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Critique de nanouche


Pitchipoï c'est "trou perdu" en yiddish. C'est ainsi que les internés à Drancy désignaient Auschwitz : "Plus tard seulement, je sus qu'il revenait de ce lieu que nous appelions Pitchipoï, et dont le véritable nom était Auschwitz-Birkenau".

Jean-Claude Moscovici est né en 1936. Son père est médecin dans un village du Maine-et-Loire. Avec la mise en place des lois antisémites de Vichy l'exercice de la médecine lui est interdit puis il est arrêté le 15 juillet 1942 et déporté vers Auschwitz dont il ne reviendra pas. Début septembre les Allemands viennent chercher la mère et les grands-parents. La mère arrive à s'enfuir et restera cachée jusqu'à la fin de la guerre. Jean-Claude et sa soeur Liliane, deux ans, sont confiés à des voisins. Enfin, le 9 octobre, les enfants sont arrêtés à leur tour et envoyés à Drancy. Dans ce camp une Polonaise veille sur eux et Jean-Claude prend soin de sa petite soeur. de nombreux enfants sont là sans leurs parents, entassés les uns sur les autres, couchés sur le sol en ciment recouvert de paille sale, soufrant du froid, de la faim, de maladie. Il dit les cauchemars, les cris, les pleurs des petits terrorisés.

Environ un mois après leur arrivée à Drancy Jean-Claude et Liliane sont envoyés dans un asile de l'UGIF (Union Générale des Israëlites de France). Des proches en sont avertis, les enfants sont exfiltrés et cachés jusqu'à la fin de la guerre, avec leur mère à partir de janvier 1943.

Sur la couverture du livre nous voyons Jean-Claude et Liliane peu après leur sortie de Drancy. C'est une photo posée mais je trouve que le geste très doux qu'il a pour sa petite soeur résume bien la façon dont il a été attentif à elle dans le camp alors que lui-même n'avait que six ans. de ma première lecture qui remonte à plus de vingt ans c'est ce dont je me souvenais. Comment oublier en effet que des enfants aussi jeunes ont été forcés de grandir trop vite. le traumatisme est bien montré. Jean-Claude Moscovici dit qu'après il était devenu grossier et agressif. Il raconte que sa soeur jouait au camp avec des soldats de plomb et qu'elle était attentive aux moments agréables "pour avoir de bons souvenirs quand nous retournerons au camp".

Le style est simple et dépouillé ce qui rend le récit encore plus poignant. C'est un livre qui doit pouvoir se lire à partir de douze-treize ans, il me semble.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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