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Critique de latina


« Accabadora », c'est presque « Abracadabra ».
L'accabadora, en Sardaigne, est une femme qui soulage. Une femme qui pratique l'euthanasie en secret, dans l'ombre de ces maisons repliées sur des ruelles secrètes et tortueuses. Une femme qui se penche sur le mourant et l'aide à partir.
Tzia Bonaria est vieille, elle est expérimentée, elle est sage.
Et puis il y a la petite Maria, la quatrième fille d'une famille pauvre, dont le père est mort. Une fille quasi rejetée, jamais regardée, pas du tout aimée.
A 6 ans, sa vie change du tout au tout car Tzia Bonaria, celle qui n'a jamais eu d'enfant, va l'adopter et l'élever.
Elever, c'est-à-dire l'aimer, la protéger, lui donner accès à l'instruction.
« Mon ventre ne s'est jamais ouvert, et Dieu seul sait combien je l'aurais voulu. Mais je n'ai eu besoin de personne pour apprendre qu'il faut donner à ses enfants des gifles, des caresses, le sein, le vin de la fête et tout ce qui est nécessaire quand cela est nécessaire ».
Mais Tzia Bonaria garde le silence sur sa tâche d'accabadora. Elle aura tout le temps de la découvrir, surtout depuis l'accident grave d'un jeune homme du village...

Ce roman, au départ, m'a un peu endormie. Ce soleil implacable de Sardaigne, ce petit village où il ne se passe pas grand-chose, cette enfant sage qui grandit en observant et en parlant peu...Et puis l'atmosphère se fait pesante à partir de l'accident, ce qui aboutira à un changement radical de situation. A ce moment, je m'y suis davantage intéressée ; les relations tendues, la psychologie plus nuancée m'ont tout doucement entrainée vers l'aboutissement.

Ce roman très humain au style délicat et poétique par petites touches décrit des tâches humaines, à commencer par celle d'accabadora, et je terminerai sur cette phrase où Tzia Bonaria se définit :
« J'ai été la dernière mère que certains ont vue ».
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