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Critique de meeva


meeva
11 novembre 2014
Ma vue se brouille, pourtant mon regard continue à passer sur les mots, les lignes, et mon esprit arrive à saisir quelques idées.

Tiens, y r'pleut… Ah, mais non ! Ce ne sont plus les idées du livre ça…
Pourquoi ma vue se brouille ? Parce que j'oublie de cligner des yeux.
Alors je reprends trois lignes au-dessus. Pfff… comme s'il n'y en avait pas déjà assez, des lignes !

Mais, ça il l'a déjà dit, quatre fois. Non cinq fois. Non même six fois. Et encore j'ai peut-être pas tenu le bon compte dans ma tête.

Tiens ça me fait penser à Alex dans « orange mécanique », les paupières attachées qui doit voir des scènes de violence et de sexe, associées aux douleurs que lui font subir les drogues qui lui sont administrées pour provoquer une aversion de ce qu'il voit.
Merde… pourvu que je n'en garde pas de séquelles…

Peut-être que maintenant voir des lignes écrites par Haruki Murakami va réveiller immédiatement en moi le profond ennui que j'ai subi en lisant le livre 3 de 1Q84.

Ushikawa, Tengo, Aomamé, Ushikawa, Tengo, Aomamé, …
C'est bien maintenant une valse à trois temps. La valse des répétitions.
Les scènes sont décrites du point de vue de plusieurs personnages. Évidemment, certains temps sont plus longs pour certains personnages que pour d'autres. Et tous ne vivent pas la même chose, heureusement.
Mais comme ils réfléchissent beaucoup, et qu'ils réfléchissent aux mêmes choses… quel rabâchage !

Et puis il y a un sacré décalage entre la profondeur de certaines réflexions sur le temps, le manque, l'amour, la subjectivité du monde dans lequel on vit, à travers parfois de belles métaphores, et la façon neuneu dont les personnages vivent cela.
Attention je risque de faire des révélations sur le contenu dans ce qui suit…

Aomamé et Tengo vivent un amour profond depuis qu'ils ont 10 ans, mais ils ne se sont jamais revus et maintenant ils ont 30 ans.
Aomamé pensent beaucoup à Tengo, elle rêve de le revoir, elle rêve même à lui en se masturbant mais elle ne le cherche pas car elle veut le revoir par hasard (?).
A force ça la perturbe forcément. Elle finit par nous faire une sorte de grossesse nerveuse…

Tengo, quant à lui, n'a jamais l'air de vraiment comprendre le monde. Il se laisse porter par ce que lui dictent de faire les autres.
Et quand il cherche Aomamé comme un dingue, soi-disant, cela consiste pour lui à consulter les annuaires téléphoniques et… c'est à peu près tout en fait. Se promener un peu au clair de lune aussi…

La façon dont Aomamé et Tengo vont vivre leur amour est pour moi digne de rêveries de pré-ado, ce qui ne me semble pas cadrer avec le reste.

Alors globalement, sur les trois volumes de 1Q84, c'est clairement de moins en moins bien, de mon point de vue.
J'aurais sûrement dû m'arrêter après le livre 1, mais pour moi, pas moyen de ne pas aller au bout. D'un livre, et même en général, j'ai toujours espoir que la fin sublime le reste - et ce n'est pas le cas ici – ou que ce soit l'ensemble qui compte pour juger de l'oeuvre.

Au final le principal reproche que je fais à l'auteur, sous forme de question car peut-être quelque chose m'a-t-il échappé : pourquoi 1500 pages (au total, pour les trois volumes), quand à mon avis 500 auraient largement suffi ?
Peut-être vous dites-vous « pourquoi écrit-elle 30 lignes quand 3 aurait suffi ». Désolée…



Replongée dans ma préadolescence, un souvenir d'une chanson au texte poétique à mon goût :

« […]
Tu auras ton homme femme brune
Du ciel répondit la pleine lune
Mais il faut me donner
Ton enfant le premier
Qu'il te sera né
Celle qui pour un homme
Son enfant immole
Bien peu l'aurait aimé


Lune tu veux être mère
Tu ne trouves pas l'amour
Pour exaucer ta prière
Dis-moi lune d'argent
Toi qui n'as pas de bras
Comment bercer l'enfant ?
Hijo de la Luna

D'un gitan cannelle naquit l'enfant
Tout comme l'hermine il était blanc
Ses prunelles grises
Pas couleur olive
Fils albinos de la lune
Maudit sois-tu bâtard
T'es le fils d'un gadjo
T'es le fils d'un blafard
[…] »

(extrait de « Hijo de la luna » de Mecano : https://www.youtube.com/watch?v=0iq9NeOCSNs)
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