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Critique de jcjc352


Difficile de voir dans cet ouvrage un livre de science fiction ou alors on est dans la « soupe au choux »  avec le Glaude (sans les choux mais avec Kmôhoûn de Tkoukra dans le rôle de « la denrée » ) Je ne sais pas s'il a été présenté ainsi à l'époque par son auteur ou ses pairs et pourquoi il traîne cette réputation mais assurément il est plutôt dans le style médical et du fantastique (d'ailleurs il est fait référence à Edgard Poe par le personnage du Dr Froin qui sait de quoi il parle ) si on considère que le patient Veuly est l'objet d'hallucinations et où son délire est le résultat d'un trouble psychiatrique sans qu'on en soit vraiment certain.
Dédoublement de la personnalité du personnage ou même delirium tremens d'alcoolique mais pas de SF.Tout au plus le malade maniaco-dépressif ou asthénique attribue consciemment sa folie à un bouc émissaire non humain.Et puis situer une perturbation psychique loin dans la galaxie c'est mieux que de la situer dans sa tête on se sent moins coupable Artifice d'auteur ?
« Force ennemie » se situe dans le domaine de la farce étant donné les situations très cocasses au comique troupier appuyé , voire dans le vaudeville avec des quiproquos amoureux du malade situé dans un monde bourgeois et conservateur.
Il y a plus dans ce livre une volonté d'amuser que de critiquer le monde psychiatrique exception faite de Bid'homme l'aliéniste plus fou que ses patients, et les intrigues familiales bourgeoise liées à l'argent. En fait il y a des deux voilà tout et si a l'origine il y a volonté de critique du monde aliéniste avec certes une présentation peu glorieuse de ce monde, le divertissement bon enfant me semble prendre le pas sur le sérieux.
Toutefois la vie bourgeoise et, ses bonnes manières en général, est tourné en ridicule Sans être méchant, le ton est… quand même assez féroce et les gentes dames ne sont pas épargnées. Misogynie ou réalisme ? Il y a du Desproges dans cet auteur !

Pas de volonté non plus d'explorer les exohumanités bien qu'une description assez sommaire soit faite du prétendu extraterrestre et de son environnement, pas de saga galactique non plus !
Pas de quoi décrocher le Nebula ou le prix Hugo. Au mieux celui du Prix du Cafard cosmique conviendrait et encore car l'ambiance n'est pas si morose que ça !

Le style de l'ouvrage préfigure « Un homme si simple » de Baillon , écrivain assez perturbé , livre burlesque sur des malades déséquilibrés écrit toutefois 25 ans plus tard ( à lire absolument)
Pour les éructations verbales (bragouillon »« strigouillât »« schniffamouck »salampouff »« vachardouillaud » « sacribouillacastafouinouillard !) il annonce les invectives et jurons de Céline (je voyais celui-ci en initiateur mais je me suis trompé ) et même celles de Haddock de Hergé (bachi-bouzouk la préférée de Haddock) L'utilisation du patois ou dialecte attribué aux sous-fifres notamment gardiens attitrés et bienveillants de l'asile , confère un petit comique d'époque supplémentaire le parler « des bons gars »a toujours fait rire... surtout le noble ! Et le parisien… Ainsi que celui plus précieux des notables provinciaux imitant les parigots Il confère aussi une véracité plus grande aux dialogues populaires et comme disait Bourvil « il a un bon accent on peut le suivre je crois ... » les accents sont, semble-t-il, bien rendus : une aubaine pour les linguistes et dialectologues d'aujourd'hui
A part cela Nau fait preuve de lyrisme en évoquant les Antilles et ses descriptions sont très chargées en contraste avec des situations cocasses du personnage cherchant dans les îles sa Dulcinée.
Un road movie d' un malade atteint de crétinisme simple


Le  lundi soir 21 décembre 1903 au  restaurant Champeaux place de la Bourse, l'Académie Goncourt au grand complet soit neuf jurés déjeune. Ont-ils mangé un oeuf meurette, un « crève à fous » ou un « fou-fou » nul ne le sait mais séduits par John-Antoine Nau ils lui décernent le premier prix de l'académie et octroient la coquette somme de 5000 (anciens) francs or soit l'équivalent de 20.000 euros
Un premier choix intéressant et justifié qui se lit encore bien (comme le second « maternelle » de Léon Frapié) ce ne sera, malheureusement, pas toujours le cas par la suite
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