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Critique de mh17


J'avais adoré Chronique d'une saison des pluies. Je retrouve avec le même plaisir l'écriture élégante et moderne de Kafu et ses formidables portraits de femmes. Sans aucun misérabilisme ni aucune complaisance mais avec une profonde humanité, il raconte le quotidien précaire des prostituées, geishas, serveuses de café,... leurs parcours chaotique, leur destin ...dans les années 30 à Tokyo. En arrière plan, les ruines et la misère d'une ville qui vient de subir un terrible tremblement de terre (1923) et qui s'européanise jusque dans ses bas fonds.
La présente édition Cambourakis 2020 contient six nouvelles. La première est un bijou avec des scènes d'anthologie.

1)Une femme en chambre garnie ( 84 pages)
Nous suivons d'abord Nagashima, un publicitaire quinquagénaire, qui entretient sa maîtresse payée au mois. Jaloux, iI l'épie devant la porte grillagée du logis. C'est à travers son regard et ses souvenirs de bourgeois possessif que nous faisons connaissance de Kikuko, puis à travers les yeux intéressés des entremetteurs et des clients et enfin à travers le point de vue sensible et compatissant du narrateur. Elle apparaît insaisissable, capricieuse, indépendante, pragmatique mais à mesure que le
récit avance, profondément seule. A la fin Nagashima réapparaît, content de lui.

2) L'hortensia ( 22 pages)
Tsuruki Dayu rencontre SôKichi dans un temple à son grand étonnement. Celui-ci était un ancien joueur de guitare et un homme entretenu par une dame. A présent, il est marié et propriétaire d'une modeste maison de geishas. Il se recueille devant la tombe de kimika. Une geisha de médiocre réputation, pour laquelle il vécut une folle passion au point de vouloir la poignarder...

3) Voitures de nuit ( 10 pages)
Le narrateur peste devant les transformations de son Tokyo nocturne. Les taxis automobiles ont remplacé les pousse-pousse ; les chauffeurs, les coolies. La prostitution aussi a changé. Deux anecdotes viennent corroborer sa nostalgie et sa colère.

4) Un soir au café ( 12 pages)
Le narrateur rapporte une histoire entendue dans un café de Ginza, quartier qui ne brille pas par son raffinement. Tsuta, une serveuse de vingt ans raconte son enfance minée par la jalousie du père envers la geisha qu' il a épousée.

5) Un amour non partagé ( 20 pages)
Le narrateur, un dramaturge, se souvient de son amour secret pour une actrice, elle même amoureuse de l'un de ses amis. Une nouvelle très réussie sur les occasions manquées, les illusions perdues et les retrouvailles vingt ans après.

6) Cheveux bouclés ( 33 pages)
Nakada, 45 ans, rentre ivre d'une maison de rendez-vous où il a accompagné son directeur. Sa femme O-kyô, qu'il méprise, l'attend. Elle a l'habitude. Nakada se fait du souci pour kyotarô, le fils, pas encore rentré et pour sa fille Masako, 16 ans, qui ressemble beaucoup à une des filles de la maison de rendez-vous,. En rentrant dans sa chambre, il se souvient tout à coup d'une grosse bêtise où "l'avait entrainé, vingt ans auparavant une des élèves de l'école de fille où il enseignait". Une nouvelle intéressante avec différents points de vue et un ton légèrement ironique.

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