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Critique de katicha


Un roman court de James Morrow, c'est assez rare. Et un mauvais roman de James Morrow, ça n'existe pas.
Pourtant, j'avoue avoir douté à la lecture des premières pages: en gros, ça ressemblait à un épisode de Star Trek classique. Une mission scientifique dans l'espace (ah !) qui soudain voit disparaître sa planète d'origine sur les écrans de contrôle (oh!) pour s'apercevoir finalement que c'est un autre corps céleste qui fait de l'ombre (ouah !) . Une planète qu'on ne connaissait que de nom, toujours cachée aux yeux des humains, et qui s'avère peuplée.
Doublement peuplée.
Comme dans "la Machine à explorer le temps", si vous voulez. D'un côté des êtres admirables en tout point, qui ont dépassé le problème de la violence, qui vivent en harmonie loin de toute technologie, qui sont la sagesse incarnée. Incapables du moindre sursaut d'humeur, tout ça.
Et qui vivent à l'abri d'un rempart. Pour les protéger des autres, les méchants. Les Neurovores. Ainsi nommés parce qu'ils boulottent les cerveaux des premiers. Qui se font boulotter gaiement, puisqu'ils sont non-violents et ne peuvent se défendre.
Enfin bref, les deux survivants de l'expédition scientifique finissent par se mettre à l'abri chez les gentils (les Quetzaliens) et le livre raconte comment ils font leur chemin, l'un essayant de sauver les "gentils" habitants malgré eux, l'autre captivé par une femme du coin, éperdument amoureux et - subséquemment - incapable de prendre des décisions logiques.
Bref, tout semblait réuni pour le plus grand des ratages, la tarte à la crème cosmique, le poncif astral.
Et c'est là que le grand talent de James Morrow entre en action. Parce que ce roman est tout sauf classique, en réalité. On y retrouve l'obsession de l'auteur pour le thème des religions absurdes, des traits d'esprit tout à fait bienvenus quand l'intrigue se fait pesante, et surtout une réflexion profonde sur le libre arbitre, l'essence de l'Humanité, la remise en question de la non-violence comme principe souverain d'une vie sociale .
Comme souvent, donc, l'auteur nous livre un cours de philo intelligent. Et comme toujours, je suis enchantée .


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