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Critique de Presence


Il s'agit d'une histoire complète initialement parue en 1999, écrite par Michael Murpurgo, et illustrée par Christian Birmingham, à destination de jeunes enfants (maternelle / CP).

L'histoire se présente sous la forme d'illustrations pleine page, ou même s'étalant sur 2 pages, accompagnées d'un court texte d'une dizaine de lignes maximum. Parfois le texte est sur une page en vis-à-vis de l'illustration, avec un dessin au crayon mettant en scène l'animal rencontré par Petit Wombat. le narrateur raconte l'histoire du point de vue d'un enfant wombat (marsupial herbivore d'Australie), en incorporant quelques unes de ses pensées, ainsi que de dialogues au fur et à mesure de ses rencontres. le wombat et les autres animaux sont représentés de manière naturelle, sans anthropomorphisme. L'histoire commence avec le réveil de Petit Wonbat qui décide d'aller se livrer à son occupation favorite : creuser un trou. Une fois le trou creusé, il s'installe au fond et se met à penser, sa deuxième occupation favorite. Lorsqu'il sort de son trou, il ne retrouve plus sa mère. Il se met alors à la chercher et, chemin faisant, croise plusieurs animaux avec lesquels il échange quelques phrases : un kookaburra, un wallaby, un opossum, un émeu, un koala, et même un garçon humain.

Il s'agit d'un très beau livre, de la taille d'une bande dessinée européenne, avec de magnifiques illustrations, aux couleurs très chaudes. La sophistication des illustrations fait que ce livre est destiné à des enfants déjà capables de bien discerner et reconnaître les formes, plutôt vers 4/5 ans. Chaque illustration met en valeur un élément en premier plan. Par exemple celle consacrée au kookaburra (un oiseau martin-pêcheur caractéristique de la faune d'Australie) correspond à une vue du ciel avec le kookaburra vu de dessus occupant un bon tiers de la page. Il faut donc que l'enfant puisse interpréter cette vision. La représentation de l'oiseau en lui-même est réalisée de manière réaliste. le lecteur distingue son bec, ses yeux, la couleur blanche du plumage de sa tête, et la couleur fauve du reste de son corps, avec des marques blanches sur les ailes et la queue. Par contraste, le décor est plutôt représenté avec une technique impressionniste. Il est possible de distinguer des troncs d'arbres. le sol et la maigre végétation sont amalgamés dans des tons brun et ocre pour ne former qu'un, avec des traits figurant soit la végétation soit le relief formé par les plissements de terre. En regardant avec attention l'image, le lecteur détectera la présence de Petit Wombat, se confondant presque avec le sol.

Sur la page en vis-à-vis de cette illustration, il y a le texte, autour duquel le kookaburra (dessiné au crayon) effectue un looping. Les 2 tiers du récit correspondent aux rencontres effectués par Petit Wombat pour retrouver sa mère. La structure de la rencontre est à chaque fois la même. Il y a une phrase de transition avec la scène précédente, une phrase pour introduire le nouvel arrivant qui demande ce que sait faire Petit Wombat. Sa réponse est identique d'une fois sur l'autre (il sait creuser des trous et penser beaucoup), puis l'autre expose son point fort (voler pour le kookaburra) qui s'avère autrement impressionnant que celui de Petit Wombat. L'histoire se termine avec l'utilisation providentielle des capacités de Petit Wombat pour sauver sa maman.

Cette description très analytique de ce livre ne rend pas compte du plaisir de lecture pour l'enfant et le parent. le choix d'un animal enfant permet au petit lecteur de se projeter dans sa situation, toute proportion gardée puisqu'il s'agit d'un animal dans un environnement exotique (la nature australienne). Cela crée toutefois un point commun. Les couleurs très chaudes sont douces et apaisantes, et la quête de Petit Wombat pour sa mère n'est pas angoissante. Au contraire, il se comporte de manière autonome pour la retrouver. La répétition des capacités de Petit Wombat, de rencontre en rencontre, permet d'instaurer un refrain facilement assimilable par l'enfant, l'aidant à conserver le fil de l'histoire et à mettre en relation Petit Wombat avec les animaux rencontrés. Cela participe également à rendre Petit Wombat rapidement familier.

La rencontre d'animaux exotiques introduit une source d'émerveillement pour l'enfant et permet au parent de lui fournir des explications supplémentaires selon l'envie, ou simplement de développer la capacité de chaque animal. Les illustrations permettent au parent de suggérer à l'enfant de rechercher le détail plus difficile à discerner (Petit Wombat se confondant avec le sol). La répétition du schéma des rencontres permet de jouer avec l'enfant pour voir s'il est capable d'anticiper la réponse toujours identique de Petit Wombat. La chaleur des illustrations et la narration en douceur créent un cocon confortable pour cette histoire étrange, exotique et réconfortante.
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