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Critique de CasusBelli


Je dois dire que j'ai été proprement impressionné et bluffé par ce roman d'une noirceur peu commune.
Scénario, contexte, intrigue et psychologie des personnages, tout ce qui est important pour un bon ressenti de lecture est réuni dans cette histoire.
Cela-dit et avant toutes choses, je conseillerai aux âmes sensibles de s'abstenir, le moins que l'on puisse dire c'est que cette histoire est sombre et cruelle, dure et potentiellement à la limite du soutenable pour quiconque aurait la faculté de se représenter certaines scènes, ici elles seront particulièrement rudes car ne laissant que peu de place à l'imagination ou l'interprétation, voilà vous êtes prévenus.
J'ai été tout de suite aspiré dans ce contexte historique très bien rendu. Cette Suède, contemporaine de notre révolution française, a les mêmes problèmes d'hygiène et de pauvreté, la misère à Paris ou Stockholm y est la même. Dans ce roman on "crache", on "pisse" et tout le monde "pue" à des degrés divers. La société y est particulièrement violente et corrompue, policiers compris.
La vie, en plus d'être difficile pour le commun des mortels semble soumise à un arbitraire omniprésent et démoralisant qui déteint sur le lecteur de façon subliminale.
Niklas Natt och Dag s'y entend pour nous captiver d'entrée avec une ambiance sombre aux relents de corruption généralisée dans un Stockholm plutôt inquiétant, un cadavre particulièrement mutilé est repêché et l'enquête est confiée à Cecil Winge, assisté de Cardell ils vont se retrouver confrontés au mal absolu.
L'auteur va particulièrement soigner ses personnages, Cecil Winge au premier plan, malade et proche de la mort et qui va se lancer dans une "dernière croisade" contre le mal. Il y a aussi Cardell, ancien combattant infirme et désabusé, Blix et Anna Stina avec qui nous ferons intimement connaissance.
J'ai aimé le style et la plume de l'auteur, selon mes critères on touche ici la perfection à tous les niveaux, la narration est tellement naturelle que l'on côtoie l'abject sans même s'en offusquer, c'est vraiment bluffant.
J'aurai juste une réserve qui est un ressenti personnel, j'ai été un peu désappointé par le parti pris narratif en quatre parties que j'ai vécu comme une "cassure", surtout entre les deux premières parties même si par ailleurs cela peut se justifier.
Pour conclure et même si nous ne sommes qu'en janvier, ce titre est mon "coup de coeur" de l'année, ni plus ni moins !
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