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Critique de Alfaric


Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à celui qui est connu dans le monde entier sous le surnom de Roi-Soleil : Louis XIV !


Le scénario associe étonnamment Frédérique Voulyzé à Jean-David Morvan, plus habitué à la SFFF qu'à l'Histoire. Et cela ne pose aucun problème ! le récit de cette deuxième partie commence en mai 1682 et est entièrement vue depuis le Palais Versailles, chantier permanent devenu le centre de la France, souvent de l'Europe, et parfois du monde…
C'est depuis ce centre du pouvoir voulu et créé par Louis XIV que nous suivons la mise au pas de l'aristocratie, la centralisation définitive du royaume, les guerres européennes, le développement des colonies, et les relations avec les mondes extra-européens… Et le récit se centre sur l'abolition de l'Edit de Nantes et les dragonnades, la Guerre de la Ligue d'Augsbourg et le sac du Palatinat, la Guerre de Succession d'Espagne et le terrible hiver 1709-1710…
Toutefois il y a toujours une dimension artistique dans la vision du monde par le Roi-Soleil (avec la mise en avant de la galerie des glaces et des jardins versaillais), et l'ensemble est entrecoupé de quelques flashbacks (l'Affaire des Poisons, le mariage avec Marie-Thérèse, le sacre du roi à Reims).

C'est l'une des grandes forces de la série, derrière le personnage historique il y a toujours l'être humain :
- après la mort de la reine, c'est un homme hanté par le souvenir de Marie Mancini qui épouse secrètement Madame de Maintenon, la veuve Scarron nourrice de ses nombreux bâtards
- le croyant se réjouit de l'abolition de l'Edit de Nantes, mais l'homme d'Etat se rend compte à posteriori de sa monumentale erreur
- Louis-Dieudonné perd en quelques années son frère, son fils, ses petits-fils… et l'Europe coalisée contre lui ne veut engager des pourparlers de paix que s'il entre guerre contre son descendant Philippe V d'Espagne l'un des derniers membres de sa famille ne encore envie…
- et puis il y a ce roi qui souffre dans sa chair : variole, scarlatine, rougeole, fièvre maligne, fistule bucco-maxillaire, fistule anale… finalement le Roi Soleil est emporté à l'âge de 72 ans par la gangrène…
Le roi est mort, vive le roi !!!

Graphiquement j'ai bien aimé le style réaliste du brésilien Renato Guedes, pourtant bien plus habitué au monde des comics. Les personnages sont bien campés, avec une belle palette d'expressivité et si on connaît un peu l'Histoire ils tous immédiatement reconnaissables : on sent un travail de documentation sérieux, comme en témoigne ces reproduction de gravures de l'époque.
Il y a encore quelques cases qui pèchent par l'encrage et/ou la colorisation, et je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'un parti pris pour souligner telle ou telle expression / tel ou tel événement ou s'il s'agit de planches finies à l'arrache…

Le dossier et le making-off qui accompagnent cette bande-dessinée sont intéressants et récapitulent beaucoup de choses en peu de pages : pouvait-on en attendre moins de la part d'Hervé Drévillon, professeur d'Histoire moderne à l'Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne ?
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