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Critique de Meps


On a tous notre genre littéraire si ce n'est honni, au moins plus difficilement apprécié. Dans mon univers, c'est clairement la romance. La plupart des livres nouvellement catégorisés en lit (chick-lit, bit-lit, mum-lit, et j'en omet forcément certains, vu la propension des éditeurs à classifier les ouvrages censés leur rapporter le plus possible et offrir ainsi des modèles à suivre pour des jeunes auteures en mal d'inspiration) ont tendance à me faire fuir, et je repère à l'avance les couvertures calibrées pour plaire... à un autre lectorat que moi !

Deux phénomènes peuvent finir par me faire malgré tout tenter l'expérience: ma tendance à venir vérifier que ce genre n'est vraiment pas pour moi (parce qu'on peut tous changer avec le temps... et aussi parce qu'il y a toujours des livres meilleurs dans chaque genre qui peuvent mériter le détour dans les zones sombres de répulsion livresque)... et les challenges Babelio évidemment. Comme j'ai la fâcheuse tendance de mettre deux ans pour finaliser les challenges Multi-Défis de Gwen et SabiSab, me voilà donc en ce début d'année devant l'item "Un ROMAN signé Jojo Moyes, Régine Deforges ou Françoise Bourdin". Sortant il y a peu (plus de deux ans tout est relatif) d'une expérience peu enthousiasmante avec La bicyclette bleue de Mme Deforges, je penche plutôt pour la découverte deu phénomène Jojo Moyes. Vous me direz que j'exagère puisque Françoise Bourdin est sans doute moins Romance, mais que voulez-vous il y a aussi le premier phénomène qui me pousse à tenter ma chance, et la thématique drame familial ne m'enthousiasme pas beaucoup plus que la romance, j'aurais presque tendance à les ranger dans le même sac.

Après une dernière hésitation avec Deforges (tenter de continuer la saga entamée... plus tard...), je choisis donc Avant toi, best seller de Moyes, très bien noté sur Babelio (mais les notes de qui...) et avec des bonnes critiques d'amis Babeliotes dont je partage souvent les avis. Alors... qu'en dire ?

D'abord, ce qui ne peut que frapper c'est la proximité dans le thème de départ avec un film qui a fait un carton peu de temps avant la sortie du livre, film français certes mais qui eut une audience internationale, Intouchables évidemment. On peut se dire que la thématique était dans l'air du temps et que vu la proximité entre les deux, l'auteure avait quasi forcément commencé à écrire avant d'avoir connaissance du film. Troublant tout de même.

Pour ce qui est du style, c'est simple, facile à lire. Il n'y a pas de tournure de phrase transcendantale mais ce n'est pas non plus mal écrit, et dieu sait que dans le genre on a fait bien pire. C'est même la plupart du temps bien drôle, on sourit et on contient même parfois difficilement un rire, ce qui est fort plaisant. le sujet abordé est assez casse-gueule et on ne tombe que rarement dans la sensiblerie ou la guimauve (parfois un peu quand même). Beaucoup de réflexions touchent juste et on apprend pas mal sur les personnes atteintes de tétraplégie, le biais du livre (par rapport au film) permettant d'aborder les choses plus en profondeur. J'aurais tendance à rapprocher le style de celui d'une Ana Gavalda, très juste et touchante sans tomber systématiquement dans le cliché.

L'auteur ménage deux "tournants" pour son lecteur qui réorientent le récit. On les voit vraiment très clairement venir si on est un peu attentif, ce qui gâche pas mal l'effet, mais cela permet de ne pas aller sur des rails prédéfinis vers ce qui est à peu près attendu dans ce genre d'histoire. On aborde ainsi des thématiques en parallèle à celle du handicap ce qui enrichit le propos et c'est agréable. le choix d'une narration avec d'autres angles de vue est également intéressant, même s'il finit par faire regretter que l'angle principal reste celui de la romance alors qu'on aurait pu peut-être avoir un autre ouvrage, encore plus intéressant, en tenant l'exigence du roman choral sur la longueur.

Mais il faut en donner pour leur argent à celles (ou ceux, ne soyons pas trop sexistes) qui auront choisi le livre sur la foi de la couverture (surtout celle de la réédition suite à l'adaptation ciné, oh mon dieu qu'elle coche toutes les cases du genre), et la romance doit continuer à être le fil conducteur. L'expérience est clairement plus réussie que pour La bicyclette bleue (alors que le contexte historique jouait plutôt en la faveur de Deforges) parce que l'héroïne principale est plus touchante dans ses imperfections, moins énervante. On voudrait clairement être aimée de Lou et on lui souhaite tout le bonheur qu'elle mérite.... (c'est pas un peu gnangnan de souhaiter ça à un personnage de fiction... ? Faut clairement que je fasse une pause dans la lecture des romances...)
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