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Critique de dannso


C'est une BD qui commence par les interrogations d'un petit garçon, qui scrute les bras des autres mamans pour voir si elles aussi ont un numéro tatoué dessus.
C'est une BD qui se termine avec des dessins flous. Ah non, ce n'est pas un problème avec les dessins, ce sont les larmes dans mes yeux.

J'avais lu, il n'y a pas très longtemps Une vie Heureuse de Ginette Kolinka, donc je connaissais son histoire. Mais ici, l'histoire est plus centrée sur la vie dans les camps, alors que dans le livre, elle en évoquait assez peu les détails. Déportée en 1944, avec son père, son petit frère et son neveu, elle sera la seule à revenir. Elle se taira longtemps, même avec sa famille, puis décidera de raconter. A partir de ce jour, elle va sillonner la France, aller témoigner, beaucoup dans les écoles, collèges et lycées, pour pas que l'on n'oublie, pour que jamais cela ne recommence.
Et les auteurs ont eu la très bonne idée de mettre en parallèle les images du camp à l'époque de la guerre, et celles de la visite de Ginette accompagnant une classe de collégiens.
Vignettes séparées, ou vignettes en surimpression, cela ajoute à l'intensité du récit.

Il m'arrive assez peu de lire des BDs proches de romans que j'ai déjà lus. Celle-ci m'a subjuguée et émue. J'en ai eu le coeur serré pendant toute ma lecture. Les images ajoutent une dimension supplémentaire au récit et rappellent que ce n'est pas une histoire, certes horrible, qui est racontée, mais le récit, basée sur ses souvenirs, de ce qu'a vécu cette jeune fille, à un âge où l'insouciance devrait encore être la règle, et de ce qu'ont vécu des hommes et des femmes qui avaient le tort d'être juifs. Les images m'ont, une fois n'est pas coutume, plus parlé que ne l'avaient fait les mots, m'ont rendu plus tangible cette réalité.

Ginette ne relate que ce dont elle se souvient. Elle ne veut pas donner de détails qu'elle a juste entendus, que d'autres déportés lui ont raconté. Ainsi, elle a oublié le voyage en train de la déportation de Drancy, vers Auschwitz, donc il est juste mentionné, en une ou deux vignettes. Et cela ajoute de la force à ce qu'elle raconte, parce que l'on sait qu'elle le puise dans ses souvenirs, qu c'est vraiment ce qu'elle a vécu.

Autre chose, c'est une femme qui malgré ce qu'elle a vécu, a su garder un grand sens de l'humour. Elle plaisante beaucoup pendant cette visite. Sans doute aussi pour se défendre contre la force des sentiments qui doivent l'assaillir.

Moi je dis: Bravo madame. Je n'oublierai pas.
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