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Critique de UnKaPart


L'envoyé spécial relève le niveau après une douzaine de numéros pas bien terribles. Bon point, un scénar construit, même s'il aurait gagné à partir sur un autre thème que le correspondant de guerre, déjà abordé à deux reprises, certes par le biais de l'image photographique plutôt que du texte journalistique, mais bon y a déjà eu Des bleus en noir et blanc et Puppet blues sur le sujet de rapporter la guerre, est-ce qu'un troisième opus valait le coup ?
Sinon, on retrouve tous les ingrédients de la série : éléments historiques, ambiance western, thème de la guerre sale, mission foireuse confiée à l'éternel duo en bleu, magouilles des officiers, Blutch qui fait le mort pendant les batailles, tentative de désertion du même Blutch, etc. C'en est à un point qui donne parfois une impression de cahier des charges qui impose de caser sans exception tout ce qui fait la série. Alors ces éléments sont bien amenés, donc rien de scandaleux, mais c'est presque too much d'avoir voulu se montrer plus royaliste que le roi. Après le plus blanc que blanc, voici le plus bleu que bleu.
L'humour est plutôt diffus, il fonctionne aujourd'hui, ce ne sera plus le cas dans quelques années pour certaines vannes ancrées dans le contexte actuel (i.e. la référence au Brexit avec la question “C'est en Europe l'Angleterre ?” et la réponse “Euh... C'est pas clair...”).
Parmi les clins d'oeil, on citera la présence d'un duo d'artificiers nordistes dont la tâche est de dynamiter des ponts, Raoul et Willy, quelque part entre la 7ème compagnie et le pont de Bull Run dans l'album éponyme (n°27). Ce clin d'oeil, censé être comique et un hommage, est raté dans les grandes largeurs en faisant pire que mieux. Il aurait fallu un troisième malade des explosifs, Louis, en référence à Salvérius, qui est quand même un des fondateurs de la série, donc pas bravo de l'avoir oublié, d'autant qu'il faisait aussi sauter des ponts dès l'album n°2 du Nord au Sud.
Si tout court à rendre l'esprit de la série, je ne me suis jamais senti dans un Tuniques Bleues, à cause du changement d'identité graphique en termes de trait et de couleur. Alors c'est très subjectif, hein. le dessin de Munuera est excellent, avec un style propre de personnages étirés en hauteur, un jeu sur les ambiances lumineuses, un cadrage plus audacieux que pépère Lambil, du boulot de haut niveau... mais trop différent autant dans ce qu'on voit que dans l'ambiance créée par le dessin. J'avais plus l'impression de lire un Blueberry qu'un Tuniques Bleues. Comme en plus, cet écart restera unique depuis que Lambil a annoncé reprendre le dessin des Bleus, cet Envoyé spécial va pas mal détonner au milieu des autres et Dupuis aurait dû le publier comme un hors-série plutôt que l'intégrer dans la série principale.
En tout cas, le grand mérite de cet album, c'est qu'il ose des trucs, ce qui manquait à la série depuis un moment, à recycler et radoter sans inspiration. Avec en plus la difficulté propre à ce genre d'entreprise de devoir à la fois renouveler et rester dans les clous de la continuité. le constat, amer, c'est qu'il aura fallu un opus sans Cauvin ni Lambil pour retrouver quelque chose de la grande époque...
Lien : https://unkapart.fr/les-tuni..
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