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Critique de c.brijs


Pierre Mornet, illustrateur français, est bien connu dans le monde de l'édition où il a réalisé bon nombre de couvertures, dans celui de la presse où il a collaboré avec de grands titres de la presse internationale et dans celui de la mode où il a travaillé avec Kenzo et Prada...

Fil rouge de son oeuvre, le portrait de jeunes femmes mystérieuses dans une nature luxuriante.

Dans cet album de 2013, réédité en 2020 aux éditions L'étagère du bas, il nous convie à pénétrer dans son univers onirique.

"Suis-je en train de rêver ?
Tout cela semble irréel."

Le jour de son anniversaire, une jeune femme, allongée dans l'herbe, sombre peu à peu dans le sommeil. Celui-ci la ramène dans les pas d'un anniversaire passé où, enfant, alors que jouant à cache-cache et se perdant dans la forêt, elle s'était endormie et avait fait un étrange voyage au pays des songes.

Ce voyage l'avait conduite à une rencontre fantastique : celle d'une jeune fille de son âge qui semblait être l'Amie dont elle rêvait depuis toujours, celle qui l'attendait également.

"Seuls les oiseaux lui tiennent compagnie.
Il en est deux parmi eux aussi inséparables que nous aimerions l'être."

La Reine de la Nuit allait-elle leur permettre de se revoir une fois le songe effacé ?

L'épigraphe de Gérard de Nerval : "Le rêve est une seconde vie." peut-il nous offrir la clé de compréhension de ce rêve ?

Telle Alice, est-elle passée de l'autre côté du miroir ? A-t-elle été à la rencontre de son moi profond ? Cette rencontre exprime-t-elle un manque, celui, peut-être, d'une soeur jumelle qu'elle n'aurait pas eu la chance de connaitre et dont le souvenir grandirait en elle ?

Les hypothèses sont nombreuses et l'auteur nous laisse dans le flou...

Peu importe, les questions s'effacent derrière la beauté époustouflante des illustrations qui, à elles seules, vous embarquent vers l'Ailleurs, un monde entre rêve et réalité, vie et mort... où flottent les mystères originels.

On y retrouve le fameux coquelicot de Kenzo, une nature qui tour à tour s'efface derrière les personnages ou prend quasi toute la place dans un renversement de proportion intrigant, une utilisation inédite du noir qui donne deux double pages d'une beauté minimaliste saisissante...

Bref, à notre tour, on n'a qu'une seule idée en tête : fermer les yeux et partir, nous aussi, au pays des rêves. Puisse le voyage être aussi enivrant !

Lien : https://lacoupeetleslevres.b..
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