de la scène d'agression sexuelle de Virgil mais pourtant elle reste pour sa cousine. C'est un personnage féminin extrêmement forte, têtue et déterminée à être une femme libre et indépendante. Je l'ai trouvé tellement attachante que je suis triste de devoir lui dire au revoir.

Le récit a malheureusement un petit défaut : son rythme. Il ne se passe pas grand-chose dans les 3/4 du roman puis soudain la fin arrive et est très vite bâclée. Tout le début est basé sur le fait que Noemí se morfond dans ce manoir a l'atmosphère étrange et tout s'accélère dans les cinquante dernières pages.

En tout cas j'ai adoré le contexte historique : les années 50 sont vraiment intéressante, on sent que les femmes ont envie d'émancipation mais la société est encore très masculine. Et puis, la façon dont l'auteure a intégré les discussions sur le colonialisme ou le racisme dans l'intrigue est vraiment bien habile. C'est intéressant de découvrir un autre visage du pays car aujourd'hui quand on parle du Mexique, c'est forcément synonyme de drogues et de cartels.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Encore inconnue en France, la canadienne d'origine mexicaine Silvia Moreno-Garcia s'est déjà taillée une belle réputation Outre-Atlantique. C'est avec l'un de ses dernier romans, Mexican Gothic, qu'elle a remporté le prestigieux Bram Stoker Award et le prix Locus du meilleur roman.
Encensée par la presse américaine, Mexican Gothic sort aujourd'hui chez Bragelonne dans une traduction signée Claude Mamier.
L'occasion pour le lecteur de s'aventurer dans High Place dans une atmosphère gothique qui donne la chair de poule.

You're my only hope…
Tout commence par une étrange lettre dans laquelle Catalina, épouse de Virgil Doyle, explique à sa cousine Noemi Taboada qu'on essaye de l'empoisonner et que les fantômes rodent au manoir de High Place.
Envoyée par son père pour tirer la situation au clair, Noemi débarque donc dans l'imposante demeure de la famille Doyle au coeur de la campagne mexicaine, bien loin de l'effervescence mondaine du Mexico des années 50.
Elle y découvre une demeure impressionnante mais qui semble bien loin de sa gloire passée. Les mines d'argent qui ont fait la fortune de la famille Doyle sont désormais fermées et le vieux patriarche, Howard, semble particulièrement diminué.
Quelques jours après son arrivée, Noemi commence à faire des rêves étranges qui tournent de plus en plus aux cauchemars tandis que l'ambiance qui règne à High Place pèse comme une chappe de plomb sur l'enquête de la jeune femme à propos de l'état de santé de sa cousine Catalina qui serait atteinte d'une forme bien étrange de tuberculose…
Tout en atmosphère, Mexican Gothic nous convoque à un voyage aux portes de l'horreur dans un endroit à la fois exotique — la campagne mexicaine — et familier — le manoir hanté anglais. Se revendiquant ouvertement des Hauts de Hurlevent ou de Rebecca, le roman offre une place particulièrement importante à l'impressionnante High Place, un lieu à la fois inquiétant et fascinant pour le lecteur où les secrets s'accumulent.
Des secrets étroitement liés à la famille Doyle et à son histoire, une famille anglaise qui a fait fortune en exploitant les pauvres paysans et miniers mexicains des alentours et qui vit désormais recluse dans un lieu figé où il est interdit de parler pendant les repas, où partir en ville ne semble jamais raisonnable et où le cimetière tout proche rappelle les multiples drames subis/causés par la famille.
Dans ce cadre brumeux, Noemi va affronter un mal qu'elle n'avait jamais imaginé rencontrer un jour.

Le pouvoir change de mains
Brillamment rythmée et construit de façon à distiller de façon très progressivement les indices quant à la véritable nature des lieux et de la famille Doyle, Mexican Gothic est aussi, et peut-être même avant tout, une chronique de femmes.
Des femmes qui prennent conscience de leur propre force et de leur propre détermination pour tenir tête au destin…et aux hommes qui les entourent.
Ce sera le cas de Noemi qui affronte non seulement la glacialité cordiale de Florence mais aussi la violence de plus en plus évidente de Virgil Doyle.
Silvia Moreno-Garcia nous parle d'une époque où la femme n'avait même pas le droit de vote au Mexique, et où elle sert encore « d'objets à marier ».
Noemi est la parfaite incarnation de la jeune femme mondaine qui refuse le jeu qu'on lui impose et se retrouve donc cataloguée comme vulgaire ou insolente. La place de la femme ne se limite plus à osciller entre la docilité et l'hystérie mais bien à prendre les choses en mains, à résister. Que ce soit Noemi, moteur de l'histoire et héroïne du roman, ou sa cousine Catalina qui résiste envers et contre tout malgré sa solitude et son isolement…ou encore Ruth lorsqu'elle décide de prendre les armes pour se libérer de la famille Doyle.
Mexican Gothic est à la fois l'histoire d'une femme qui mûrit dans sa façon de percevoir et de jouer avec les hommes mais aussi celle d'une femme qui refuse l'autorité et l'emprise de l'homme sur sa façon de penser et d'aborder le monde.

Le riche parasite
Au milieu de ça, Silvia Moreno-Garcia délivre un message sur la lutte des classes et l'exploitation des pauvres par les riches, sur l'anonymisation de la souffrance et du sacrifice de ceux qui n'ont rien comparés aux riches qui auront droit au cimetière et aux pierres tombales, pas aux fosses communes.
Dans Mexican Gothic, le riche est un parasite qui se nourrit de l'autre, et l'autrice parvient, littéralement, à le faire paraître comme tel.
C'est aussi une histoire sur une certaine vision de la pureté familiale, sur l'eugénisme et ce qu'engendre l'enfermement sur soi-même, à savoir la cruauté et la haine de l'autre. Sans parler des nombreuses autres déviances de la famille Doyle qu'on laissera aux lecteur le plaisir de découvrir.
Résister à l'ordre établi, qu'il soit patriarcal ou social, c'est finalement le mot d'ordre de ce récit où le mal, insidieux et roublard, ne sera combattu que par la force de caractère de quelques femmes bien décidées à brûler l'ancien monde.

Très bon roman gothico-horrifique, Mexican Gothic est autant une histoire malicieuse sur le contrôle et sur le libre-arbitre qu'une réflexion sur le rôle de la femme et sur ses possibilités. Silvia Moreno-Garcia captive et donne la chair de poule à qui osera faire un détour par High Place…
Lien : https://justaword.fr/mexican..
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Bon... même si je n'irai pas jusqu'à la critique dithyrambique du Guardian qui a vu dans "Mexican Gothic" la rencontre entre Lovecraft et les soeurs Brontë, je dois reconnaître que j'ai passé avec ce roman un très bon moment, qui -à mon avis- va bien au-delà de ce qu'il prétend être, qui est plus qu'un roman d'horreur gothique et ça, c'est une bonne surprise.
Et puis, cette atmosphère...!

Catalina, orpheline, a été élevée auprès de sa cousine Noemi, par son oncle et à sa tante, dans l'aisance d'une demeure cossue du Mexico des années cinquante. Douce, rêveuse, la jeune fille a fini par épouser, après des fiançailles éclairs, un homme aussi charismatique que mystérieux, Virgil Doyle qui l'a emmenée avec lui dans sa demeure familiale, le domaine de High Place, loin de l'effervescence de la ville.
Noemi, elle, est devenue une jeune femme aussi belle que rebelle, alliant l'esprit (acerbe!) à la coquetterie et à un caractère bien trempé. le tourbillon de sa vie mondaine ne lui laisse que peu de temps pour s'inquiéter de Catalina qui, depuis son mariage, ne donne que peu de nouvelles à sa famille jusqu'à ce que son père la convoque dans son bureau pour lui faire lire une lettre bien étrange dans laquelle Catalina écrit qu'on cherche à l'empoisonner, que des fantômes hantent High Place, qu'elle entend leurs râles, leurs cris même qui résonnent dans le manoir...
Envoyée par son père, inquiet et désarmé, pour faire la lumière sur la situation de Catalina, Noemi entreprend donc le voyage jusqu'à High Place où elle découvre noyé dans une brume épaisse un manoir victorien immense mais dont l'ancienne somptuosité s'est effacée, morcelée. La demeure n'est plus que le reflet désolé de sa splendeur passée et chaque pièce, sombre et humide, le rappelle cruellement, tout comme les lourdes pièces d'argent qui encombrent des vitrines poussiéreuses rappellent la gloire passée d'une dynastie enrichie par les mines d'argent aujourd'hui fermées et presque oubliées.
Les Doyle eux-mêmes semblent à l'avenant de leur domaine: si Virgil, l'époux de sa cousine, est extrêmement troublant, son père, Howard -le patriarche de la dynastie- a l'air d'être aux porte de la mort. Quant aux autres, ils ne sont que pâleur... Par ailleurs, l'endroit est régi par des règles un peu floues, un peu absurdes auxquelles Noemi a bien du mal à se faire. Ainsi, les repas doivent être pris dans le silence le plus absolu et la jeune femme doit demander l'autorisation pour rendre visite à Catalina qui serait atteinte d'une forme étrange de tuberculose et qui s'éteint chaque jour un peu plus, s'abîmant dans une mélancolie poisseuse et apathique. L'atmosphère à High Place est lourde, oppressante et vire à l'angoisse lorsque Noemi, qui enquête inlassablement sur l'état de sa cousine, se met à faire de terrifiants cauchemars qui la laissent au matin exsangue et épuisée, sans appétit.

Grâce à une écriture puissamment évocatrice, "Mexican Gothic" parvient à nous immerger progressivement dans une atmosphère nébuleuse autant que mystérieuse, une atmosphère lourde et angoissante qui flirte avec l'horreur et qui monte progressivement jusqu'à se déployer. Toile d'araignée qui retient prisonniers lecteurs et personnages, englués dans une histoire folle qui les dépasse et les torture. La plus grande réussite du roman qui se réclame autant du cinéma de Guillermo del Toro ("Crimson Peak" en tête, "L'échine du Diable" non loin derrière) que de la littérature gothique à la Walpole ou à la Lovecraft, qui se place aussi dans la lignée d'un "Rebecca" ou des "Hauts de Hurlevents" est la place qu'il laisse à High Place. le manoir, fascinant, inquiétant, est un personnage à part entière dont la présence trouble nimbe chaque page, jusqu'à envelopper l'ouvrage tout entier d'un voile opaque, modifiant ainsi l'aspect des choses, des uns et des autres, tendant ainsi pièces et embuscades, créant au gré des chapitres fantasmes et hallucinations, visions et faux semblants visant sans doute à protéger les secrets qui s'y terrent, les secrets d'une famille venue au Mexique il y a bien longtemps pour y devenir riche et puissante, quel qu'en soit le prix... Quelle qu'en soit la quantité de sang à verser et de vies à gâcher.

En effet, comme dans tout roman gothique, les secrets et les mystères sont légion dans "Mexican Gothic" et comme souvent, le présent s'enracine dans un passé dont il faut trouver les clefs pour espérer survivre et quitter le tombeau que devient High Place au fil du roman. On n'échappe donc pas aux poncifs du genre (le cimetière, l'horreur d'un passé familial meurtrier avec son fantôme et ses sacrifiés, l'emprise, l'étouffement...) mais Silvia Moreno-Garcia les traite avec intelligence et brio, avec une originalité certaine qui se révèle particulièrement dans la toute dernière partie du roman où la découverte de ce qui meut High Place et les personnages est aussi terrifiante que vertigineuse et lors du dénouement, qui ressemble un peu à l'oxymore de Pierre Corneille, cette "obscure clarté" d'une beauté fragile.
Peut-être bien d'ailleurs que la principale faiblesse du roman vient de là, de cette dernière partie où tout s'accélère alors que le reste du roman prenait son temps... Ce léger déséquilibre m'a frustrée, davantage que la présence de certains clichés (il faut dire aussi que je suis peu familière de ce genre de littérature!).

Pour le reste, j'ai aimé cette atmosphère savamment distillée de l'angoisse à la terreur, l'obsession de Noemi et de Catalina pour les contes de fées dont elles disent si bien la cruauté (c'est l'une de mes marottes à moi aussi!), j'ai aimé les personnages que j'ai trouvé bien campés, complexes et assez fascinants (bien entendu, j'ai un faible pour Francis, bien sûr, je suis passée par toute la gamme des ressentis possibles pour Virgil. Etonnamment, j'ai beaucoup aimé Noemi -dont je voudrais bien la garde-robe au passage- alors qu'habituellement, ce genre d'héroïne trop parfaite me sort par les yeux. En revanche, pas assez de Catalina et de Howard à mon gout...).
Enfin et surtout, j'ai adoré les sous-textes engagés du roman qui sous couvert de nous offrir une histoire gothique dans la plus pure tradition nous offre une réflexion engagée voire révoltée sur le féminisme d'abord, sur l'eugénisme et le racisme ensuite. Oui, ce sont des sujets graves, des sujets qui fâchent et que je trouve, à titre personnel, particulièrement préoccupants.
"Mexican Gothic" c'est aussi une histoire de femmes dans un monde encore résolument patriarcal qui peu à peu s'affirment, au risque d'être traitées "d'hystériques" et prennent conscience de leur force, une force dont elles tentent de se servir pour gagner leur liberté et s'affranchir d'une domination parfois malsaine. Il est question de sexualité, d'emprise, de liberté et d'images dans "Mexican Gothic" qu'on pourrait presque lire comme une fable, une parabole qui en dit long sur une inégalité vieille comme le monde.
Histoire de femmes, histoire de domination... Il y a quelque chose de de la dénonciation de l'entre-soi, presque de la lutte des classes dans cet étrange roman où la pureté du sang revêt tant d'importance... Là encore, le symbole et la parabole ne sont pas loin, ce qui confère une profondeur certaine à cet ouvrage définitivement captivant.

Un "Crimson Peak" de papier, brodé d'or et de brumes.
Vénéneux. Amanite phalloïde.
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Aïe, aïe, aïe, quelle déception.
Pourtant, j'en attendais beaucoup. Mais ça a été un ratage complet.


Mexican gothic nous propose un manoir plongé dans la brume et la flotte, rempli d'anglais austères. Alors oui, c'est gothique, clairement. Mais question renouveau du genre on repassera, et immersion mexicaine aussi. Dommage, car le titre me paraissait bien antithétique, et j'étais curieuse de ce que ça pourrait donner, pour déconstruire mon imaginaire un peu coincé. Loupé.


Mexican Gothic est vendu comme un roman fantastique. A son sens très large alors hein. Pour moi le mot est plus une étiquette marketing ici. Car j'ai besoin de plus qu'un peu de surnaturel et de trouille pour qualifier un texte de fantastique. J'ai surtout besoin de retrouver cette hésitation constante entre une explication rationnelle et l'acceptation d'un surnaturel; pour moi, le fantastique ne penche jamais d'un côté ou de l'autre, et ne donne d'ailleurs jamais de réponse. Je suis consciente que c'est un point de vue très restreint, mais je me rattache en cela à la définition de Todorov qui est assez précise. En revanche, l'étiquette "fantastique" accolée désormais sur une tripotée de livres fait à mon sens perdre de vue la substance de ce terme. Bref, ici on n'est pas vraiment dans du fantastique, car l'aspect surnaturel des événements est dévoilé et accepté comme tel.


L'ambiance. J'ai beaucoup lu dans diverses chroniques que c'était un roman à ambiance. Si quelques champignons bougeant sur des murs, un cimetière, deux trois trucs bizarres et le mot « hanté » ici et là suffisent à dire qu'il y a une atmosphère travaillée… Soit. Je trouve cela un peu léger.
The guardian parle d'une rencontre de Lovecraft et des soeurs Brontë dans ce texte : je ne sais pas d'où est sortie cette idée ! Car effectivement, en termes d'ambiance, Lovecraft est un maître ! Or je n'ai rien vu ici de la poétique de l'horreur lovecraftienne, ni de la richesse de ses décors mouvants.

D'ailleurs rien d'extra non plus dans l'écriture. Certes correcte mais sans âme ni patte. Ca manque d'effets, de jeux sur le langage, d'images, de rythme. C'est en plus assez linéaire. Textuellement, je me suis ennuyée.


L'intrigue. Je suis navrée, mais le scénario m'a paru aussi fin qu'une peau de chagrin, avec une structure déséquilibrée : la première partie tire en longueur, quand tout se bouscule dans la seconde. Pas vraiment de surprises non plus, on sait de suite qui sont les méchants (ils ont la tronche de l'emploi, il faut dire, ça aide). Quant au final... soupir.


Justement, les personnages, venons-en. Je dois dire que c'était là le gros point noir pour moi. Des stéréotypes sur pattes. La vieille aigrie, le vieux connard répugnant, le quadra arrogant (et cynique mais tellement séduisant —> Christian Grey s'est perdu au Mexique), tous pleins aux as, colonialistes, esclavagistes et partisans des thèses eugénistes --> le rêve. Alors oui, clairement il y a une volonté évidente de dénoncer ces idées. Mais alors le faire avec d'aussi gros sabots me dépasse. Point de finesse là dedans, encore moins de nuance.

Quant à Noemi, le personnage féminin principal... C'est une bimbo. Et je n'ai pas vu de changement dans aucun des personnages au fil de la lecture; chacun reste dans son rôle et malheureusement la bimbo aussi (le nombre de fois qu'on évoque ses tenues, ses talons et son rouge à lèvres...).
Ce qui m'a fait hurler ce sont les agressions physiques sexuelles déguisées en scènes de sexe soi-disant excitantes et torrides. Je suis navrée, mais les scènes dans lesquelles Noemi est dans son bain, réelles ou rêvées, et où Christian Grey mexicain se pointe, la force à rester dans son bain, la caresse partout, l'embrasse de force... sont nauséabondes, surtout quand la violence évidente fait d'abord peur à la jeune femme qui se débat... et accepte ensuite avec délectation et plaisir son sort, tellement elle aime ça. "Oui mais elle est sous l'emprise de champignons hallucinogènes" --> oui, et ?

Alors j'entends : je peux surinterpréter, ressentir des choses différemment et ça resterait mon point de vue. D'ailleurs, bon nombre de lecteurs - lectrices en fait - y ont vu un roman féministe, construit autour d'une femme se débattant seule dans un milieu patriarcal. OK mais sur des scènes aussi malsaines, si l'idée était de dénoncer des comportements nauséabonds… n'y a t'il pas un problème à s'attarder sur le désir incontrôlable du personnage féminin face à un type prédateur ? Et puis crotte, vous n'en avez pas marre, vous, des aguicheuses et des hommes toxiques ? C'est tout ce qu'ont à nous offrir certains auteurs et autrices ?

Bref un bouquin assez banal dans sa forme, et fort mal mené selon moi sur les questions de fond.
Bref, j'ai pas aimé. du tout.
Pourquoi je l'ai lu en entier ? Pour pouvoir donner un avis construit et argumenté tiens. Pas par plaisir de démonter ce bouquin, mais par nécessité de mettre des mots sur mon ressenti et mon malaise.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/s..
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Tout part d'une étrange lettre reçue d'une cousine. Elle semble prise d'un mal étrange. Elle mentionne que des fantômes vivent dans les murs de sa chambre et viennent la hanter la nuit. Alarmante. Noemi est donc prié par son père de se rendre au chevet de cette cousine pour voir ce qu'il en est. Chose qui sera fait. Dès son arrivée, la jeune femme peut constater que l'atmosphère est bien étrange, d'autant que les différents protagonistes qui y vivent. Un sentiment trouble, pesant, lourd l'envahit. Elle n'est pas la bienvenue, elle le sent bien. Mais elle persiste, afin de comprendre enfin ce qu'il se passe entre les murs de cet étrange manoir. Si au début l'histoire m'a bien plu, l'ambiance gothique surtout, ça s'est vite essouffler… Beaucoup de répétitions qui gâchent le plaisir de l'histoire. Assez, au final, pour ne même plus être intéressée sur le derniers tiers, où tout se joue. Une lecture très en demi-teinte pour moi… Mention d'honneur tout de même, pour l'époque, le lieu et la couverture.
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Un roman quelque peu frissonnant, le combo parfait pour Halloween.

Je ne sais même plus comment ce roman est arrivé dans ma liste d'envie, il ne s'agit pas du tout de mon genre de prédilection, d'autant qu'il est plutôt mis en avant au rayon Young Adult. J'ai dû le voir passer sur une des chaînes booktube que je regarde de temps à autre, le résumé m'a certainement plu et, surtout, j'ai dû être happée par cette couverture que je trouve pour ma part très jolie, mais aussi assez mystérieuse.

On se retrouve ici plongé dans une ambiance assez hitchcockienne, que ce soit déjà dans le décor (un manoir "hanté", pas très engageant de prime abord mais duquel les habitants ont du mal à partir) ou dans les personnages (un vieux monsieur énigmatique et effrayant, un jeune premier énervant et séduisant et, surtout, une héroïne un peu naïve, qui sait aussi jouer de ses charmes, mais surtout très entêtée). Et, j'avoue que j'ai particulièrement aimé l'atmosphère générale du roman. Je n'ai pas eu peur à proprement parler mais j'ai quand même perçu cette pointe de détresse que pouvait notamment ressentir Noemi, et ce grâce à l'écriture précise et aux descriptions très biens faites de la parte de Silvia Moreno-Garcia dont il s'agit ici, si je ne me trompe pas, du premier roman. Et, elle a su s'en sortir avec brio.

En effet, elle mène très bien son intrigue, son histoire est plutôt bien rythmée même si j'ai ressenti pour ma part un petit relâchement au milieu du roman, qui s'est finalement avéré temporaire, heureusement.
Il y a une certaine dose d'originalité dans ce roman (mais je ne suis pas du tout adepte du genre, n'ayant pas du tout l'habitude d'en lire) et des personnages plutôt bien décrits même si j'aurais apprécié un peu plus de densité. En même temps, cela colle finalement très bien avec l'ensemble.

Je ne souhaite pas trop en dire et en resterai là. En somme, une lecture très divertissante que je ne regrette pas d'avoir faite.
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