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Critique de Azallee92


Voici un roman magnifique ! Un bon roman de terroir qui échappe à la « sauce » traditionnelle certes, où l'on est invité à découvrir les marais en Normandie, entre l'eau salée et l'eau douce, les nichées d'oiseaux, de canards colverts, d'oies et mille autres oiseaux sauvages, où l'homme intervient chaque fois pour détruire ce que la nature a mis des siècles à faire naitre et prospérer,
Martine Marie Muller nous raconte cette histoire d'une « alliance monstrueuse, d'une erreur de la nature » que ce mariage entre un homme ensauvagé et contemplatif, qui a perdu sa mère à 7 ans et qui devient orphelin à 15 ans, et une femme éruptive, hors norme, dans ce Domaine dont elle pensait tirer profit ; de cet homme violé dans sa propre nature une première fois par la guerre, puis par cette femme qui part à la conquête du Domaine en s'attribuant par le mariage les terres fertiles qui nourrissent hommes et bêtes. Et pour terminer par les gouvernants qui décident le remembrement des terres au mépris d'un équilibre écologique de l'espace rural en détruisant ces lieux sacrés qui se suffisaient à eux-mêmes.
Des solitaires…des retranchés dans leur monde livresque, leur études du passé…
J'ai beaucoup aimé ces personnages hors du commun « dans un monde hors du monde »passionnés de biologie, d'ornithologie, de génétique, de religion et de philosophie, en se nourrissant de lectures , de recherches sur des oiseaux, des insectes et des animaux des temps anciens sur les traces de Darwin :
Henri qui reçoit, à la mort de son père, cette bâtisse construite depuis des lustres entre terres et eaux, immiscée dans des haies de saules, des roseaux, des sables mouvants, devant triompher de chaque marée et de chaque tempête, sur cette île au milieu de nulle part.
Flavia, bien des années plus tard, après avoir trimer pour apprivoiser l'existence sur une île uniquement peuplées d'oiseaux , va se rendre compte qu'on ne rentre pas si facilement dans la vie du marais et de cet homme contemplatif, pétri de latin, qui perpétue l'éternel pacte d'amour entre l'homme et la nature : « le monde tourne, la Croix demeure".
Tarquin, force de la nature qui empoigne la vie à pleines mains au contraire de son père, qui ne va pas accepter que des individus, en qui il ne reconnait aucune autorité et compétence, viennent détruire son monde, son espace vital.
La petite Cordélia , que sa mère attachait pendant des heures sur sa chaise pour s'en libérer, et qui s'est réfugiée de fait dans le silence
Et cet homme d'église gourmand, raffolant de calva, qui, comme il se l'avoue plus tard, est responsable de cet assemblage familial machiavélique irréversible qui va déterminer les choix de vie des enfants et le coeur du roman.
J'ai particulièrement aimé la fin de l'histoire lorsque les jeunes retournent, par les marais, voir l'état du château ; Et comme j'aime beaucoup le style d'écriture et la sensibilité poétique de Martine Marie Muller que je remercie encore de nous offrir de si beaux voyages.
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