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Critique de Henri-l-oiseleur


Le sixième et dernier volume de Ultima Necat, pour les années 1996-1997, est plus court que les précédents. On y retrouve des études, des observations et des satires du monde comme il va, et en particulier le développement de Homo Festivus, l'homme de la fête, qui aux yeux de Muray remplace le citoyen et l'humain d'avant et transforme les villes et la médiasphère occidentales en parc d'attractions dérisoire. Les grandes théories que l'auteur développera plus tard en d'autres volumes émanent de sa lecture attentive des journaux et de son attention extrême à l'actualité, qui remplace, en tant qu'ersatz, l'histoire proprement dite.

On comprend mieux aussi pourquoi ce volume est le dernier : l'auteur vient à bout de la composition de son roman, "On ferme", le publie enfin et en vient à parsemer son journal des lettres de lecteurs et de collègues sur cet ouvrage. Celles-ci sont assez rares, puisque Philippe Muray, en ces années-là, demeure un romancier confidentiel. Avec "On ferme" se clôt, semble-t-il, une période de sa vie consacrée au travail écrasant d'écriture de ce roman. Par ailleurs, il rassemble en volume ses premières chroniques critiques et publie aussi, aux Belles-Lettres, Exorcismes Spirituels I et II, qui, bien plus que le roman, le feront connaître du public comme lecteur, déchiffreur et analyste du monde contemporain. Lui qui se voulait romancier, il apparaîtra désormais comme un essayiste et un philosophe.

Une remarque pour finir : j'avais été frappé, en lisant les Exorcismes Spirituels, de l'éloge du catholicisme qui y est fait. Les horreurs contemporaines étaient souvent contemplées et jugées du point de vue de la tradition catholique (mais aussi avec les grilles du freudisme et de la littérature). Dans le journal, nulle trace de religion ni de catholicisme, comme si ce dernier n'était qu'un point de vue critique sur le monde, un instrument intellectuel qui n'engageait en rien la vie et la pensée de celui qui s'y réfère.
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