Le thème de cette transposition en BD du roman de
Vernon Sullivan me rappelait , au moment de mon choix, le roman :
Et on tuera tous les affreux du même
Boris Vian . Effectivement, l'excellent avant-propos explique la genèse de ce roman en réponse aux critiques virulentes que la sortie du roman ,
Et on tuera tous les affreux , en Juin 1948 , avait suscité.
Inversion des rôles et des couleurs de peau , puisque cette fois le héros, Dan, est un noir à la peau blanche , videur dans un bar de nuit de New-York , marié à une femme blanche et dont il a un enfant blanc lui aussi . Personne n'a éventé son secret jusqu'à ce que son prétendu frère , Richard vienne le faire chanter .
Sur fond de cette musique Jazz si chère à
Vian , les scènes de sexe et de violence s'enchainent jusqu'au point de non retour ...
Magnifiquement illustrée dans des teintes sépia , avec des personnages au physique dominé par leurs expressions crispées dans une ambiance toujours tendue , cette BD donne, à mon avis , une vision rajeunie à ces romans, plus réaliste et vraiment coup de poing !
Manque , peut-être, mais pour cela il faudrait relire le texte originel , la dimension psychologique de l'ambivalence de Dan vis à vis de sa représentation de l'homme noir, un sujet hypersensible ...
Je remercie Masse Critique et les Éditions Glénat pour cette plongée en images mouvementées dans l'univers de
Boris Vian .