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Critique de Pecosa


Pecosa
23 septembre 2018
L'Espagnol José Luis Muñoz nous offre un roman « a lo cubano » dédié à trois romanciers de l'île, Lorenzo Lunar, Amir Valle et Juste E.Vasco, émaillé de clins d'oeil à Taïbo II et au hard-boiled américain. La dernière enquête de l'inspecteur Rodríguez Pachón est un bel hommage polardeux à l'exubérante ville de la Habana, plus sale, sensuelle, et vivante que jamais. Les habitants tirent le diable par la queue pour vivre malgré le blocus, les touristes s'offrent de beaux paysages et de la fesse et le camarade inspecteur toujours fidèle à l'esprit de la Révolution, fait son boulot aidé de son très sérieux collègue Vladimir.
Rodríguez Pachón déteste Gringolandia et les exilés cubains de Miami. Il aime tout de son île, sa musique, son rhum et surtout ses femmes: « Tu connais rien aux femmes, mon pauvre garçon! Il n'y a pas de femmes grosses ou moches, elles sont toutes jolies. Celles qui ont quelque chose en moins quelque part, ont forcément quelque chose de plus ailleurs. » Et pour jouir des plus belles, il se rend régulièrement dans le bordel de Madame Lupe auprès de la belle Minerva qui lui cite du Neruda après l'amour.
La découverte fortuite du corps mutilé d'une femme va perturber la routine heureuse de l'inspecteur cubain. L'homme engoncé dans ses habitudes va "se lézarder" sous les yeux du lecteur, et apparaître aussi mal en point que les bâtiments anciens qui bordent le Malecón. José Luis Muñoz donne vie à un inspecteur singulier, érudit, féru de littérature et de cinéma, cultivé, jouisseur, qui au fil du temps semble ne faire plus qu'un avec la ville. Car au delà du charme incomparable de l'ensemble, l'auteur nous montre la fragilité de l'édifice, via un beau pied-de-nez final. Cette dernière enquête n'en est pas une, puisque l'on retrouvera l'inspecteur Rodríguez Pachón aux prises avec la CIA dans Llueve sobre la Habana.
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