AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Carolina78


Poème, rêve éveillé, énigme ?

J'ai été envoutée par la Birthday girl. Haruki Murakami m'a jeté un sort parce que j'ai déposé les armes, renoncé à donner un sens.

Elle a vingt ans, elle a fait un voeu, elle ne veut pas nous le dévoiler. Est-ce que ça nous regarde ? Pourquoi on veut savoir ? Elle nous interroge : et si on avait été à sa place, quel aurait été notre voeu ?

Murakami - au Japon, ou aux USA ? - trace des idéogrammes tandis que Kat Mensckik crayonne à Berlin. Ils communiquent par des rubans de fumée. L'auteur est très discret, se tient à l'écart des media. L'illustratrice paraît assez diserte, mais comme je ne comprends pas l'allemand…

Je ne me lasse pas de lire et relire ce récit à la fois onirique et si concret, plein de détails saugrenus qui contribuent à créer une atmosphère spéciale.

Birthday girl débute : « le jour de ses vingt ans, elle effectuait son travail de serveuse, comme les autres jours. » Quelques pages plus loin, le narrateur se manifeste directement : « Nous avions commencé par hasard, elle et moi, à évoquer l'anniversaire de nos vingt ans. » Il s'est écoulé dix ans, elle n'est plus serveuse et a trente ans.

Elle travaillait dans un restaurant du quartier chic de Roppongi où on mangeait, entre autres, des gnocchis au potiron, du fritto misto de fruits de mer, des pâtes agrémentées de sardine avec garniture de chou, des tortellinis aux anchois.

La caissière portait toujours la même robe noire, le directeur toujours un noeud papillon qu'il nouait lui-même et dont il était très fier, le propriétaire avait une cravate qui évoquait les feuilles mortes.

L'intrigue est « une espèce de rite religieux » dans la chambre 604 où siège le propriétaire.

Curieusement, la jeune femme ne voudra jamais revenir à ce restaurant : « Je ne sais pas très bien pourquoi, mais je sentais qu'il valait mieux que je ne m'approche pas trop des lieux. C'était simplement une sorte de pressentiment. »

Les dessins fantasmagoriques avec des images de mains, de visages, de vaisselle, de ville, de poulets qui ressemblent à des rochers sur la mer, le tout parsemé de chiffres, lianes, cheveux, poudre, pluie, filaments, fleurs… donnent la touche finale à cette sorcellerie.
Commenter  J’apprécie          104



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}