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Critique de belette2911


La Suède de 1795 n'a rien à voir avec celle de nos jours, ni même celle du groupe ABBA. Nous sommes dans un roman historique, mais aussi dans un roman noir, tant la dimension sociale est importante dans cette trilogie.

1795 termine donc cette trilogie majeure, dont j'avais eu des coups de coeur pour les deux premiers (1793 et 1794).

Voilà une sacrée aventure humaine qui allait prendre fin, le tout était de savoir comment (faut pas rater la fin d'une saga), surtout après le final dantesque de 1794 où on aurait pu chanter ♫ allumer le feu ♪

Comment diable pouvait-on continuer ensuite ? Qu'est-ce que l'auteur avait encore à nous raconter ? Et comment repartir sans se prendre les pieds dans le tapis après ce fameux final de 1794 qui était aussi effrayant (je suis allée le relire avant de commencer le dernier tome)…

Bon, disons-le de suite, 1795 ne sera pas mon préféré de cette trilogie, sans pour autant dire qu'il est mauvais ou que j'ai détesté, non, faut pas pousser ! Oui, j'ai aimé cette lecture, mais j'avais plus trouvé mon quota d'émotions dans les deux précédents.

Oui, 1795 est différent des autres, tout en étant dans la même veine : la ville de Stockholm, un chancre à ciel ouvert, un caniveau merdique, où les journalistes contemporains trouveraient des troupeaux entiers de rats sans même devoir fouiller…

Une misère noire, de la crasse, un énorme tas de merde (au sens propre !) et des gens qui crèvent la dalle, qui crèvent de froid et là, l'auteur sait vous faire ressentir le froid, le chaud et la faim. Oui, Stockholm est un personnage à part entière et ses décors sont d'un réalisme fou, sans pour autant sombrer dans la contemplation.

De l'autre côté, dans la Suède d'en haut, on s'amuse, on chasse, on festoie, on dort dans des lits de plumes, sous des duvets légers et chauds, et on s'encanaille. Il y a une scène, au théâtre, qui m'a fait frémir d'horreur. Tycho Ceton, le salopard, est bien capable de tout pour divertir les Euménides et retrouver sa place…

Dans cette trilogie, pas de manichéisme dans les personnages, ils ont de la profondeur, des défauts, des qualités et ne versent jamais dans la caricature. Et cela est important à souligner.

1795 est un polar historique qui prend son temps, qui ne court pas dans tous les sens, c'est un roman noir qui va à son rythme et qui ne se prive pas pour décrire toute la misère humaine de l'époque.

Même si j'ai trouvé son récit moins prenant que celui des deux précédents, il n'en reste pas moins que 1795 est un grand roman noir historique, aux atmosphères denses, bien décrites, portés par des personnages marquants, que j'ai eu du mal à quitter. Et au moins, le final n'est pas bâclé, comme cela arrive parfois dans les fins de saga.

PS : je suis contente de ne pas avoir vécu à cette époque et à cet endroit, car la régence a imposé une ordonnance contre le luxe et le café est déclaré être un luxe : on ne peut donc plus en boire ! Argh, je ne survivrai pas dans une société où le café est banni…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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