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Je me suis lancé il y a peu un petit défi personnel qui devrait pouvoir courir sur quelques années : lire l'ensemble des prix Goncourt.
Tout comme m'sieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, j'avais déja lu quelques "Goncourt" sans le savoir et qui pour beaucoup m'avait énormément plus (Les filles du calvaire de Pierre Combescot, le rocher de tanios d'Amin Maalouf) et d'autres dont je connaissais la "Goncourisation" comme Au revoir la haut... Il ne m'en reste donc plus que 108 à lire :)

Mon défi a donc démarré par le tout premier Goncourt (1903) décèrné à John-Antoine Nau pour Force Ennemie, un roman qui nous conte (ou qui nous rapporte fidèlement, le doute plane...) la vie de Philippe Veuly interné dans un hopital psychiatrique de normandie. Habité d'une présence venue d'une autre planète qui lui parle et le mène sur un chemin qu'il ne souhaite pas toujours suivre, monsieur Veuly va nous faire découvrir la vie de cet hopital, ses docteurs, ses gardiens, ses patients et surtout Irène...

La forme est parfois rebutante par l'utilisation du parler et de l'accent local retranscris en phonétique. Mais lorsque l'auteur abandonne cette mauvaise manie, on découvre une langue très chantante et très plaisante à lire. Quelques passages sont un peu longuets et casse la dynamique du récit mais rien de suffisament pesant pour poser le livre.

Sur le fond, j'ai apprécié le burlesque de certains portraits et situations décrits dans le livre. Ce qui pourrait paraitre "gentillet" aujourd'hui a du passer pour terriblement insolent et irrévérencieux à l'époque. La médecine et la bien pensance bourgeoise sont égratinées à souhait avec beaucoup d'humour.

Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé le flou, créé au début et à la fin, sur l'origine de cette histoire : est elle pure invention, vient elle des entretiens de l'auteur avec le pensionnaire d'une maison psychiatrique???

Une lecture que je recommande (et l'autre, à l'intérieur de ma tête, il est d'accord aussi, c'est vous dire!!)
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Force ennemie, premier prix Goncourt De 1903 est mis à l'honneur par la maison d'éditions "L'apprentie" gérée par des étudiants en licence et master, spécialisés aux métiers du livre.
Depuis 2018, les promotions successives présentent leur création éditoriale, comment, alors, ne pas soutenir cette faculté d'autant plus que leur catalogue est plutôt fort attirant.
C'était donc le moment pour moi de lire enfin John Antoine Nau, cet écrivain oublié en commençant par "Force ennemie" considéré comme une oeuvre culte.

" Je prie les amis inconnus qui voudront bien me, ou plutôt nous, lire de ne pas réclamer, d'urgence, mon internement à Saint-Anne ou dans tout autre asile."

Ainsi commence ce livre, ainsi il se poursuit en ne faisant qu'attiser ma curiosité au fil des pages.
Avec une écriture tantôt biscornue, tantôt d'une beauté baudelairienne, un humour ébouriffant, une élaboration littéraire totalement inhabituelle et une stylistique d'une particularité fort étonnante, John Antoine Nau nous donne à lire les exultations, le feu sacré des personnages internés avec cette pointe de malice délirante.
Esprit extravagant , situations prodigieusement renversantes, une force surprenante se dégage de ce livre singulier.

Bienvenue dans le monde de John Antoine Nau !

Philippe Veuly se réveille dans une chambre, enfermé dans un asile, son gardien l'accompagne au quotidien, les âmes qui peuplent cours et couloirs, peu à peu, se livrent à de grandes envolées.
Égarements, absurdités, divagations et délires fantasques emplissent les pages de multiples pathologies non identifiées et plurifactorielles.
Schizophrènie ou démences hallucinatoires , les hôtes affrontent leur force ennemie, cette puissance définie comme surnarturelle, extraterrestre venant de la planète Tchoukra habitant leur cerveau, cependant , ne serait-ce tout simplement pas eux-mêmes ?

-Tchoukra :" le meilleur moyen à employer pour libérer ton esprit est le suivant : vouloir très fortement échapper à ton apparence matérielle. Par exemple, il faut savoir vouloir, vouloir d'une certaine façon que je ne pourrais t'expliquer ; certains êtres découvrent peu à peu ce secret en eux. "

C 'est ainsi que Veuly, empli de cette sensation d' être bien plus incarné sans enveloppe corporelle , ressentant cette énergie spirituelle, court vers ce rêve d' un amour rencontré au sein de l'hospice dont découle un monologue féminin somptueux aux saveurs des mille et une nuits habité par une frénésie hypnotique.
Puis, Nau, avec brio, décrit au travers de la planète Tchoukra l'humanité qui dérive vers la haine et la peur, la souffrance des tortures que l'on s'inflige et des pulsions animales.

Alors, roman SF décalé ou récit sulfureusement anti conventionnel en 1903 ?
Si certains le liront tout en restant en surface, il en restera une lecture loufoque pour les uns, opaque pour les autres.
Si vous creusez pour en saisir le fond, vous y verrez tout un monde représentant l'humain accompagné par son démon à l'image du cauchemar de Fussli, un face à face avec nos propres peurs.

Épris de liberté, c'est, peut-on l'imaginer, celle qu'il décrit au travers de ces personnages enfermés dans cet asile et qui, paradoxalement, ont cette indépendance de pensée , cet affranchissement des conventions qui laisse entrevoir avec lucidité, la complexité de notre condition mise à nue, soumise aux perversions et transgressions et révélant nos identités multiples.

" Oh ! L'univers vrai n'est-il que terreur et horreur !"

Alors est ce une force obscure venue d'ailleurs ou l'esprit à l'état pur, défait de toute annexion idéologique et morale qui se révèle être , loin de l'aliénation extérieure, une "Force ennemie" ?

" La force ennemie !
N'y aurait-il pas, en effet, une puissance occulte, maléfique, hostile à l'espèce humaine, guettant infatiguablement une occasion de tourmenter nos intellects bornés, perdus dans un monde mystérieux dont ils ne connaissent que quelques apparences ?
Et me voici épris de cette absurdité, parce que j'en ai peur ! "

John Antoine Nau met en lumière le mal qui nous habite, met à sac la psychiatrie de l'époque en dénonçant les methodes pratiquées par des médecins chez qui la folie se constate également.
Il met en parallèle tout au long de ce livre de manière sardonique, patients , notables, ecclésiastiques, manants, intellectuels, médecins, et sa virtuosité est de démontrer, sans toutefois jamais les évoquer distinctement, les névroses et psychoses de tout à chacun. L'aveuglement de la condition bourgeoise , chimère d'une cérébralité exemptée du déséquilibre au beau milieu du vice, de la vanité et du mépris.

Des dédoublements de personnalité à nos tréfonds psychologiques , c'est bien sous un air de littérature proche du romantisme noir à la Allan Poe associé à l' ubuesque d'un Alfred Jarry que Nau met en exergue La force ennemie extraterrestre qui n'est autre qu'une part de nous même, enfouie dans le tourbillon des vicissitudes humaines.

Vous comprendrez sûrement, du moins une part d'entre vous, la raison pour laquelle "Force ennemie" est méconnu, comme beaucoup d'oeuvres extraordinaires, il demande à l'imaginaire de se connecter à une réalité sous entendue qui elle-meme surfera sur la vague du politiquement incorrect, le tout relevé d'une verve révolutionnaire.
Une double lecture qui en fait un livre précieux hors des sentiers battus que l'on découvre tel un trésor enterré.
Alors pour les plus curieux(ses) lisez-le et suivez la voix de Huysmans qui le considérait comme le meilleur livre qu'il ait couronné en tant que président de l'académie Goncourt.

Un roman d'une ingéniosité remarquable.












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Extraterrestre intrusif, voyage astral et amours éthérés ou violemment charnels, asiles et contrées exotiques, ce livre assure les surprises les plus variées à son lecteur.
Aussi, imagine-t-on sans effort, l'effet qu'il dût faire à sa sortie.
L'imagination débridée de son auteur, sa liberté de ton, son ironie iconoclaste sont de toute façon encore bien rares aujourd'hui. Critique acerbe du milieu psychiatrique près de 20 ans avant « Chez les fous » d'Albert Londres, l'ouvrage est tout aussi étonnant sur le plan de ses trouvailles en matière de fantastique ou de science-fiction. Ainsi sur la planète d'origine de cette entité perturbatrice tout le monde est asexué et la reproduction ne s'assure que par le meurtre. Tout le monde peut aussi pratiquer le voyage astral ou le provoquer chez autrui, étonnant non ?
Etonnant, voilà le maître mot de ce livre et d'un bout à l'autre.
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" Force ennemie " de John Antoine Nau (255p)
Ed. Decalou
Bonjour les fous de lectures ...
John Antoine Nau fut le premier lauréat du prix Goncourt (1903)
Philippe Veuly, rimailleur sans succès, se réveille interné en asile psychiatrique à la demande de son cousin qui veut l'éloigner de sa femme et de sa fortune ( mais cela nous le découvrons assez tard dans la lecture).
L'homme semble en pleine possession de ses moyens.
Sauf que par moment, notre gus, étant persuadé d'être habité par un extraterrestre ( envahisseur d'une autre planète selon les termes employés), a un comportement et des réflexions étranges.
Tombé amoureux d'une patiente, dès celle-ci sortie de l'asile, le bellâtre s'enfuit et essaye de la retrouver jusqu'à l'autre bout de la terre.
Tout pourrait être simple si Philippe Veuly ne devait partager son corps avec son pire ennemi Kmôhoûn, un habitant de la planète Tkoukra.
Voilà... voilà, voilà….
En fait, je ne sais pas si j'ai bien compris l'histoire.
Livre présenté comme un des premiers roman de SF, je n'y ai vu que le récit d'un pauvre hère atteint de schizophrénie ou de dédoublement de personnalité.
L'histoire aurait pu être plaisante si il n'y avait tout ces passages en patois picard qui rendent la lecture vraiment poussive…. très poussive!
On a présenté ce roman comme visionnaire et un Céline avant la lettre … il ne faut pas pousser le bouchon trop loin non plus !
Disons qu'il se présenterait plus comme un pamphlet contre la bourgeoisie de l'époque.
Mais peut-être était-il le meilleur roman parmi ceux présentés de cette année là … soyons indulgent !!
Et l'audace de son langage a peut-être du séduire les membres du jury!
En tout cas pour moi, ce roman est un véritable OVNI dont l'histoire est… assez folle .
Mais soyons indulgents c'est le premier Goncourt
Lu pour le défi … " je lis tous les Goncourt"
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Et le premier Goncourt de l'histoire est attribué à .... Un roman de l'imaginaire.
De là à voir une corrélation entre le désamour des lecteurs et la SFFF, il n'y a qu'un pas.

C'est l'histoire d'un homme qui se fait posséder par un extraterrestre. Écrit en 1903, j'étais très impatient de découvrir ce roman, et comment le sujet allait être traité. J'ai vite déchanté et après une semaine laborieuse de lecture, j'ai fermé le livre en poussant un ouf de soulagement, en ayant à peine lu plus de la moitié !

La première parti se résume à la présentation de l'asile et de la galerie d'internés, en compagnie du gardien de l'hôpital psychiatrique. Problème, ce dernier parle avec le patois du coin. Cela donne :
"Quand alle est guérie a' se souvient d'un peu de ce qu'alle a vu l'promier jour ; mais ça lui semble « loin de loin ». Y a rien comme l'egzitation pour faire paraître le temps long… après ; parce que « durant » c'est pas ça qui gêne."
Très pénible à lire lorsque le personnage a un place prépondérante dans le récit...

Nous découvrons quelques pensionnaires, l'occasion de longues digressions sans intérêts sinon celui de retarder l'arrivée de notre alien. Et lorsqu'il fait son apparition, il est aussi pénible que le gardien.
Arrivé à ce stade, on se doute que l'enjeu se fera entre possession extraterrestre ou maladie mentale. Pour ma part, je ne connaitrai pas le fin mot de l'histoire, et c'est très bien ainsi.
Il s'agissait sûrement à l'époque de dénoncer la bourgeoisie et la condition asilaire, ne reste désormais qu'un intérêt historique, entre autre autour du langage, pour ce pamphlet vaudevillesque.
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Ce n'est pas parce que c'est un Goncourt, le premier de l'histoire, qu'il ne faut pas le lire. On n'en fait plus des Goncourt comme ça : fin-de-siècle, décadent, un brin anar et politiquement incorrect. Huysmans était le président du jury qui l'a récompensé, et ce n'est guère étonnant, tout à fait son genre cette histoire de possession démoniaque. Quant à moi, il m'a beaucoup fait rire et un peu réfléchir, parce que c'est bien aussi de réfléchir un peu sur le mal et la morale.
D'un point de vue psychiatrique, on pourrait dire que le cas du narrateur, Philippe Veuly, vague écrivain de 34 ans, est assez sévère, celui d'un psychotique. D'un point de vue judiciaire celui d'un violeur. D'un point de vue religieux, c'est un possédé. C'est lors d'un séjour dans un asile d'aliénés que Philippe Veuly fait la rencontre de son visiteur, un alien d'Aldébaran, un esprit désincarné mais lubrique qui prend de force une colocation dans son crâne. Voilà pour l'intrigue.
En ce qui concerne le style, il est très attentif au langage, à tous les langages, et plus précisément aux dictions. de la plus alambiquée à la plus rustre, de l'accent cauchois au créole, en passant par l'affectation bourgeoise, tout y passe. Dans cette comédie sociale, parfois vaudevillesque, John Antoine Nau mélange des élans imaginatifs et poétiques à un humour cruel. Les descriptions physiques et morales sont acerbes, mais tout cela est fait avec humour et une forme de tendresse.
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Difficile de voir dans cet ouvrage un livre de science fiction ou alors on est dans la « soupe au choux »  avec le Glaude (sans les choux mais avec Kmôhoûn de Tkoukra dans le rôle de « la denrée » ) Je ne sais pas s'il a été présenté ainsi à l'époque par son auteur ou ses pairs et pourquoi il traîne cette réputation mais assurément il est plutôt dans le style médical et du fantastique (d'ailleurs il est fait référence à Edgard Poe par le personnage du Dr Froin qui sait de quoi il parle ) si on considère que le patient Veuly est l'objet d'hallucinations et où son délire est le résultat d'un trouble psychiatrique sans qu'on en soit vraiment certain.
Dédoublement de la personnalité du personnage ou même delirium tremens d'alcoolique mais pas de SF.Tout au plus le malade maniaco-dépressif ou asthénique attribue consciemment sa folie à un bouc émissaire non humain.Et puis situer une perturbation psychique loin dans la galaxie c'est mieux que de la situer dans sa tête on se sent moins coupable Artifice d'auteur ?
« Force ennemie » se situe dans le domaine de la farce étant donné les situations très cocasses au comique troupier appuyé , voire dans le vaudeville avec des quiproquos amoureux du malade situé dans un monde bourgeois et conservateur.
Il y a plus dans ce livre une volonté d'amuser que de critiquer le monde psychiatrique exception faite de Bid'homme l'aliéniste plus fou que ses patients, et les intrigues familiales bourgeoise liées à l'argent. En fait il y a des deux voilà tout et si a l'origine il y a volonté de critique du monde aliéniste avec certes une présentation peu glorieuse de ce monde, le divertissement bon enfant me semble prendre le pas sur le sérieux.
Toutefois la vie bourgeoise et, ses bonnes manières en général, est tourné en ridicule Sans être méchant, le ton est… quand même assez féroce et les gentes dames ne sont pas épargnées. Misogynie ou réalisme ? Il y a du Desproges dans cet auteur !

Pas de volonté non plus d'explorer les exohumanités bien qu'une description assez sommaire soit faite du prétendu extraterrestre et de son environnement, pas de saga galactique non plus !
Pas de quoi décrocher le Nebula ou le prix Hugo. Au mieux celui du Prix du Cafard cosmique conviendrait et encore car l'ambiance n'est pas si morose que ça !

Le style de l'ouvrage préfigure « Un homme si simple » de Baillon , écrivain assez perturbé , livre burlesque sur des malades déséquilibrés écrit toutefois 25 ans plus tard ( à lire absolument)
Pour les éructations verbales (bragouillon »« strigouillât »« schniffamouck »salampouff »« vachardouillaud » « sacribouillacastafouinouillard !) il annonce les invectives et jurons de Céline (je voyais celui-ci en initiateur mais je me suis trompé ) et même celles de Haddock de Hergé (bachi-bouzouk la préférée de Haddock) L'utilisation du patois ou dialecte attribué aux sous-fifres notamment gardiens attitrés et bienveillants de l'asile , confère un petit comique d'époque supplémentaire le parler « des bons gars »a toujours fait rire... surtout le noble ! Et le parisien… Ainsi que celui plus précieux des notables provinciaux imitant les parigots Il confère aussi une véracité plus grande aux dialogues populaires et comme disait Bourvil « il a un bon accent on peut le suivre je crois ... » les accents sont, semble-t-il, bien rendus : une aubaine pour les linguistes et dialectologues d'aujourd'hui
A part cela Nau fait preuve de lyrisme en évoquant les Antilles et ses descriptions sont très chargées en contraste avec des situations cocasses du personnage cherchant dans les îles sa Dulcinée.
Un road movie d' un malade atteint de crétinisme simple


Le  lundi soir 21 décembre 1903 au  restaurant Champeaux place de la Bourse, l'Académie Goncourt au grand complet soit neuf jurés déjeune. Ont-ils mangé un oeuf meurette, un « crève à fous » ou un « fou-fou » nul ne le sait mais séduits par John-Antoine Nau ils lui décernent le premier prix de l'académie et octroient la coquette somme de 5000 (anciens) francs or soit l'équivalent de 20.000 euros
Un premier choix intéressant et justifié qui se lit encore bien (comme le second « maternelle » de Léon Frapié) ce ne sera, malheureusement, pas toujours le cas par la suite
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Lu car premier Goncourt et j'ai décidé de les lire tous dans l'ordre pour voir l'évolution de ce prix.
Il faut se replacer en 1903 pour comprendre comment "Force ennemie" a pu surprendre. A cette époque il était assez facile de faire interner toute personne un peu originale ou dérangeante pour la société. Les traitements psychiatriques se bornaient à l'isolement, les douches froides, la lobotomie, les chocs électriques et autres camisole de force. le narrateur se retrouve en hôpital psychiatrique suite à l'intervention de son cousin qui craint pour son épouse et sa fortune. Il est habité par une force ennemie, genre de "Horlà" et est amoureux d'une des pensionnaires. Les médecins sont un peu fous eux-mêmes. L'un est bienveillant, l'autre sadique... Les personnages s'expriment différemment et c'est parfois un peu difficile à suivre. Ce livre permet d'entrevoir la vie dans un asile en 1900, le style était certinement révolutionnaire mais je l'ai trouvé un peu ennuyeux et répétitif.
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Alors que l'on pourrait s'attendre à un roman plutôt académique pour le premier des Goncourts (1903) on se retrouve face à un ovni littéraire, ce qui nous rappelle que justement ... le prix Goncourt, c'est de la politique mais aussi de l'audace !

Ce roman de John-Antoine Nau déconcertant par beaucoup d'aspects, qui font à la fois son charme mais le rendre difficile à aborder.
L'histoire tout d'abord de Philippe de Veuly qui se réveille dans un asile de fous en étant possédé par un alien. Philippe tombe amoureux d'Irène une autre patiente, ce qui déclenche des crises de jalousie à la "chose" qui le possède. On retrouve le fantastique du Horla de Maupassant (écrit 15 ans plus tôt) avant un traitement assez similaire des relations hommes/créature, possédé/possédant. Mais ce roman ma également fait penser à l'excellent Vol au dessus d'un nid de coucous (film de Milos Forman) ou encore à Shutter Island (Scorsese), dans le traitement de l'internement, dans le flou que l'auteur entretien avec son lecteur, est-ce une narration directe ? Un récit de quelqu'un qui a connu Philippe ? Une histoire conté par la créature elle-même ? Jusqu'au bout l'on ne sait pas quelle réalité croire.

La deuxième particularité de ce livre est le style. Chaque personnage a sa façon de parler, son patois, son argot... Certes cela donne une touche authentique et originale au roman, mais pour un lecteur du XXIème siècle cela rend la lecture difficile.

Finalement Force ennemie est un roman à part, fils du Horla, grand père de la SF moderne, sa lecture déconcerte. Je n'ai pas été conquis mais je n'ai pas été indifférent !
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Autant être honnête, je n'ai pas dépassé le 6ème chapitre.
La transcription des dialogues est phonétique et de fait assez indigeste.
Je vois bien en quoi ce roman peut être une dénonciation par l'absurde des hôpitaux psychiatriques, asiles d'aliénés comme on les appelait alors.
Mais le catalogue des pensionnaires est monotone et soporifique.

Tant pis pour le 1er Goncourt
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