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Rose-Marie Makino-Fayolle (Traducteur)
EAN : 9782714443526
396 pages
Belfond (04/01/2007)
4.04/5   2046 notes
Résumé :
Dans un avion, une chanson ramène Watanabe à ses souvenirs. Son amour de lycée pour Naoko, hantée comme lui par le suicide de leur ami, Kizuki. Puis sa rencontre avec une jeune fille, Midori, qui combat ses démons en affrontant la vie. Hommage aux amours enfuies, le premier roman culte d'Haruki Murakami fait resurgir la violence et la poésie de l'adolescence.

Œuvre d'une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Fitzgerald, La B... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (231) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 2046 notes
Va-t-il être possible pour moi de rendre compte de l'ambiance de ce roman génial d'un de mes écrivains- fétiches ?
Ambiance quotidienne qui tout doucement vire à la noirceur, alors que tout à l'extérieur parait lisse.
Ambiance bon enfant qui lentement glisse vers le désespoir.

Murakami n'a pas son pareil pour me faire adhérer à sa réalité. Avec naïveté (enfin, c'est ce qu'il nous fait croire !), sans tralala, il place ses personnages : jeunes étudiants en première année de l'université, ils se croisent et se tendent l'un vers l'autre.
Watanabe, le narrateur, est un garçon sans histoire. Il est cartésien, pas très sociable, mais sans a priori, gentil. Son ami Kizuki aime qu'il l'accompagne alors qu'il sort avec sa copine Naoko.
Et puis un jour...Kizuki se suicide. Watanabe continuera à voir Naoko, qui adopte un comportement pour le moins bizarre. Entretemps, il rencontre Midori, une jeune fille assez excentrique. L'amour, l'amitié, la folie, la solitude, tout va se mêler.

Et peu à peu, je me suis sentie impliquée, une curieuse résonance s'est installée en moi.
Tout doucement. Insidieusement.
Murakami sait comment agir avec ses lecteurs, en tout cas avec moi. Il me prend dans ses rets, d'abord lâches, parce que je ne me méfie pas quand j'assiste à des gestes banals de la vie, puis lentement, il resserre les liens, et quand je me dis que finalement, ce roman n'est pas si spécial...ça y est, je suis piégée, je n'arrive plus à m'en détacher. Je me surprends à penser : « Quelle analyse tellement vraie, tellement juste ! C'est vraiment ça, l'âme humaine ! » . Et plus j'avance, plus j'approche de la fin, plus j'ai le sentiment que Murakami a atteint mes pensées les plus intimes pour les retranscrire.
Les dernières pages m'ont troublée et emportée à la fois.

Avec cette « ballade de l'impossible », j'affirme tout simplement ceci : Murakami, je l'aime.
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Malgré les critiques élogieuses qui parsèment le site, j'avoue à contre coeur être littéralement passée à côté de ce premier Murakami.

La ballade de l'impossible, c'est l'histoire d'un jeune universitaire Wanatabe dans ses premiers pas dans l'amour, l'amitié. Des histoires impossibles avec la maladie en toile de fond comme pour Naoko, dépressive et avec la solitude aussi.
Wanatabe est amoureux de la copine de son ami. Ce dernier se suicide et Naoko se retrouve libre mais peut-on aimer quand les racines du malheur sont si profondes?
Wanatabe attendra et comme il lui a promis, n'oubliera pas Naoko.

Je m'attendais à ouvrir ce livre sur des pages où poésie et psychologie auraient tissé un jardin asiatique comme je les aime, malgré de beaux passages, des réflexions pertinentes, je me suis ennuyée dans cette ballade de l'impossible. Parce que l'auteur semble donné le ton et la lumière aux détails insignifiants comme manger un concombre, la taille de la jupe de Mirodi,... et ne s'attarde pas vraiment sur les sentiments de ses personnages. Je ne me suis attachée à aucun d'eux que j'ai tous trouvés insipides et déprimants à souhait. Sans compter les beaucoup trop nombreux passages sur le sexe décrits platement sans finesse, ni sensualité. Je me suis arrêtée à cent pages de la fin quand une fois de plus l'auteur nous sert du sexe à gauche et à droite. Je ne saurai donc pas si Wanatabe et son amie Mirodi se rendront visionner un film porno et ma foi, je m'en balance quelque peu.

Ce que je garderai en mémoire de ce roman, c'est cette lumière extraordinaire dans une petite librairie belge à Huy, un silence chantant, une odeur de livres m'émoustillant les narines et surtout oui surtout les yeux pétillants de mon amie Cécile qui parlait de ce livre avec mille étoiles dans ses yeux. Je lis souvent des billets où j'entraperçois vos petits yeux briller mais écouter quelqu'un parler d'un livre qu'il a aimé, c'est une farandole d'étoiles qui viennent danser à vos pieds.
A vos étoiles !
À mes prochaines !
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«La ballade de l'impossible » illustre la classique association Eros - Thanatos popularisée par Sigmund Freud dans sa théorie des pulsions.

Six principaux personnages se culbutent dans ce drame désespérant qui débute en 1969 à la fin de « l'agression américaine au Vietnam » quand des japonais manifestent contre l'impérialisme :
- Watanabe, un étudiant en cartographie qui, à la dernière page du roman, ne sait toujours pas où il est « je ne savais pas du tout où je me trouvais. Je n'en avais aucune idée. Quel était cet endroit ? Je ne voyais que des silhouettes innombrables qui marchaient ».
- Kizuki, un ca marade de Watanabe, se suicide à 17 ans.
- Naoko, l'amie de Kizuki, séduit Watanabe puis s'éloigne ; soignée en clinique psychiatrique, elle est hantée par son atavisme familial.
- Midori, une étudiante dont la mère est décédée ; aux obsèques son père a craché au visage de ses filles « j'aurais préféré vous perdre toutes les deux plutôt que de perdre votre mère » avant de disparaitre.
- Nagasawa, pervers narcissique, consomme des limaces ou des étudiantes.
- Reiko, une enseignante accusée injustement par une élève mythomane et lesbienne, d'agression sexuelle ; internée en établissement dédié, son mari a obtenue divorce et garde d'enfant.

Les journées étudiantes sont vaguement consacrées à des filières entamées sans réelle vocation, sans passion, mais parfois avec des ambitions carriéristes exprimées sans aucun complexe et cultivées au sein de sociétés de pensée.

Les soirées, fortement alcoolisées et dialectisées, s'achèvent en ébats sexuels plus ou moins consentis. Point de séduction ou de sentiment amoureux mais un érotisme animal, voire bestial, décrit avec complaisance et vulgarité.

Ces pulsions sexuelles, chez des écorchés vifs, mutent en pulsions dépressives suicidaires et condamnent à mort comme Freud et les psychanalystes le montrent… Thanatos enterre Eros.

Haruki Murakami abuse de dialogues interminables (page 193 : autant de tirets que de lignes) et noircit les feuilles en copiant collant les menus des restaurants et les cartes de vins. Si l'on supprime la bouffe et le sexe, il doit rester 80 pages sur les 400 de cet ouvrage. Cela dénude un écrivain, mais aussi une époque et un quotidien désespéré. La couverture du roman indique que l'auteur est pressenti pour le Prix Nobel de Littérature … il est donc envisageable qu'il succède à Annie Ernaux.

On ne sort pas indemne de ce roman (réservé à un public averti) ennuyeux, glauque, mais instructif qui offre une vulgarisation remarquable et rare des théories freudiennes.
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Comme il est difficile de parler d'un livre qu'on a vraiment aimé...
L'histoire commence dans un avion en partance pour l'Allemagne, le personnage principal, Watanabe, y entend une chanson des Beatles : Norwegian Woods, qui le trouble terriblement, et qui l'entraîne des années en arrière, alors qu'il n'a que 19 ans.
C'est l'époque où il a perdu son meilleur ami, Kizuki, et où il s'est rapproché de la petite amie de celui-ci, Naoko, afin de surmonter ce choc, de s'épauler face à l'innaceptable.
Dans le même temps, il rencontrera également Midori, une jeune femme originale, un peu fofolle et pleine de vie.
Les frontières entre l'amitié et l'amour ne sont pas toujours bien nettes, même si Watanabe essaie d'être fidèle à ce qu'il s'est promis, il entend les désirs de l'une, attend que l'autre guerrisse. C'est un homme de coeur, fidèle et doux.
Si vous ajoutez à tout ceci, la lente écriture de Murakami, son style poétique, aussi délicat qu'une fleur de cerisier, vous comprendrez pourquoi j'ai autant aimé ce livre.
Je voudrais tout de même ajouter qu'il y a quelques scènes sensuelles, voire un peu plus, qui pourraient choquer les plus jeunes.

Enfin, je tiens à remercier manU17, la petite grenouille verte, pour ce cadeau ! :-D

Norwegian Woods :
http://youtu.be/¤££¤13Watanabe20¤££¤
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Un air des Beatles, « Norvegian Woods », mais une forêt japonaise où les cryptomerias s'élèvent au-delà des nuages. Ou presque. Là-bas, cette jeune fille qui y vit reclus. Une institution de santé. Jeunesse déprimée, petit ami suicidé. Watanabe se souvient par cet air pop de son adolescence, cet amour de jeunesse, Naoko et cet ami Kizuki qui a mis fin à ses jours.

Watanabe, fidèle compagnon, fidèle amant. Patience de cet amour impossible. Un nouvel amour, une nouvelle jeune fille, Midori. Non, impossible. La ballade dans les forêts reculées, promenade onirique qui sent bon la sève et l'amour. Déambulation urbaine, à la recherche de l'amour, ou de l'amitié. Un choix à faire. L'honnêteté comme point d'ancrage dans son univers. Alors que la société avance sans cesse, dans cette fin de décennie sixties, lui préfère s'arrêter. Non pas de vivre, ni même pour mourir, mais pour respirer. Et réfléchir. Quelques masturbations, il a le temps, il attend.

Un roman riche en émotions, en plaisir, en sensualité. Il parle de l'amour, de la mort, de l'amitié et de la maladie mentale, de la sexualité et de solitude. Accompagné ou seul, les ballades de Watanabe construisent une histoire d'adolescence, une musique s'écoule sur le chemin, jazz et bop, une âme s'élève.

Les cryptomerias forment une allée comme un long tunnel où les rayons de soleil sont filtrés par les feuillages touffus de cette ligne végétale. Quoiqu'il en soit, il faut avancer, pour voir ce qu'il y a de l'autre côté de l'horizon, là où la lumière s'affiche et l'ombre disparaît derrière soi. Un peu comme se faire sa légende, en respectant ses principes. Quelques sacrifices, secondaires, et à l'extrémité, l'amour et l'amitié, la sincérité et peut-être même le bonheur. Même si cette allée peut paraître longue et interminable. Principe même du tunnel où l'on ne sait jamais à l'avance quand la lumière reviendra illuminer notre route. Bref, ce roman de Murakami fut d'un bonheur complet, ce genre de sentiment qui te donne envie de partir en forêt, et de t'allonger nu sur les feuilles et la mousse, avec une musique dans la tête et relire quelques passages enivrants de cette balade. Impossible ?
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critiques presse (2)
LaProvence
21 janvier 2022
Haruki Murakami relève avec brio l'exercice de narrer une histoire somme toutes banale, sans jamais ennuyer le lecteur. On veut toujours en savoir plus sur le cheminement de Watanabe, ses pensées, ses rencontres avec des personnages étranges avec un caractère bien trempé, qui vivent leur vie de jeunes adultes dans la capitale. Un roman reposant.
Lire la critique sur le site : LaProvence
LaCroix
15 juillet 2019
Une histoire d’amour douce-amère, enfiévrée, hantée par la mort, poétique… et sexy !
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (243) Voir plus Ajouter une citation
« Personne n’a compris la raison pour laquelle elle s'est suicidée. Comme pour Kizuki. Ç’a été exactement pareil. Elle avait dix-sept ans et n'avait jamais laissé paraître son intention de le faire, et elle n’a pas laissé de testament... C'est la même chose, n'est-ce pas ?

- C'est vrai, lui dis-je.

Tout le monde a dit que c'était parce qu'elle était trop intelligente ou qu'elle avait lu trop de livres. C'est vrai qu'elle lisait beaucoup. Elle avait plein de livres, et, après sa mort, j'en ai lu pas mal, mais cela me rendait triste. A l’intérieur, il y avait ses notes, des fleurs séchées, des lettres de son petit ami. Cela me faisait pleurer. »
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— Eh bien, pour commencer, je dois vous dire qu'elle était mythomane. C'était vraiment une maladie chez elle. Elle fabriquait des histoires à propos de tout. Tout en parlant, elle finissait par se persuader que ce qu'elle disait était vrai. Puis elle arrangeait le reste pour que son histoire reste plausible. Comme elle réfléchissait à une vitesse incroyable, elle devançait tout le monde et modifiait son histoire au fur et à mesure, si bien qu'on ne trouvait jamais la faille. Et l’on ne se rendait pas compte qu'elle mentait. D’ailleurs personne ne pouvait imaginer qu'une fille aussi jolie pouvait mentir sur des choses aussi insignifiantes. C’est ce qui m'arriva. Elle m'a menée en bateau pendant six mois, et je ne m'en suis même pas aperçue. Elle n'avait pas cessé de me mentir. C'est idiot, vraiment.
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« Quand elle est morte, tu sais ce qu'il nous a dit, à ma sœur et à moi ? Tiens-toi bien : « Je vous en veux. J'aurais préféré vous perdre toutes les deux plutôt que de perdre votre mère. »

Nous n’avons rien répondu, tellement nous étions abasourdies. Mets-toi à notre place. On ne peut quand même pas dire ça ! Je comprends combien cela doit être dur, triste et douloureux de perdre sa compagne bien-aimée. Je le plains, mais de là à dire à ses propres filles qu'on préférerait les voir mortes, tu ne trouves pas que c'est un peu gros ?

— Oui, c'est vrai.

Nous étions blessées. (Midori hocha la tête.) De toute façon, nous sommes tous un peu bizarres dans la famille. Nous sommes un peu décalés.
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Quand on lit la même chose que tout le monde, on ne peut que penser comme tout le monde. Cela fait péquenaud et vulgaire. Quelqu'un de sérieux ne s’amuse pas à ce genre de chose. Est-ce que tu sais, Watanabe, que dans ce foyer toi et moi sommes les seuls à peu près convenables ? Tous les autres sont bons à mettre au panier.

— Comment peux-tu le savoir ? lui demandai-je, surpris.

— Je le sais. C'est comme si nous avions une marque sur le front. le le vois tout de suite. Et puis nous avons tous les deux lu Gatsby le Magnifique ! »
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-Mais je veux savoir, moi. C'est de la pure curiosité. Dis, quand vous vous masturbez, vous pensez à une fille déterminée?
- Oui. Pour moi en tout cas, c'est comme ça. Mais je ne sais pas très bien comment font les autres, lui répondis-je, renonçant à lui tenir tête.
- Tu l'as déjà fit en pensant à moi? Réponds-moi franchement, je ne me mettrai pas en colère.
- Non, pour être franc, lui répondis-je honnêtement.
- Pourquoi, je ne te plais pas?
- Ce n'est pas cela. Tu as beaucoup de charme, tu es jolie et tu t'habilles de façon provocante qui te vas bien.
- Alors pourquoi est-ce que tu ne penses pas à moi?
- D'abord, parce que je te considère comme une amie et que je ne veux pas te mêler à ce genre de choses. Enfin, à ce genre de fantasmes. Et puis...
- Il existe quelqu'un d'autre à qui penser....
- Oui, en quelque sorte.
- Même pour ça, tu es très bien élevé, n'est ce pas? C'est ce que j'aime en toi. Mais tu ne veux pas me laisser la vedette au moins une fois? Dans tes fantasmes et tes pensées impures? J'aimerai bien y jouer un rôle. Je t'en prie, puisque nous sommes amis. Tu conviendras comme moi que je ne peux pas demander ça à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut demander à n'importe qui. Si je m'adresse à toi c'est justement parce que je sais que tu es mon ami. Je voudrais que tu me dises après comment ça c'est passé. Et ce que tu as fait par exemple.
Je soupirai.
Mais il ne faut pas passer à l'acte. Parce que nous sommes amis, tu comprends? On peut penser et faire tout ce que l'ont veut du moment qu'on ne passe pas à l'acte.
- Tu crois? J'ai rarement eu à subir de telles contraintes, tu sais.
- Tu veux bien y réfléchir?
- Oui
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Vidéo de Haruki Murakami
Pierre Földes a choisi d'adapter six nouvelles de l'écrivain Haruki Murakami dans son film d'animation "Saules aveugles, femme endormie". Pour conserver l'atmosphère de fantastique décalé et de mélancolie, Földes enchevêtre les histoires et suit le parcours de quatre personnages après le tremblement de terre et le tsunami qui ont touché le Japon en 2011.
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