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Critique de 4bis


Ca débute par ce drame : la sulfureuse et magnétique Kitami, chanteuse au succès planétaire a été retrouvée morte sans qu'on sache s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un meurtre. Originaire d'Afrique, la jeune diva avait pour habitude de se produire entourée de choristes, d'une contrebasse et, surtout, de trois tambourinaires jouant d'instruments d'origines variées. Emportée par un chant qui la mettait en transe, Kitami envoutait le public, diffusait des paroles à la portée incantatoires. Un véritable phénomène de scène. Une reine. Mais voilà, dans des conditions obscures, Kitami n'est plus. Ce point de départ est l'occasion de présenter (longuement) les autres membres de son groupe, ses suivantes et certains des mystères qui entouraient son chant.

Une deuxième partie vient donner la parole à Prisca, jeune fille tutsi d'un petit village du Rwanda dont on suit l'éducation entre les bons Pères blancs et une initiation par une mystérieuse sorcière. Assez vite, on comprend que Prisca deviendra Kitami et que c'est à sa genèse, qui contient peut-être les raisons de sa mort brutale, que l'on assiste.

La troisième et très courte dernière partie recense, dans style journalistique, les rumeurs et hypothèses qui entourent le mystère de cette mort.

L'univers des boîtes de jazz dans les années 60, le syncrétisme des rastas, l'Ethiopie, coeur de l'Afrique, la légende de Nyabingi, quel beau programme c'était ! Tout aurait dû me plaire dans ce roman. Un style délié et élégant, l'histoire du Rwanda au moment de la colonisation, le rôle de la seconde guerre mondiale dans les déchirements qui le traverseront, la grandeur des mystères animistes, l'influence de l'Eglise sur l'éducation occidentale des populations africaines, la fonction sacrée de la musique, de la transe, la place d'une femme dans cette configuration, oui vraiment il y avait tout pour me plaire.

Et ça n'a pas pris. Je crois que cela tient à la composition. C'est la première fois que j'ai eu envie de découper un livre en petits morceaux et de proposer un autre agencement. Adopter un autre point de vue, une autre chronologie ? Orienter autrement le propos ? Reprendre tout ! J'ai eu l'impression d'avoir sous les yeux une somme d'excellentes idées, très bien écrites mais dont le rythme, à mes oreilles tout du moins, ne sonnait pas, dont le souffle n'enflait pas, ne me transportait pas. Ce qui, pour un roman sur un tambour, est tout de même fort dommage.


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