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Critique de AnnaDulac


En 2007, Patrick Besson écrivait à propos d'Yves Navarre : « Il est grand temps de retourner dans cette maison abandonnée de presque tous les lecteurs et éditeurs : le propriétaire y habite toujours. Il n'a pas vieilli, puisqu'il est mort. »
Et, en effet, quand les librairies et les bibliothèques sont fermées, on peut revisiter son propre domicile et y trouver ce « Coeur qui cogne » tant aimé jadis.
Les admirations sont-elles solubles avec le temps ?
L'histoire est celle-ci :
Douze ans après la mort du fils aîné, Jacques, une famille se retrouve dans sa maison de campagne à l'occasion du baptême d'un dernier né qui devrait porter le prénom de l'absent.
« Un dernier drame avec la famille au grand incomplet. »
Pour l'occasion, la mère sort de la clinique où elle n'attend plus rien.
« le docteur m'endort. C'est sa thérapie. »
Or, il n'est pas si simple de faire comme si rien n'était arrivé. Chaque meuble, chaque objet, chaque arbre du Rivier rappellent les années heureuses et le coeur en prend un méchant coup.
Ecrit dans un style parfois syncopé, comme arythmique, ce roman dépeint une bourgeoisie surannée et hors du temps. Si, par ce côté, le roman est un peu daté, la confusion des sentiments reste poignante et l'hypersensibilité d'Yves Navarre omniprésente.
L'évocation du frère disparu est extrêmement émouvante et juste.
« Jacques avait un regard vagabond. Un regard qui échappait à la loi familiale du Rivier, à la loi sociale du village. » On retrouve là la propre souffrance familiale d'Yves Navarre, la peur des non-dits et la nécessité d'être soi, quitte à se débarrasser des siens, comme d'une vieille table que l'on abandonne dans le fossé, sinon on « n'en finit jamais d'ensevelir les souvenirs. »



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