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Critique de didier_paris


C'est la suite de Darktown, et donc le second volet de la série sur Atlanta (on peut le lire indépendamment), dans les années 1950. Cette fois Boggs et Smith, deux flics de la brigade noire nouvellement créée, vont devoir démêler des meurtres liés à la guerre de territoires des caïds de la drogue, auxquels s'ajoutent les problèmes raciaux, la corruption des flics blancs, les méfaits du Klu Klux Klan et un ténébreux groupe néonazi des Colombiens.
A Handford Park, un quartier transitionnel, c'est à dire où les noirs ne peuvent peupler que certaines parties, le KKK et les Nazis veulent imposer la suprématie blanche à coup de fusil, d'incendie des maisons "noires"... Mais dans cette période de crise du logement, des spéculateurs (blancs aussi) poussent les blancs du quartier à vendre pas cher leur maison (la crainte du grand remplacement) pour revendre très cher aux noirs car la zone transitionnelle s'étend... Forcément, ça bastonne !
Et puis, Boggs est amoureux de Julie Cannon dont l'ex réapparaît après 5 ans de pénitencier... Rien n'est simple car son Pasteur de père rêve que son fils se marie bien, pas avec une femme de ménage...
Un pasteur qui négocie d'ailleurs avec la mairie ( en tant qu'autorite morale noire) la répartition des quartiers noirs de la ville...
Bref, toutes ces histoires s'imbriquent, et construisent l'intrigue.
J'ai vraiment aimé le côté sociologique du roman, les difficultés du vivre ensemble dans une société ségrégationniste, et la ségrégation sociale au sein même des noirs d'Atlanta. Aux conflits raciaux se mêlent les conflits de classe... Et Thomas Mullen montre bien qui trinque !
On y voit l'activité du KKK, en perte de vitesse, avec des Klansmen, prolos, manipulés par des forces qui les dépassent, épaulés par des nervis fascistes. Alors, forcément, leur réponse est la violence.
Ce roman est passionnant, car au delà de la fiction, se posent les questions de l'évolution de la "plus grande démocratie du monde". C'est une vision noire du Sud des États Unis qui permet de comprendre d'où vient "l'Amérique de Trump"...
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