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Critique de ChatDuCheshire


Ma bafouille vaut pour les 3 livres de "1Q84". Entrer dans l'histoire du premier prit un peu de temps, ce qui n'est pas inhabituel, du moins pour moi, avec Murakami. Mais les choses allèrent ensuite crescendo et ce livre 3 est une apothéose.
J'ai lu beaucoup de cet auteur au cours de ces derniers mois (découvert au tout début de cette année particulière qu'est 2020, alors que nous risquons de passer des mois en confinement) et goûté son sens particulier du fantastique ou de l'onirique. Ici l'héroïne, Aomamé, passe dans une sorte de monde légèrement parallèle doté de deux lunes après avoir descendu une échelle de secours à partir d'une aire d'autoroute (livre 1). A partir de là une accumulation de choses étranges vont se produire, par l'intrusion de "little people" apparemment en connivence avec une secte appelée "Les précurseurs" (prêchant notamment le retour à la nature et un mode de vie organique mais dissimulant un mode de fonctionnement nettement moins glorieux). Mais surtout les trois livres constituent le récit d'une longue quête picaresque de l'amour : Aomamé recherchant son Tengo, perdu de vue depuis l'enfance, et Tengo recherchant son Aomamé.
Ce qui m'a frappé dans cette oeuvre-ci c'est la richesse des analyses psychologiques, beaucoup plus poussées que dans les autres romans de Murakami où son personnage principal apparaît toujours quelque peu stéréotypé : l'homme trentenaire quelque peu mou et solitaire, même marié. Tengo est également assez conforme à cette image mais ici l'auteur s'attarde sur les raisons qui ont fait de Tengo ce trentenaire solitaire quelque peu en deçà de lui-même et incomplet. Il sera amené à se dépasser pour mériter son Aomamé. Quant à Aomamé, wow, quel personnage ! Tueuse en série, experte en arts martiaux et... coeur tendre. Dans un Japon qui me semble tout de même attaché à une image assez effacée et "aimable" de la femme, elle détonne profondément. En outre il s'agit-là de l'un des rares personnages féminins principaux de Murakami et, franchement, elle décoiffe !
Assez tôt dans le récit mais plus en avant encore dans le 3ème livre, au point d'en devenir le troisième protagoniste principal, réapparaît l'inquiétant Ushikawa. "Réapparaît" car il figurait déjà dans "Les chroniques de l'oiseau à ressorts". Mais dans "Les chroniques" on ne savait rien de lui. Ici on apprend pourquoi il est devenu ce personnage malfaisant et on se prend presque à éprouver de la sympathie pour lui...
Je n'en dirai pas davantage afin de ne pas trop déflorer ce récit. Comme d'habitude lorsqu'on referme un Murakami, beaucoup de questions demeurent en suspens et ce livre pourrait fort bien se prêter à une suite. Mais il ne sera pas facile d'égaler ce livre 3.
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