Citations sur Facteur pour femmes, tome 1 (61)
Le 26 du mois d'août, sous un soleil implacable, on enterre le facteur. Un soldat de l'amour à jamais inconnu qu'aucune arche triomphale ne célébrera jamais...
Il faudrait aussi apprendre à manquer d'homme dans leur couche, d'homme caressant leur peau de jeunes épousées, d'homme creusant leurs cuisses pour les faire trembler de plaisir, découvrant leur poitrine derrière une meule, pétrissant leurs fesses au fond d'une grange...
Il leur faudrait peut-être braver la religion, penser à leurs hommes ou à d'autres en se caressant.
Se battre, s'ébattre : tout est si proche et si lointant.
Avec toi, j'étais tout, ici, je ne suis rien. J'ai peur à chaque fois que je t'écris que mes mots soient les derniers ! C'est terrifiant de vivre suspendu entre la vie et la mort. Je sais que je ne reviendrai pas. Je n'en peux plus. Le passé me hante et le présent me terrifie. A quoi ça sert d'aimer dans ces conditions. J'ai tellement peur de mourir en miettes, sans cadavre, sans sépulture, ou de revenir handicapé, laid à tout jamais.
J’avais écrit à ma mère, de temps en temps, c’était tout, c’était peu, c’était terrible au fond cette absence, ces silences, ces mois de silence.
Ce qu’on peut être dur quelquefois avec ses proches ! A quoi ça tien l’amour-propre et les grands idéaux Franchement ! Comment avais-je pu être si distante avec elle dont j’étais, peut-être, l’unique fierté.
Oui, si c'est comme ça, je serai facteur pour femmes, tiens, toute ma vie !
Rien que pour leurs beaux yeux et leurs beaux tétons !
(page 48)
Alors que le printemps fait le beau, que les arbres se rhabillent, ces femmes s’effeuillent, pour lui, pour lui plaire, pour continuer à se plaire aussi, probablement.
Seules demeurent l'odeur des corps et la puanteur des grenades, de soufre ou des gaz moutarde. Vaste bourbier, vaste charnier. Putain de guerre ! Bon, Dieu, faut qu'on reparte.
Vous êtes écrivain, moi je suis facteur, on est tous les deux des hommes de lettres.
À la mort de mon père, peu de temps après son retour de la guerre, plutôt que de continuer seule à s'occuper de la ferme, ma mère avait décidé de créer le premier commerce de l'île. Elle ouvrit ce magasin, comme en ville, un genre d'échoppe où l'on trouve de tout, tout le nécessaire et puis tout l'inconnu, des produits pittoresques qui aident au nettoyage, au bricolage, des ustensiles de cuisine, des journaux même ...
Au début, personne ne comprit vraiment l'intérêt de tout ça, notamment du superflu, quand on sait qu'il y a déjà tant à faire avec l'essentiel.
Mais, justement, au sortir de la Première Guerre mondiale, il fallait rêver, évoluer, alors ses voisins prirent l'habitude d'acheter là l'essentiel et, de plus en plus, ces petites choses qui facilitaient leur vie rude et rurale ...
(page 91)
A la mort de mon père, peu de temps après son retour de la guerre, plutôt que de continuer seule à s’occuper de la ferme, ma mère avait décidée de créer le premier commerce de l’île. Elle ouvrit ce magasin, comme en ville, un genre d´échoppe où l’on trouve de tout, tout le nécessaire et puis tout l’inconnu, des produits pittoresques qui aident au nettoyage, au bricolage, des ustensiles de cuisine, des journaux mêmes …
Au début, personne ne comprit vraiment l’intérêt de tout ça, notamment du superflu, quand on sait qu’il y a déjà tant à faire avec l’essentiel.
Mais justement, au sortir de la Première Guerre mondiale, il fallait rêver, évoluer, alors ses voisins prirent l’habitude d’acheter là l’essentiel et, de plus en plus, ces petites choses qui facilitaient leur vie rude et rurale.