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Critique de kuroineko


Ce roman graphique tire son nom d'une locution japonaise qu renvoie à toute personne pourchassant un but impossible, comme un chien observant les étoiles qu'il ne pourra atteindre.

La lecture de ce manga fut une véritable claque. Sous des dehors et un dessin très simples, il véhicule énormément d'émotions.

Dans la première partie, l'histoire est vue à travers les yeux d'un chien. Vision anthropomorphique certes mais qui rend très attachant le scénario. Autour de ce chien vit une famille japonaise normale. le père travaillant, la mère au foyer et la petite fille. le temps passant, la vie de famille change, au même rythme que la société japonaise. La mère veut travailler, la fille entre dans sa crise d'ado et le père reste identique à lui-même. Une autre page, une autre évolution: le père perd son emploi et tombe malade, la mère veut divorcer.
Abandonné par sa famille, le père se retrouve seul avec son chien, plus ou moins SDF. Si le sujet est grave, l'homme ne sombre pas pour autant dans la sinistrose et entreprend de vivre avec bonheur au jour le jour avec son fidèle compagnon. L'animal est le dernier bastion de son humanité, trahie par les autres êtres humains. Seul ce chien reste fidèlement à ses côtés. Jusqu'au bout.

La seconde partie, poursuivant la première, est vue à travers le regard d'una ssistant social chargé de retrouver l'identité du corps d'un inconnu mort dans sa voiture, posée en plein champ, le cadavre d'un chien à ses côtés. Homme froid et solitaire, cet assistant voit de nombreux souvenirs ressurgir suite à ce dossier. Ce qui l'oblige à sortir de sa réserve pour retrouver une certaine sensibilité perdue.

La lecture de cette histoire m'a beaucoup fait pensé aux propos de Muriel Jolivet dans son livre "Homo Japonicus". Dans cet essai, elle montrait combien l'image et le rôle de l'homme de la maison avaient évolué au cours des dernières décennies. Tout d'abord pater familias respecté voire craint, il est passé parfois, au gré des conjonctures sociales et économiques, à objet encombrant que le reste de la famille préfère voir ailleurs. Murakami takashi retranscrit parfaitement cette évolution avec le personnage du père de la première partie.
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