Fils d'un arménien et d'une grecque, né à Istanbul, polyglotte,
Petros Markaris est un citoyen du monde qui s'inquiète des crises idéologiques, sociales et économiques qui ne frappent pas que la Grèce même si ses polars s'y déroulent le plus souvent, prétexte à décrire un pays en pleine déliquescence.
Trois jours tranche sur le reste de sa production, puisqu'il s'agit de nouvelles, 8 au total, se déroulant en Grèce, à Istanbul mais aussi en Allemagne, à des époques différentes. On retrouve cependant l'humanisme de l'écrivain à travers des histoires dramatiques, policières et cocasses où il manie à la perfection un sens de l'ironie parfois confronté aux pires des situations, celles en particulier où un nationalisme exacerbé mène aux exactions les plus sauvages. C'est le cas de la nouvelle la plus longue du recueil, qui donne son titre à l'ouvrage et qui témoigne du pogrom d'Istanbul, au moment de la crise chypriote, des événements qu'il a lui-même vécus dans sa jeunesse. Un peu inégaux d'intérêt, comme c'est la loi du genre, les différents récits qui composent
Trois jours font en tous cas preuve de générosité et d'empathie pour ses personnages, dans un monde absurde et incompréhensible, marqué le plus souvent par l'intolérance et la haine, autant de sentiments à l'opposé du caractère de
Markaris.
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