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Voici un livre bouleversant , puissant , poignant rendant hommage à la grand- mère de l'auteure, une ode passionnante , toute en tendresse et retenue à la condition féminine, ces femmes empêchées, brimées en colère, face aux carcans de leur époque, de l'hypocrisie d'une société dominée par les hommes, les mères dures, sensibles à l'extrême aux ragots possibles, ceux des voisins——-nous sommes en Corse en 1969——-incapables de témoigner leur amour à leur fille, insensibles à leur grande souffrance , toujours dans le «  Tu dois suivre ton chemin droit , point »
En Corse, tout se sait et tout se tait …..

L'héroïne , Philippa dite «  Lili » à bout de souffrance, révoltée, malheureuse, incomprise par son mari.
Il la fait interner dans un hôpital psychiatrique.

Il prétend que c'est pour elle la seule solution , lui qui sait quoi penser, et infliger aux autres, odieux ….
Derrière ces murs existent des êtres merveilleux , attachant , étonnants .

Il y a surtout ce petit sac à main verni , contenant le parfum , au pouvoir apaisant , dont Lili aime déposer quelques gouttes à l'intérieur de ses poignets fragiles.
Je ne peux rien dire de plus sauf que le lecteur ne peut s'empêcher d'admirer Lili , tentant d'enrayer une spirale infernale qu'elle confiera à son petit carnet rouge ——- journal intime qui la ramènera à une lignée de femmes aux prises de secrets de famille, à un certain code de l'honneur , à ses émotions, ses colères et ses traumatismes , son mal de vivre …

Son mari Hector kinésithérapeute, prend plaisir à soigner les corps malades mais ignore complètement les souffrances de l'âme ….

C'est l'émouvante histoire , dure, saisissante d'une femme privée de liberté, malmenée , hypersensible, humiliée «  Je ne sais plus comment me calmer ….Antonin. C'est cette confusion le problème .Et le fait que je me sente bloquée dedans, cadenassée, embastillée, vous comprenez . La trahison , l'humiliation , des moments de ma vie me reviennent , je les visualise et j'ai honte » …


L'époux règne alors en maître, le fameux patriarcat : son joug la réduit à pas grand chose… la manipule.
Lili blessée, élégante , trahie, fragile, hypersensible , ses trois enfants qu'elle aime tant , sa soeur , la traîtresse ……Hélène …
Une magnifique histoire pudique, très personnelle , pétrie d'émotions et de colère contenue, le portrait d'une femme magnifique en lutte avec une existence qui la brise.
Un premier roman bouleversant dont la noirceur m'a indignée.

Un bijou de subtilité sur les thématiques de la santé mentale : troubles dits bi - polaires, non - dits, préjugés.
Un bel hymne à la transmission!

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A peine le livre refermé, j'ai envie de le prolonger en parlant d'elle.
Lili.
Lili la blessée, la fragile, la trahie, l'incomprise, la si sensible........
Lili est sa colère.
Lili et son Hector de mari.
Lili et ses trois enfants qu'elle aime tant mais si mal.
Lili et sa traîtresse de soeur
Lili et sa mère.
Lili et ses amis d'HP
Lili et la Corse.
J'ai été littéralement emportée et bouleversée par cette femme.
Par l'écriture de la petite fille de Lili qui n'a pas connue sa grand-mère mais qui est pleine d'amour.
Le tout dernier paragraphe m'a fait monter les larmes aux yeux.
Quelles belles personnes que ces deux Philippa !
Quelle belle histoire de femmes et de transmission !
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Un roman dur, bien écrit et saisissant.
A travers la vie de Lili, le récit balaye des sujets douloureux : les premiers amours, l'avortement forcée, l'alcoolisme, la dépression, les liens manipulateurs dans un couple, la transmission des non-dits au sein d'une famille de génération en génération.
Alors qu'elle est contrainte par son mari d'être interné en psychiatrie, Lili fait la connaissance d'un autre malade et va libérer sa parole et expliquer son histoire. Son mari distant, la présence de sa soeur dans la vie de famille, les relations mère-fille compliquée...
J'ai aimé ce roman mais beaucoup de colère m'ont envahi et peut-être que ce n'était pas le bon moment. L'écriture arrive a nous transmettre véritablement les émotions de Lili.
#Lejouroùmamèrematoutraconté #NetGalleyFrance
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Philippa Motte a saisi mon coeur par ce premier roman bouleversant, poignant et qui rend un hommage tout en tendresse à une femme libre, vivante, passionnée et empêchée, bridée en raison de son époque, de son mariage et du carcan de la bienséance aux yeux de sa famille, des voisins, des gens. Je n'ai pu retenir mes larmes à cette belle lecture où l'héroïne, seule, acculée de colère, de souffrance, a pu trouver dans la noirceur de son monde une oreille amie, écoutante et précieuse, une vraie petite lumière pour supporter et trouver la force de tenter d'en sortir, espérer vivre enfin sa vie choisie. Un beau roman pour une romancière prometteuse et que j'espère continuer à lire.
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Philippa Motte propose avec le jour où ma mère m'a tout raconté un premier roman très personnel sur sa grand-mère, comme une ode aux femmes empêchées.
Le roman débute au moment où Hector dépose sa femme Philippa, qui refuse ce prénom et se fait appeler Lili, au service psychiatrique du centre hospitalier proche de son domicile un 22 avril 1969. Élégante, belle, elle impressionne par sa prestance, y compris dans cet univers si particulier. Puis, Philippa Motte décrit l'attente de la venue du médecin, la culpabilité que celle qui ne se croit pas malade renvoie pour mieux encore se tenir, toujours et à jamais, droite face aux événements qui contraignent son conjoint à demander « ce rendez-vous ».
Lili et Hector Paoli ont trois enfants : Catherine adolescente, Pierre, tout juste quatorze ans et la petite dernière Sophie, douze ans. Une énième violence, mais cette fois envers un de leurs enfants, la plus jeune, avait nécessité cette démarche en urgence.
Comme le précise Philippa Motte, il n'est déjà plus question de traitements invalidants, comme la lobotomie ou les électrochocs. Cette médecine s'est ouverte aux médicaments et ils font des miracles, parait-il . Sûr de son trait d'humour, le médecin signale à Lili que une des patientes célèbres du lieu fut Camille Claudel. Est-ce aussi d'un délire paranoïaque de persécution dont souffre aussi Lili ? Ou est-ce cette maladie que les magazines aiment nommer pudiquement de troubles bipolaires ?
A partir de ce premier jour si particulier, Lili va raconter à son petit carnet rouge, sa vie, ses émotions, ses colères, ses traumatismes, son mal de vivre ! Il y a eu à l'âge où on croit aimer pour toujours la rencontre avec Jérôme. Seulement, Lili amoureuse ne connait rien de la violence de son père et de sa mère. Recluse pour avoir osé rêver, passée par les mains d'une « faiseuse d'anges », ses parents l'enferment dans l'image déformante du paraître, étouffant la moindre manifestation de son désir.
Alors, lorsque son père daigne de nouveau lui adresser la parole, elle accepte d'épouser l'homme qu'il lui a trouvé pour pardonner son affront. Mais, Hector, le kinésithérapeute, aime soigner les corps malades mais ne sait rien des âmes perturbées. Mais, aurait-il pu quelque chose à la tristesse et aux idées noires qui ne vont cesser de troubler la raison de Lili.
Et, puis, il y a ce petit sac à main verni, contenant le carnet,au pouvoir de réconfort comme le parfum « Jicky » dont Lili aime déposer quelques gouttes de liquide dans le creux, à l'intérieur de ses poignets.
L'enquête de Philippa Motte dont je ne dirai rien de plus est fortement émouvante, pudique et si respectueuse de la femme que fut Lili. Difficile de lire ce roman sans être interrogée sur la déraison qui saisit lorsque la raison ne s'entend plus ! Pourquoi est-ce elle qui porte la folie d'une famille, d'une lignée ? Pourquoi révèle-t-elle cette stigmate qui à jamais l'empêchera de vivre et la tourmentera tout au long de sa vie ?
Malgré le sujet si personnel, ce premier roman est un récit de vie qui célèbre la force de celles qui ont pu rompre le schéma mortifère et ouvrir pleinement la vie à leur volonté et leurs envies ! A découvrir, vraiment !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/07/28/philippa-motte/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Années 70 sur l'ile de Beauté, « dans un de ces hameaux érigés en place forte. Situation géographique qui en fait des indomptables », il est bien difficile d'être une femme, les libertés sont loin d'être acquises, il y a des codes à respecter surtout celui de l'honneur, il y a aussi le joug masculin et patriarcal, tout puissant.
La jolie Philippa se renomme Lili, un prénom nouveau, une première liberté. Mais la liberté est un leurre et Lili va rapidement en payer le prix.
Le mariage, appuyé par la maternité sera une cage dont les portes vont très vite se refermer. L'époux règne en maitre absolu, Hector, le mari de Lili, ne sera ni pire ni meilleur qu'un autre, mais démuni devant cette femme qui hurle et qui jamais ne plie, il ne peut ou ne veut la comprendre, alors c'est à l'hôpital psychiatrique qu'il va la conduire un jour de pluie et de chagrin. Ces endroits où les méthodes sont encore balbutiantes, les traitements discutables.
Endroit de peur, de honte, de faim : « Je suis entre les mains de gens capables de laisser Camille Claudel mourir de faim. »
Un endroit peuplé d'indésirables pour les familles comme il faut, Lili y fera de belles rencontres, mais c'est surtout par les mots qu'elle couchera dans son petit carnet qu'elle s'évadera.
Ce petit carnet oublié, héritage qui défiera le temps et les générations pour réhabiliter Lili, pour enrayer la spirale infernale qui tient une lignée de femmes aux prises d'un secret de famille, une mémoire vivace restée dans le domaine de l'inconscient.
C'est une très belle histoire de transmission et de réparation et de psychogénéalogie, aussi.
C'est l'émouvante histoire d'une femme en colère, sensible, malmenée et privée de liberté.
C'est une histoire à la fois singulière et plurielle tant elle fait écho à d'autres.
Un témoignage fort et nécessaire.
J'ai refermé le livre de Philippa Motte, le coeur lourd et le gout amer.
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Une histoire somme toute assez banale de l'aliénation d'une femme dans les années 60, époque pas si lointaine où les femmes ne bénéficiaient pas encore de la contraception et étaient assimilées à des mineures, dépendant de leurs maris pour tout. Ici les choses apparaissent encore plus outrées du fait que l'on a affaire à une famille corse dont le mari fait interner sa femme, avec l'assentiment de tout le reste de la famille, parce qu'elle a l'outrecuidance de hurler sa colère et sa douleur parce que le dit mari la trompe avec sa jeune soeur...
Ce qui m'a par contre un peu dérangée est que l'auteur, dans un passage lyrique du bouquin, semble faire de cette aliénation tissée par le patriarcat un élément de l'identité de la femme corse. Il me semble que toute femme, corse ou non, est dotée d'une identité qui ne se résume pas à un état (jalousie, colère) résultant d'une oppression masculine. du moins je l'espère...
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J'ai lu un roman qui a été un coup de coeur. Il s'agit de "Le jour où ma mère m'a tout raconté" de Philippa Motte dans le format poche Harper Collins.

Un roman court mais d'une belle intensité émotionnelle.

Un roman qui traite du sujet du mal-être jusqu'à la folie, d'une vie ratée, de la souffrance de ne pas être bien aimé, des prédispositions à la folie pour celle qui a reçu la folie d'une lignée de femme, de la transmission, des ravages du silence et des non-dits, de l'alcoolisme, de la dépression.

Encore un roman sur les femmes dans la société patriarcale des années 60, ces femmes qui dans l'ombre de leur mari, brimées, délaissées, finissent par s'étioler. 

Mais Lili, (Philippa) l'héroïne est corse. Son tempérament de feu, la passion qui coule dans ses veines transformée en colère réprimée finira par la briser. 

Le roman débute sur une scène tout en tension, où la colère de Philippa s'exprime contre son époux. Cette entrée en matière ne prête pas alors en faveur du personnage. Mais un peu plus avant au fil des pages, on comprend, comment pourrait-il en être autrement ? Son époux, à force de petites phrases assassines, l'amène à sortir de ses gongs jusqu'au point, un jour, de la persuader qu'il est dans son intérêt de se faire soigner dans un hôpital psychiatrique.

Au fil des pages d'un petit carnet à qui elle se confie, Lili va se dévoiler et nous aider à comprendre ce qui a fait d'elle la femme en souffrance qu'elle est alors. 

La grande qualité de la plume de Philippa Motte est cette capacité à faire de son personnage principal un être si particulier, pour qui on a de l'empathie à un instant et dont on vient à penser qu'elle a réellement un problème l'instant suivant, oscillant en permanence entre indignation pour la façon dont est traitée cette femme et l'idée que parfois, elle est réellement malade (malade de chagrin et d'ennui ?).

On notera l'art de la subtilité qui définit l'auteure dans l'évocation de ce sujet de la santé mentale et de la maladie psychiatrique, sujet sensible et difficile s'il en est. 

A noter aussi, l'épisode du séjour à l'hôpital est un beau moment qui dépeint les malades avec humanité voire humour. Des êtres d'un autre monde, des êtres différents. Une évocation qui peut amener, si l'on grossit le trait, à se demander qui est le plus malade, le docteur Aristoloche et ou ses patients. 



Un roman que je recommande chaleureusement. 
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La condition féminine en Corse- mais aussi dans la plupart des terroirs au XIXe- est présentée dans ses moindres détails par Philippa, petite fille de Philippa, victime des " on dit", on ne fait pas, on ne doit pas... et on finit à la merci d'un mari qui soigne les corps des autres sans voir le coeur souffrant de sa femme jusqu'à la pire issue : l'hôpital psychiatrique. La seule petite lueur de liberté émerge cependant dans ce lieu, à travers la rencontre d'Antonin qui l'écoute et la rassure, qui l'incite aussi à se confier à ce petit carnet qu'elle range dans un précieux petit sac ... petit carnet qui permet à Philippa Motte de nous livrer, avec tendresse, un roman dans lequel il est question de transmission, de respect filial et... de liberté.
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Centre hospitalier de Montfavet – Avignon, établissement public de santé mentale – Philippa dite Lili Paoli, voyage dans la voiture avec son mari Hector, et va y être internée. Les reproches de son époux : elle fume, elle boit et terrorise les enfants. Car Lili est addicte aux barbituriques, dont le Gardénal et aux benzodiazépines ; avec aussi une consommation importante de whisky...Difficile dans cette situation de ne pas y remédier.

Comment une femme peut-elle en arriver là ?

Le déclencheur, Hector, imbu de lui-même et surtout préoccupé presque uniquement par son métier, kinésithérapeute. Elle ressent avec angoisse son attitude arrogante, agressive voire méprisante. Elle relate dans des écrits, lors de son enfermement, l'inéluctable escalade dans l'incompréhension de son mari. Aussi elle utilise l'échappatoire de l'écriture, car dans ces murs, on ne soigne pas, on dissimule la souffrance avec des piqures et des sangles ! Elle sait avec intuition, qu'une colère dévore celui qui la ressent bien avant de frapper celui contre qui elle est dirigée.

Elle sera rongée par l'anxiété et l'envie de ne plus exister ; d'autant qu'elle a de plus en plus de mal à gérer les difficiles relations avec son mari et ses enfants.

Un livre ? Un document ? Il est certain que ce récit se révèle très émouvant, doté d'une grande sensibilité dans son écriture. Enfin, la condition des femmes est évoquée, car il existait un carcan à l'époque pour prendre des décisions et faire face à l'hégémonie masculine, citons : la loi de 1965 à travailler sans l'accord du mari ainsi que d'ouvrir un compte.

Mais je retiens cette phrase, de " philippa Motte " qui nous concerne tous a priori : " Nous avons tous une folie, la nôtre, même si elle n'est pas visible. ".

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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