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Critique de Allantvers


Une langue déroutante jusqu'au malaise, construite de phrases comme : "La lampe du plafond regarde au lieu d'éclairer", ou "Son oeil agrandit les entrailles sous la peau jusqu'à ce qu'elles soient froides".
Un monde où tout est gris, sans lumière ni chaleur ni perspective, et où la vie semble venir des choses, pas des hommes.
Un climat d'oppression latente, de vide désespérant.
Pas de repères, peu de points d'appui narratifs, une succession d'images glauques, ternes et froides, que domine l'omniprésente photo de l'oeil noir et la mèche du dictateur.

J'ai failli arrêter cette lecture plusieurs fois, tant était épuisant ce sentiment de s'y mouvoir comme dans la vase. Mais c'est à la moitié du roman, quand un semblant "d'action" apparait, que toute cette première partie très déstabilisante a pris tout son sens pour poser le décor profond et contribuer à faire ressentir ce qu'a été le quotidien des Roumains sous le régime de Ceausescu, le dénuement organisé, les passe-droits, l'ombre permanente de la Securitate, la peur, la résignation, l'absence de perspectives.

Un travail d'écriture prodigieux au service d'un témoignage indispensable tel que seule la littérature peut en offrir, sous la plume d'une auteure que l'Académie des Nobel a bien fait de récompenser.
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