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Critique de Gast


Dans cette courte dystopie plus dans la veine d'un "Fahrenheit 451" que d'un "1984" Morrow nous décrit une société purgée de tout mensonge. Par un conditionnement dès l'age de raison, les citoyens de cet état utopique, les veritasiens, se retrouvent dans l'impossibilité de mentir. C'est le cas de Jack Sperry, rouage essentiel de cette société puisque critique chargé de "nettoyer" les ouvres du passé de tout mensonge, fut-il simple poésie... jusqu'au jour où le destin tragique de son enfant va le mettre en porte-à-faux de ses valeurs veritasiennes.

Habile réflexion sur la nature de la vérité et du mensonge, sur le danger à pencher résolument et avec excès dans un sens ou dans l'autres, comme de la prison absolue que peut être nos certitudes ; et Morrow fait aussi ici un travail remarquable sur le langage notamment de cette société de vérité où tout y est dit tel qu'il est : café Buvable ; shampoing Bourgeois ; steak de vache assassinée ; voiture Ford Fonctionnelle ; etc.

De plus, j'ai trouvé le déclencheur qui va forcer le narrateur à remettre en cause cette utopie étouffante de vérité, bien plus crédible que nombre de textes du même genre ; même si, genre oblige, le manichéisme des valeurs règne en maître à Veritas.

Un texte sympathique, donc, sans être révolutionnaire en son genre ni changer radicalement la donne des grandes dystopies écrites au XXe siècle, se laisse lire tout en apportant sont lot de réflexion sur notre propre situation, ce qui est finalement le but de toute dystopie.
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