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Critique de le_Bison


Un air des Beatles, « Norvegian Woods », mais une forêt japonaise où les cryptomerias s'élèvent au-delà des nuages. Ou presque. Là-bas, cette jeune fille qui y vit reclus. Une institution de santé. Jeunesse déprimée, petit ami suicidé. Watanabe se souvient par cet air pop de son adolescence, cet amour de jeunesse, Naoko et cet ami Kizuki qui a mis fin à ses jours.

Watanabe, fidèle compagnon, fidèle amant. Patience de cet amour impossible. Un nouvel amour, une nouvelle jeune fille, Midori. Non, impossible. La ballade dans les forêts reculées, promenade onirique qui sent bon la sève et l'amour. Déambulation urbaine, à la recherche de l'amour, ou de l'amitié. Un choix à faire. L'honnêteté comme point d'ancrage dans son univers. Alors que la société avance sans cesse, dans cette fin de décennie sixties, lui préfère s'arrêter. Non pas de vivre, ni même pour mourir, mais pour respirer. Et réfléchir. Quelques masturbations, il a le temps, il attend.

Un roman riche en émotions, en plaisir, en sensualité. Il parle de l'amour, de la mort, de l'amitié et de la maladie mentale, de la sexualité et de solitude. Accompagné ou seul, les ballades de Watanabe construisent une histoire d'adolescence, une musique s'écoule sur le chemin, jazz et bop, une âme s'élève.

Les cryptomerias forment une allée comme un long tunnel où les rayons de soleil sont filtrés par les feuillages touffus de cette ligne végétale. Quoiqu'il en soit, il faut avancer, pour voir ce qu'il y a de l'autre côté de l'horizon, là où la lumière s'affiche et l'ombre disparaît derrière soi. Un peu comme se faire sa légende, en respectant ses principes. Quelques sacrifices, secondaires, et à l'extrémité, l'amour et l'amitié, la sincérité et peut-être même le bonheur. Même si cette allée peut paraître longue et interminable. Principe même du tunnel où l'on ne sait jamais à l'avance quand la lumière reviendra illuminer notre route. Bref, ce roman de Murakami fut d'un bonheur complet, ce genre de sentiment qui te donne envie de partir en forêt, et de t'allonger nu sur les feuilles et la mousse, avec une musique dans la tête et relire quelques passages enivrants de cette balade. Impossible ?
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