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Critique de LoupAlunettes


10 ans après le succès de la tétralogie ado " Entre chiens et loups" de l'auteure anglaise Malorie Blackman, Lorris Murail nous imaginait une fiction SF dystopique un peu à l'identique.

En renversant les rôles, les auteurs nous démontraient ce que nous avions de commun, une rage, de s'affranchir d'une domination de l'homme par l'homme, une humanité, salvatrice pour survivre et malheureusement une haine de l'autre aussi.

Si les hommes noirs avaient eu dans une autre réalité connus une majorité et un avantage logistique, auraient-ils été meilleurs que ceux plus clairs qui abusèrent d'eux dans notre Histoire?

Une question intéressante.



Sur les questions de discriminations raciales, ceux qui connaissent un peu l'histoire du peuple noir savent que l'homme est un loup pour l'homme encore une fois et que les victimes d'un jour peuvent devenir des bourreaux du lendemain. Nous renvoyons à la terrible histoire des terroristes " Blacks Panthers".

Sur ce point de vue, il est plus simple de se comprendre et de pardonner.



Malorie Blackman inventa une histoire où se furent les blancs qui connurent l'Apartheid, sur un fond de romance impossible entre deux jeunes gens de couleurs différentes. Un vrai "Roméo et Juliette" contemporain.

L'auteur français Lorris Murail poussera l'exemple plus loin, remontant aux racines et imaginant des peuples du Grand Nord emmenés vers l'Afrique et réduits en esclavage.

C'est la jeune Mari, 16 ans, qui raconte, vivant avec sa famille sur les propriétés de maîtres noirs très redoutables.

Cette tentative placera inévitablement le thème du racisme sur un plan plus universel.

Les lecteurs grands ados attendront forcément de cette tension ambiante un peu de chaleur, de fraternité, d'amitié et surtout d'amour.

Lorris Murail est très habile. En substituant les cultures, il nous les fait apprécier dans sa fiction et respecter dans leur version d'origine.

Ce sont les gens des Pays du Nord qui ne savent pas lire, qui chanteront pour se donner du coeur à l'ouvrage, ce sont eux qui seront attachés à des croyances, considérées "païennes" ici et animistes cette fois.



Nous comprenons mieux ce sentiment fort qui cherche un sens raisonnable.

Les esclaves de cette plantation cherche à se souvenir pour la plupart d'une histoire qu'ils n'ont pas vécu, il y avait forcément quelque chose d'autre avant "ça".

L'importance de la Mémoire, des vieilles histoires qu'ils se racontent près du feu, nous la saisissons.

Très clairement, l'homme, comme les oiseaux, est fait pour la liberté.

Et l'homme ne nait pas "maître", il le devient. Et il choisit quel genre de "maître" il a envie d'être, nous le comprenons au travers de plusieurs personnages dominants, jusqu'à Lisha même, la petite fille capricieuse des maîtres de la plantation.



Évidemment, on ne pourra en rester là.

Rappelez-vous la colère, la quête de sens...


Un roman fort, intelligent, pour ados et adultes.
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