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Critique de yanndallex


Le coeur du sujet de cette BD est donc l'aventure exceptionnelle de la première ascension de « sa Meijesté » ou autrement dit le grand pic de la Meije appelé aussi l'aiguille du Midi.
Et afin de ne pas en faire qu'un simple récit historique, le talent de Nelly Moriquand (scénariste) a été d'y mêler une part de fiction romancée avec les personnages principaux : l'institutrice Louise et l'aventurier Edward Trevor.
Les auteurs nous invitent donc habilement à découvrir un amour « éternel » via les neiges éternelles…
Cet ouvrage a été très fortement documenté et le résultat est absolument merveilleux (avec le support de la communauté des communes de l'Oisans, du musée de l'alpinisme de Saint-Christophe-en-Oisans, du Musée d'Huez et celui de Bourg d'Oisans).


Le dessin de Fabien Lacaf est remarquable, criant de réalisme et tout en style aquarelle.
Le souci du détail historique est particulièrement flagrant et réussi (Pour les tenues des personnages, les équipements, les descriptions des villages) et les portraits si ressemblant !
Alors autant vous dire que pour ce qui est du dessin de la montagne… Certaines scènes ont réussi à me donner le vertige…


Les couleurs sont tantôt chaleureuses est accueillantes, tantôt froides et agressives tout comme la montagne sait l'être elle aussi.
Le rendu est donc magnifiquement vivant et nous met parfaitement dans la dur ambiance des cimes.


Le scénario est lui parfaitement ficelé, sans faute comme si cette histoire avait réellement existé ou qu'elle avait été murie pendant des années en regardant inlassablement les montagnes immobiles mais changeantes.
Les moeurs de l'époque sont parfaitement retranscrites aussi dans les dialogues (par exemple Gaspard avec son franc parlé qui dit tout haut ce qu'il pense. il voit d'un mauvais oeil qu'un « estranger » accomplisse la première ascension de la Meije. A l'époque, beaucoup de sommets avaient été gravis en premier par des « étrangers»).


J'apprécie particulièrement aussi les notes d'humour tel que Pierre Gaspard s'adressant à Henri Frederic Faige Blanc et Henri Emmanuel Boileau de Castelnau au sujet du « ski » de Monsieur Duhamel :
« Glisser sur la neige ! C'est bien des idées des gens de la ville ! ça marchera jamais ! ».
Quand on connais le succès qu'a eu, et a toujours, le ski alpin…


Les transitions du « présent » au passé sont dignes des artifices cinématographiques (on reconnait bien là l'expérience de « storyboarder » du dessinateur, transitions effectuées au travers du carnet de note du héros).


Cette BD pousse à la curiosité pour en connaitre plus sur les personnages.


Je ne vous le cacherai pas, Fabien Lacaf est l'un des dessinateurs que j'affectionne particulièrement de par son style de dessin « aquarelle », mais aussi pour le personnage fort sympathique (ayant souvent une anecdote à apporter lors des séances de dédicace) mais aussi et surtout par son parcours atypique.


Quand à Nelly Moriquand, en tant que fille d'alpiniste, il n'est pas étonnant qu'elle arrive à nous communiquer aussi généreusement son vécu de jeunesse et son amour pour la montagne .


La référence BD de ce duo d'auteur est notamment « le bal des chimère », récemment rééditée sous forme d'intégrale et rebaptisée « La fiancée du Queyras », dont l'action se passe elle aussi en montagne.
Lien : http://www.7bd.fr/2014/12/le..
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